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L’univers du design d’intérieur

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Les galeristes font découvrir ou redécouvrir, les créations d'artistes, designers, sculpteurs, ébénistes, peintres, photographes et céramistes de talent.

Pour découvrir des intérieurs uniques au design historique et contemporain, les salons du PAD de Paris et de Londres sont devenus des évènements incontournables.
Les galeristes font découvrir ou redécouvrir, les créations d’artistes, designers, sculpteurs, ébénistes, peintres, photographes et céramistes de talent.

Pour ses 25 ans, le Pavillon des Arts et du Design (PAD) de Paris, installé au cœur du jardin des Tuileries a regroupé, du 29 mars au 2 avril 2023, soixante-dix des plus prestigieuses galeries françaises et internationales qui ont présenté des intérieurs au design historique et contemporain. Parmi ces galeries, quelques-unes sont spécialisées dans les bijoux, les tableaux ou encore dans les céramiques et les sculptures.

A l’entrée du salon, les visiteurs ont pu découvrir l’œuvre « Above the Sun, only Sky », créée par l’architecte d’intérieur et designer, Diane de Kergal. Il s’agit d’une forêt lumineuse qui invite au voyage. Au sommet des arbres, on peut y voir des nuages, un oiseau et un soleil, qui sont composés en soie naturelle. L’artiste a conçu des moulages puis les a confiés à la magnanerie/manufacture Sericyne, située dans les Cévennes. Des vers à soie ont été posés sur les moules, pour qu’ils filent minutieusement leur soie et reproduisent ainsi les formes attendues. Diane de Kergal a ensuite éclairé toutes ses sculptures avec des LEDs.

Les galeries présentant des intérieurs au design historique

Plusieurs galeries présentes sur le salon, exposaient des intérieurs au design historique.

C’était le cas notamment de la galerie Meubles et Lumières, fondée en 2014 qui met en valeur, les réalisations de designers de talents travaillant des années 50 aux années 80.
Sur le PAD Paris, la galerie présentait notamment une table de salle à manger Edition Jacques Lacloche avec des chaises recouvertes de mousse spazmolla de la série « Module 400/M400 », réalisées en 1964 par le designer Roger Tallon (1929-2011). Ce mobilier a la particularité de présenter des dalles métalliques en aluminium poli de 400 x 400 mm au bas des pieds.
Roger Tallon est considéré comme le père du design industriel français. Dans le domaine des transports, c’est lui qui a dessiné notamment l’agencement et l’aménagement intérieur des trains Corail en 1974, ainsi que du TGV Atlantique pour la SNCF, en 1983. Il a créé également la cartographie du réseau de RER. Pour le constructeur français Derny, il a conçu en 1955, le design du « Taon », une moto de 125 cm3.
Dans les objets du quotidien, ce designer a entre autres créé des chaussures de ski pour Salomon, une brosse à dents pour Fluocaril, des bidons d’huile pour Elf, des couverts pour Ravinet d’Enfert…
Il a inventé en 1964, l’escalier hélicoïdale sans rampe, en fonte d’aluminium, dont les marches ont la forme de pétales de fleurs.
Roger Tallon a été également enseignant dès 1957 à l’Ecole des arts appliqués de Paris et est à l’origine de la mise en place du premier cours de design en France. En 1963, il a fondé le département design de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs à Paris.
La galerie Meubles et Lumières présentait aussi un impressionnant plafonnier en acajou, conçu par l’architecte Mauro Mauriello en 1967, ou encore un triptyque mural sculptural en zinc et cuivre du sculpteur sur métaux Sandor Kiss (1938-2013).

Le Studio Willy Rizzo, quant à lui, fondé en 2009 par Willy Rizzo et sa femme, regroupe à la fois des photographies et du mobilier design.

Willy Rizzo a débuté sa carrière en tant que photographe à Paris. Il a photographié des personnalités notamment du monde du cinéma et de la mode. Il a exposé dans le monde entier.
Lorsqu’il est parti vivre à Rome en 1968, il s’est mis à concevoir ses propres meubles pour son nouvel appartement et a donc commencé un travail de designer. Ses amis, dont beaucoup étaient dans le secteur de la mode et du cinéma ayant apprécié ses meubles, lui ont passé commande. Devant la demande, il a créé ses ateliers en 1970 et lancé ses points de vente dans le monde entier. Une de ses tables de salle à manger elliptique en marbre a même été exposée au MoMA à New York dans une exposition d’art italien.
Depuis le décès de Willy Rizzo en 2013, le studio Rizzo et plus particulièrement son épouse continue de faire vivre son travail en organisant entre autres des expositions.
A l’occasion du PAD de Paris, des pièces emblématiques du designer ont été présentées, notamment une bibliothèque en laiton poli avec des étagères en verre fumé, une table de jeu de backgammon réversible avec une structure en acier inoxydable et laiton, une table basse ronde tournante TRG avec sa vasque en laiton poli, des lampes et appliques « Love » en forme triangulaire ou ronde.
Il y avait aussi le meuble musical Commander SC 115, adapté aux nouvelles technologies d’aujourd’hui et comprenant un système sonore BOSE, une table de mixage, un récepteur de radio AM FM, un lecteur CD, une platine vinyle ainsi qu’un dock pour Iphone.

La galerie Chastel-Maréchal, quant à elle a été créée en 1994 par Aline Chastel et se consacre principalement aux œuvres de designers français des années 1930 à 1970. En 2018, elle expose également des pièces de designers brésiliens modernes.
Sur le salon, la galerie a présenté notamment une série de mobilier créée par Jean-Michel Frank (1895-1941) dont un lampadaire en bronze à patine médaille et verre réalisé vers 1930 ainsi qu’une paire de fauteuils (modèle connu dès 1925), profonds et confortables entièrement recouverts de tissu et reposant sur deux pieds pyramide à l’avant et deux pieds sabre à l’arrière. Il y avait aussi un ensemble de trois tables gigognes en chêne, avec le détail des encoches permettant l’encastrement parfait des plus petites tables dans les grandes. Ce modèle est connu dès 1939.
Par ailleurs, la galerie Chastel-Maréchal a exposé des œuvres de l’artiste-peintre et sculpteur contemporaine, Joy de Rohan Chabot. Cette artiste unit ses passions pour la nature et les arts décoratifs pour créer des meubles et objets de décoration. Sa longue collaboration avec Dior Maison et ses nombreuses expositions à travers le monde ont fait d’elle une artiste de renom.
A l’occasion du PAD de Paris, on a pu voir entre autres un paravent ajouré « Promenade de mai » à quatre pans, composé de feuilles, de fleurs ou encore de papillons; le tout étant en bronze à patine dorée avec quelques silhouettes d’oiseaux peintes en métal de couleur noir. Il y avait également une paire de chaises à bras tripode en bronze à patine dorée, une table basse représentant un tronc d’arbre et ornementé d’éléments végétaux, ou encore une lanterne avec en son centre un arbre supportant cinq bras de lumière.

Les galeries présentant des intérieurs au design contemporain

Au sein du PAD de Paris, plusieurs galeries présentaient des intérieurs au design contemporain.

C’est le cas notamment de la ammann gallery, fondée par Gabrielle Ammann en 2006 à Cologne, qui regroupe à la fois des œuvres d’architectes, de designers, de photographes et d’artistes.
Sur ce salon, on a pu voir des sculptures lumineuses de l’artiste français Thierry Jeannot, à savoir le chandelier nommé « Transmutation » ressemblant à une grande tour en verre, et un lustre nommé « Octomut » pouvant faire penser à une pieuvre. Il a créé ces luminaires en utilisant des matériaux recyclés avec principalement des bouteilles en plastique comme si c’était du cristal.
La galerie ammann a exposé également des oeuvres de Sumie García Hirata, une artiste mexicaine. Elle utilise ses propres photographies ou des photos qu’elle a achetées et les modifie en utilisant du fil d’or ou d’argent métallisé. A l’occasion du PAD, ses photographies d’art représentaient essentiellement des paysages marins.

Il y avait aussi du mobilier contemporain créé par studio nucleo, un collectif d’artistes et de designers basé à Turin en Italie. La gallery ammann présentait entre autres un banc et des tabourets avec un mélange de bois et de résine époxy aux couleurs variées.

D’autre part, la galerie Maison parisienne fondée en 2008 par Florence Guillier Bernard a présenté le savoir-faire d’artistes-artisans français.
On a pu voir notamment du mobilier créé par le designer et ébéniste Pierre Renart. Il y avait des tables, des consoles et un fauteuil en bois, son matériau de prédilection. Le mobilier est fait à partir de différentes essences de bois et est travaillé de manière à obtenir des courbes élégantes. Plusieurs de ces pièces de mobilier ont rejoint les plus prestigieuses collections. En 2019, sa console « Möbius » (collection ruban) a rejoint celles du Musée des arts décoratifs et en 2020, c’est le Mobilier national, qui a acquis cette même console et sa table basse « Eclosion » (collection genèse).
Maison parisienne a aussi exposé des œuvres de Julien Vermeulen, un artiste plumassier. Il y avait plusieurs tableaux créés à base de plumes de différents volatiles. Une de ses œuvres «Black Gem» a précédemment été acquise par le Musée des arts décoratifs de Paris en 2021.
La galerie présentait également les œuvres de Simone Pheulpin, une sculpteur textile. Elle créé des objets et tableaux en utilisant des bandes de tissus de coton brut issues de l’une des dernières manufactures vosgienne. Elle utilise également des épingles provenant de la dernière manufacture d’épingles de couture française, pour pouvoir maintenir ses sculptures. Sur ce salon, ses créations représentaient des paysages, des pierres fossilisées ou encore des coquillages. Le Musée des Arts Décoratifs de Paris compte actuellement trois sculptures de l’artiste dans ses collections permanentes.

Par ailleurs, la Opera gallery créée en 1994 par Gilles Dyan, à Paris et Singapour compte aujourd’hui quatorze lieux d’exposition à travers le monde (Monaco, Suisse, Angleterre, Etats-Unis, Liban, Hong Kong, Corée du Sud, Émirats arabes unis). La galerie présente des œuvres d’art moderne et contemporain sur tous les supports, notamment la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie et la vidéo, ainsi que des pièces de design.
Lors du PAD de Paris, elle a présenté les tableaux de l’artiste coréenne, Cho Sung-Hee. Pour créer son tableau « Pink concert », elle a utilisé du papier traditionnel hanji dans lequel sont découpés de nombreux cercles qui sont ensuite peints. Et par une méthode de collage, ces cercles sont ensuite superposés et forment comme un champ de fleurs.
Il y avait également une sculpture d’un autre artiste coréen, Chun Kwang Young. Cette œuvre comprend de nombreuses pièces de formes géométriques en polystyrène qui sont entourées de papier de mûrier (hanji), puis teintées avec du thé et des pigments et comprenant des écritures faisant allusion à des livres anciens. L’artiste s’est inspiré de son enfance coréenne, marquée par la maladie, et de la manière dont les médicaments étaient généralement emballés dans des paquets triangulaires de papier de mûrier, ou hanji, pour créer son style caractéristique.
La galerie a aussi exposé des sculptures de Fred Eerdekens, un artiste belge. Plusieurs sculptures graphiques en cuivre ont été réalisées et avec un jeu d’ombre sur le mur, des messages se révèlent.
On a pu voir par ailleurs, plusieurs fauteuils « Big Easy » en résine époxy de teintes différentes, du designer israélien Ron Arad.

Une vingtaine de galeries exposaient pour la première fois au PAD de Paris

Pour une vingtaine de galeries, il s’agissait d’une grande première cette année pour intégrer le pavillon des arts et du design de Paris.

Il y avait notamment la galerie de Florian Daguet Bresson, spécialisée dans l’art de la céramique contemporaine.
Il présentait entre autres des œuvres de Claire Lindner, une céramiste française, qui s’inspire beaucoup de la nature pour imaginer et créer. Ses créations sur le salon évoquaient les fonds marins. Ses sculptures murales ou posées sur un meuble, étaient en grès chamotte ou en grès émaillé et ravivées avec de subtils dégradés d’intenses couleurs.

Il y avait également des œuvres d’Anthony Sonnenberg, un céramiste américain qui créé des sculptures de style baroques et rococos. L’artiste utilise essentiellement du grès, de la porcelaine et des objets recyclés.
Malene Hartmann Rasmussen, quant à elle, est une artiste danoise, installée actuellement à Londres. A travers ses sculptures, elle amène les spectateurs à rentrer dans l’univers des contes et des mythes.
On a pu voir sur le salon, le « Fantasma Totem », une sculpture de deux mètres de haut ou encore une tête de monstre d’une série qu’elle a intitulé « My Inner Beast ».

La Rademakers gallery exposait également pour la première fois au PAD de Paris. Cette galerie a été fondée en 2007 à Amsterdam, par Pien Rademakers et présente des œuvres d’artistes qui combinent l’art, le design, la mode et la joaillerie.
Sur le salon, on a pu découvrir plusieurs créations de Joana Schneider. Elle utilise des techniques de broderies, de crochets et de nœuds servant à la fabrication de filets. Elle crée de grandes tapisseries murales conçues notamment à partir de cordes recyclées et enroulées de façon à produire des formes. Il y avait notamment un jardin de haricots en germination ou encore un dragon de Komodo.
La galerie a également présenté des sculptures d’animaux (une famille de pingouins et un tigre) de l’artiste Sehiba Demir. Elle crée ses œuvres en utilisant un matériau peu conventionnel car il s’agit de manchons de balles d’armes à feu. Ce choix de matière fait écho à la menace humaine envers les animaux exotiques.
Il y avait par ailleurs, des réalisations de Simone Post, une designer néerlandaise. Elle a réalisé le décor d’une commode; et avec des bouts de tissus entortillés, elle a créé plusieurs visages. On a pu voir également des poufs ronds conçus entre autres avec de la mousse de matelas recyclée.

La Galerie Mélissa Paul, fondée en 2018, expose quant à elle, les œuvres d’artistes contemporains, à la croisée des chemins entre l’art, le design et la sculpture.
Lors du salon, elle a présenté notamment une table de salle à manger en bois de châtaigner, sculptée à la main, réalisée au début des années 1940, par le designer italien Paolo Buffa (1903-1970). En -dessous du plateau de table, on peut voir une sorte de guirlande sculptée.
A côté de cette table, il y avait une chaise « Entrelacs » de 2019 ainsi qu’un miroir « Morilles » en grès et porcelaine réalisés par la sculptrice-céramiste française, Agnès Debizet. Ses sculptures sont très largement inspirées par la nature, notamment les roches. La chaise sculptée et ajourée peut faire penser à un paysage lunaire.

Prochaines dates des expositions de galeries qui étaient présentes au PAD de Paris

Certaines galeries qui étaient présentes au PAD de Paris, exposeront également au PAD London.
Pour ceux qui seront à Londres en octobre, n’hésitez pas à vous rendre au PAD Art + Design qui aura lieu du 10 au 15 octobre 2023 au jardin de Berkeley Square, dans le quartier de Mayfair.

Sinon, d’ici l’automne, plusieurs galeries qui étaient présentes au PAD de Paris, accueillent des expositions temporaires que vous pourrez aller visiter.

La Opera Gallery de Paris expose des peintures de Marc Chagall jusqu’au 19 avril 2023. L’exposition se nomme « The Poetry of Emotions ».

La ammann gallery (Cologne – Allemagne) quant à elle, présente l’exposition nommée « Enlightened » jusqu’au 20 avril 2023. Il y a des œuvres de plusieurs artistes consacrées à l’utilisation et à la signification de la lumière dans l’art et le design contemporains.

La Galerie Yves Gastou (Paris) accueille l’exposition ‘‘Yakushima, the Mystic Island’’ de l’artiste Harumi Klossowska de Rola, jusqu’au 29 avril 2023.

La Rademakers gallery (Amsterdam – Pays-Bas) expose les créations de plusieurs artistes et designers jusqu’au 29 avril 2023. L’exposition s’intitule BLISS et son thème est la relation entre l’homme et la nature. Il y aura ensuite une autre exposition du 1er juin au 15 juillet 2023, de l’artiste Joana Schneider.

La galerie Kreo (Paris) rend hommage au designer italien Alessandro Mendini, à travers l’exposition « Caro Alessandro », qui aura lieu jusqu’au 6 mai 2023.

Carpenters Workshop Gallery (Paris) expose jusqu’au 13 mai 2023, une série de meubles et d’objets du quotidien transformés par l’artiste Harry Nuriev. L’exposition se nomme « Denim ».

La galerie SCENE OUVERTE (Paris) présente l’exposition « Nouvelles constructions » (Adélie Ducasse, céramiste – Paul Coenen, designer) jusqu’au 3 juin 2023.

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