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Situation des SDF à Paris: Quelles ont été les mesures prises?

Depuis le 17 mars, à midi, l’état de confinement a été décrété dans toute la France et les Dom-Tom, mais qu’en est-il pour les sans- abris?

Alors que l’état nous demandait de rester chez nous et ne sortir que par nécessité, la question se posait pour les sans abris. A Paris, la maire, Anne Hidalgo a pris des décisions en accord avec le préfet, Didier Lallement, selon des directives du gouvernement. Pourtant, à Paris, Lyon et Bayonne, des SDF ont été verbalisés pour non respect du confinement. Indignées, les associations demandent que les sanctions qui pénalisent surtout les familles hébergées en hôtel et sortent pour s’alimenter, cessent immédiatement. Leurs requêtes se portent aussi des autorisations de circulation permanentes pour leurs salariés, en particulier ceux chargés du travail de veille en équipes de rue ou en maraudes. A Lyon, les amendes seront examinées et annulées après enquête si la contestation est avérée.

Pour les SDF contaminés par le coronavirus, dont l’état ne nécessite pas d’hospitalisation,  un premier centre de desserrement a été ouvert le 20 mars avait annoncé le ministère du logement et  un second quelques jours plus tard. La Croix Rouge a annoncé  la prochaine ouverture d’un 3ème centre en Région Ile-de-France. Le dispositif sera progressivement établi sur tout le territoire, soit un par région,voire d’avantage dans les régions les plus étendues.  Le total des places dans les 2 premiers centres atteindra 150. Pour l’instant, on a pré-identifié plus de 80 sites dans toute la France pour un total de 2875 places, accessibles sur avis médical obtenu  dans une Agence Régionale de Santé (ARS).

D’autres initiatives ont été prises depuis le 17 mars, en collaboration avec les collectivités et les services de l’Etat, comme l’ouverture d’un gymnase  et de 14 supplémentaires, des chambres d’hôtel  ou des établissements publics (comme le Carreau du Temple qui abrite des lits et distribue des paniers repas) mis à disposition des associations qui manquent de plus en plus de salariés et de bénévoles pour les maraudes, les distributions alimentaires et les accueils de jour qui se voient à l’arrêt, sans oublier les centres fermés faute du manque de matériel de protection.Le centre Kellermann (170 chambres isolées) dans le 13e arrondissement de Paris a été réquisitionné et le Groupe Accor a proposé 200 chambres en Ile-deFrance, 600 ailleurs en France. Le ministère du Logement a débloqué au total 50 millions d’euros pour créer ces nouvelles places. Des espaces de confinements (impossibles au delà d’une à 2 places) ont été aménagés dans les centres déjà existants mais il y a très souvent plusieurs personnes dans les chambres selon Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) qui regroupe 800 associations.

A ce jour, la fin de la trève hivernale a été reportée du 31 mars au 31 mai pour héberger les personnes (près de 160 000)  dans les centres  dont 14 000 dans le cadre du« plan hivernal ». Toutefois, durant la journée, il n’est pas rare de rencontrer  des SDF dans les rues de la capitale totalement désertée bien qu’il leur soit difficile de pouvoir faire la manche, les établissements de restauration étant fermés et la plupart des gens dehors étant des joggeurs sortis sans argent; C’est pourquoi, les « Restos du Coeur » ont du se réorganiser afin de produire des repas froids  fabriqués dans 8 établissements parisiens  à hauteur de 2 000 paniers par jour(salade composée + sandwich ou tarte salée+ dessert et eau) bien que le nombre de bénévoles chargés d la distribution ait diminué car constitué en grande partie de personnes retraitées (à risque).

Le problème des SDF possédant des animaux reste récurrent puisqu’on de les accepte pas à cause des animaux ou assez rarement. Il ne leur reste que les squats, les bidonvilles ou éventuellement des centres d’hébergement d’urgence, dans lesquels leurs conditions sont encore plus difficiles à cause de l’épidémie et des mesures de confinement imposées. Toutefois, il n’existe pas de mise à l’abri de force bien que la plupart de cette population soit vieillissante et possède un système immunitaire peu fiable. De ce fait, les squats et les bidonvilles ne sont pas démantelés durant la période de confinement et certaines mairies ont installé des points d’eau afin que les personnes vivant dans la promiscuité puissent bénéficier d’un peu de mesures d’hygiène.

En Ile-de-France, on a détecté une vingtaine de cas de contamination au coronavirus dans les centres d’hébergements. Il n’y a pas d’épidémie grâce au fait que les dortoirs y sont minoritaires et les chambres individuelles majoritaires depuis une dizaine  d’années, ce qui rend possible le confinement. Cependant les gestes barrières sont difficilement applicables chez la population qui ne parle pas français ou a des problèmes mentaux. Pour ceux qui ne sont pas dans les centres, l’accès à la distribution alimentaire et aux possibilités de se laver dans les accueils de jour, est devenu difficile tout comme faire la manche. Par ailleurs, depuis le 25 mars, 2 des gymnases ont été mis à la disposition de l’Etat afin de prendre en charge les personnes vivant sur le campement de la porte d’Aubervilliers, soit 732.

A Toulouse, depuis mercredi dernier, la température de chaque sans-abri est mesurée, si elle est anormale, la personne est envoyée dans un dispensaire pour limiter le risque de contagion .

A Bordeaux, l’ouverture d’un lieu d’accueil pour les SDF accompagnés de chiens est ouvert depuis lundi 27 mars au sein de l’écosystème Darwin, sur la rive droite de Bordeaux. Doté de 40 places  aménagées (20 dans un premier temps) avec lit et séparées par des cloisons; le hangar possède un espace extérieur pour les chiens qui devront être muselés, regroupés dans un jardin et gardés par un maître- chien. Des repas sont distribués sur place ainsi que de la nourriture pour les chiens.Les sans-abris désirant garder leurs animaux sont accueillis de 17 à 20 h suite à un appel au 115. Le Samu social, la Case  et le CEID (comité d’étude information drogue), sont également impliqués dans ce nouveau dispositif.

A La Rochelle, la ville a décidé d’ouvrir le camping municipal, afin d’y installer des tentes. L’association « L’Escale«  a monté une quinzaine de tentes, qui devraient  accueillir les sans-abris et leur chien. D’autres solutions pourraient être trouvées quand le camping affichera complet.

 

 

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