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L’état d’urgence: « La situation est catastrophique en France » des sans-abri dehors

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150.000 personnes vivent aujourd’hui dans la rue pour quelques 100.000 places d’accueil. Face à la saturation nationale du 115, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale demande à l’Etat d’ouvrir sans attendre toutes les places d’accueil disponibles.
3,5 millions de personnes sont jugées mal logées par la Fondation Abbé Pierre. 610 000 n’ont pas de domicile personnel, 85 000 vivent dans une habitation de fortune toute l’année. Article extrait du Centre d’observation de la société.
Après que le président F. Hollande eait déclaré l’ état d’urgence et demandé aux citoyens de rester a l’ abri, quel va t-il être fait pour les sans-abri? Ils resteront dans les rues cet hiver, comme l’an dernier.
Les températures hivernales s’installent sur l’ensemble de la France et le Samu social tire la sonnette d’alarme. Les centres d’accueil sont saturés. Plus d’un appel sur deux au 115 n’aboutit pas.
À Paris plus de 1.200 appels quotidiens, mais seulement 40% peuvent bénéficier tous les jours de une chambre pour passer la nuit.
Selon l’Insee, près 150.000 personnes sont aujourd’hui à la rue ou en situation d’alternance entre logement très précaire, la rue et les structures d’hébergement de jour. Face à la saturation et au sentiment d’impuissance des associations plus grand chaque année, le 115 a lancé vendredi un appel à l’aide.
Parmi elles, la majorité est logée de façon précaire (logement ou hôtel), 12 700 sont sans abri et dorment dans des caves, des halls d’immeuble ou sous les ponts [4]. 58 000 personnes sont hébergées de façon très précaire à l’hôtel (données 2006) ou en résidence sociale (données 2013). 411 000 personnes sont hébergées chez des tiers (données 2002). Elles n’occupent pas nécessairement un logement dégradé, mais n’ont pas de domicile à elles et sont contraintes de vivre chez autrui. Parmi elles, 79 000 n’ont pas de lien de parenté avec celui qui les héberge et n’ont pas les moyens d’être indépendants.
Au total, la Fondation Abbé Pierre considère que 145 000 personnes sont comptabilisées deux fois. Les sources sont différentes et surtout les dates parfois très éloignées, les plus anciennes datent de 2002, il y a 13 ans. La définition du mal-logement présentée ici peut être discutée. Elle intègre parmi les mal-logés une partie des hébergés qui le sont de façon temporaire et parfois dans de bonnes conditions. A l’inverse, elle ne prend pas en compte plusieurs types de populations. Les SDF sont recensés au moment où ils fréquentent les services d’hébergement de jour, ce qui n’est pas le cas de tous. Une grande partie des 400 000 gens du voyage résidant en France vit dans des conditions de logement très difficiles, et en tous cas est en situation de surpeuplement ; or on ne comptabilise ici que ceux qui n’ont pas d’aire aménagée. Les personnes qui vivent dans des structures médicales, des maisons de retraite et des foyers de travailleurs (souvent dans une seule chambre) ou en prison (67 000 en 2014) ne sont pas intégrées.
Comme pour la pauvreté, les conditions de logement se jugent en regard de normes sociales et des niveaux de vie de la société et non plus seulement sur le fait, par exemple, de vivre à l’abri des intempéries. Pour ces personnes mal logées, le décalage est d’autant plus grand qu’une part croissante de la population dispose d’un habitat confortable.

Personnes en situation de mal-logement

Habitat dégradé 2 260 000
1- Habitat de fortune (cabane, camping, etc.) 85 000
2- Gens du voyage sans accès à une aire aménagée 52 000
3- Logements inconfortables (1) 2 123 000
Logements exigus (2) 800 000
Pas de domicile personnel 610 500
1- Sans domicile : sans abri, hôtel, hébergement collectif 141 500
Sans abri (rue, cave, hall d’immeuble) 12 700
Hébergement social 65 000
Hôtel 17 000
Logé par une association 46 500
2- Résidences sociales 20 000
3- Vivent durablement à l’hôtel 38 000
4- Hébergés chez un tiers 411 000
Sans lien de parenté avec celui qui héberge, sans moyens d’être indépendant 79 000
Enfants âgés de plus de 25 ans 282 000
Personnes de plus de 60 ans hébergées suite à une difficulté (deuil, rupture familiale, prob. de santé, etc.) 50 000
Personnes comptées deux fois – 145 000
Total 3 525 500
(1) Immeubles insalubres, menaçant de tomber en ruine ou ayant au moins deux défauts parmi les suivants : installation de chauffage insuffisante ou mauvaise isolation, infiltrations d’eau, électricité non conforme, absence d’installation sanitaire ou de coin cuisine. (2) Manque min. 2 pièces par rapport à la norme : au moins une pièce pour le ménage + une pour un couple, une pour les célibataires de 19 ans et plus, une pour 2 enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans, sinon une par enfant.
Source : Fondation Abbé Pierre – Rapport sur le mal-logement 2015. Données d’enquêtes différentes, principalement de l’Insee, de 2002 à 2013 – © Observatoire des inégalités
Chaque année, le 115 est en crise. » Pourtant aucune mesure de long terme n’est vraiment prise. L’accueil d’urgence dû au froid se réduit souvent à l’installation des personnes dans le besoin dans des hôtels ou des gymnases. Des solutions ponctuelles, bricolées et coûteuses.
En 2014, 100.000 logements sociaux ont été construits contre les 500.000 par an promis par François Hollande lors de la campagne présidentielle.
Plus que jamais le dispositif d’héberge­ment d’urgence se révèle sous tension et dans l’incapacité de répondre à ses mis­sions, témoin de la crise sociale actuelle et de ses répercussions directes sur les plus démunis.
Le dispositif, renforcé en période hi­vernale, reste très largement insuffi­sant pour répondre à l’augmentation des demandes. Le système continue de laisser une partie importante de personnes sans solution, 60 % à 70 % des demandes demeurent sans solu­tion en décembre.

 

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