Paris, la lumière de l’art moderne : immersion dans la Moderne Art Fair 2025

Sous un ciel d’automne pâle, la Place de la Concorde s’est transformée en un temple éphémère dédié à l’art moderne et contemporain. Des pavillons lumineux, au design minimaliste et courbé, accueillent depuis le 23 octobre la nouvelle édition de la Moderne Art Fair.
L’air y est chargé d’un mélange singulier : le parfum du café italien des stands voisins, la rumeur feutrée des collectionneurs, et cette tension subtile propre aux grandes foires d’art – entre découverte et transaction.
« Ici, tout se joue en quelques secondes. Une émotion, une vente, une rencontre… » confie une galeriste venue de Bruxelles, le regard plongé dans une toile abstraite aux reflets d’or.
Une architecture repensée pour le regard
Dès l’entrée, la scénographie impressionne. Deux grandes allées parallèles s’étirent comme des artères blanches, où la lumière naturelle se reflète sur les cadres chromés.
Cette année, les organisateurs ont voulu une circulation plus fluide, une respiration entre les œuvres : moins de murs, plus de perspectives.
Les visiteurs déambulent ainsi entre plus de soixante galeries venues de Paris, Londres, Milan ou Séoul, dans un ballet continu de curieux, d’experts et de jeunes créateurs.
Ici, la peinture côtoie la sculpture, le design dialogue avec la photographie.
Le contraste est saisissant : une chaise en résine translucide signée Ron Arad face à une série de portraits expressionnistes aux traits brisés. L’œil ne cesse d’être sollicité, captivé, dérouté parfois.
Mathias Kiss, l’invité d’honneur qui brouille les frontières
Au centre du pavillon principal, Mathias Kiss, artiste français pluridisciplinaire, attire toutes les attentions.
Son installation, “Reflets d’un autre temps”, interroge la relation entre l’espace et la mémoire : des miroirs déformés, des moulures dorées suspendues, des fragments d’architecture classique flottant dans un univers presque onirique.
« Je veux que le spectateur se voie sans se reconnaître, qu’il se perde un instant dans l’image », explique Kiss, vêtu de noir, entouré d’un cercle silencieux de visiteurs fascinés.
Son œuvre agit comme une métaphore parfaite de cette foire : un dialogue entre passé et présent, entre la rigueur du savoir-faire et la liberté du geste contemporain.
L’art, la foule, et le murmure du marché
Le bruissement est constant : les pas feutrés sur la moquette, les discussions à voix basse, le cliquetis des verres de champagne lors d’un vernissage discret.
Un collectionneur américain sort son téléphone pour photographier une installation photographique monumentale : un triptyque de visages en noir et blanc évoquant la migration et l’identité.
Cette année, la photographie et la mémoire sont les thèmes dominants.
Des artistes comme Sonia Marin ou Lucas Blanchard explorent la fragilité du souvenir à travers la lumière, le flou, la superposition.
Chaque stand raconte une histoire, chaque œuvre un fragment d’humanité.
« L’art contemporain, c’est un miroir de nos angoisses et de nos beautés », murmure une critique d’art italienne, carnet à la main.
« Et Paris, plus que jamais, en est le centre. »
Paris, capitale retrouvée
En marge de l’événement, la ville elle-même semble vibrer au rythme de l’art.
Les galeries du Marais organisent des nocturnes spéciales, les musées prolongent leurs horaires, et les terrasses des cafés débordent de conversations passionnées sur les tendances du moment.
Entre Moderne Art Fair et Paris+ par Art Basel, la capitale française s’impose à nouveau comme un pôle majeur de la création mondiale.
Et quand la nuit tombe sur la Concorde, les pavillons se teintent de rose et de cuivre.
Les visiteurs s’attardent encore, hypnotisés par la beauté suspendue des œuvres.
Un sentiment persiste : celui d’avoir touché, ne serait-ce qu’un instant, l’essence même de la création.
Informations pratiques
Dates : du 23 au 26 octobre 2025
Lieu : Place de la Concorde, Paris 8ᵉ
Invité d’honneur : Mathias Kiss
Thématiques : photographie, mémoire, identité, design et art du XXᵉ-XXIᵉ siècle
Accès : Métro Concorde, lignes 1 • 8 • 12











