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Grève des médecins libéraux: ils ont manifesté leur colère dans les rues de Paris

Les médecins généralistes continuent leur grève pour obtenir une revalorisation de la consultation.

Les médecins généralistes continuent leur grève pour obtenir une revalorisation de la consultation.

Les médecins libéraux sont descendus dans la rue par milliers jeudi après-midi à Paris pour obtenir une revalorisation de la consultation, le gouvernement s’y disant prêt si elle est « raisonnable » et si « les besoins de santé des Français sont remplis ». Organisée par le jeune collectif « Médecins pour demain », soutenu par plusieurs syndicats (FMF, UFML, SML et Jeunes Médecins), cette manifestation nationale a rallié le ministère de la Santé au départ du Panthéon.

À l’arrivée, les manifestants, venus de toute la France – 4.000 selon les organisateurs -, se sont agenouillés et ont brandi leur stéthoscope en observant une minute de silence. Des slogans comme: « C’est la médecine qu’on assassine » et « Médecins, pas larbins ». Dans une marée de blouses blanches, des manifestants portaient des pancartes « Médecine libérale maltraitée, désert médical assuré » ou encore « L’État fait obstruction à votre accès aux soins ».

D’autres libéraux ne sont pas en grève car ils ne partagent pas les revendications du collectif qui appelle à manifester. « Médecins pour demain » soutenu par plusieurs syndicats (FMF, UFML, SML et Jeunes Médecins) réclame en effet la hausse du tarif de la consultation à cinquante euros pour créer un « choc d’attractivité » vers une médecine de ville écrasée par les tâches administratives au détriment du temps médical et qui n’attire plus les jeunes.

Après une première grève début décembre, le collectif a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, mouvement reconduit jusqu’au 8 janvier. Il affirme que 70% des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l’Assurance maladie estimant de son côté la baisse d’activité à 10%. Le mouvement a été vertement critiqué par le gouvernement, la Première ministre Elisabeth Borne le jugeant « vraiment pas responsable » car il a accru « les tensions sur l’hôpital » en période d’épidémies hivernales. Pour le directeur de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, les généralistes seront bien revalorisés dans le cadre de la négociation conventionnelle, mais un montant de « 50 euros serait relativement extravagant ».

Plusieurs des principaux syndicats de médecins, comme MG France, la CSMF, Avenir Spé ou les jeunes médecins de ReAGJIR, ne portaient pas cette revendication. Les organisations de médecins font, en revanche, front commun contre les propositions de loi qui se multiplient pour restreindre la liberté d’installation des praticiens afin de repeupler les déserts médicaux.

Ce jeudi, le ministre de la Santé s’est dit prêt à revaloriser le montant de la consultation des médecins libéraux, mais pas à hauteur des cinquante euros demandés, et en échange d’efforts pour permettre aux Français d’accéder plus facilement à un médecin. « D’accord, on augmente la consultation, mais je veux que les 650.000 Français qui sont en maladie chronique aient un médecin traitant, parce qu’ils n’en ont pas actuellement, je veux qu’on puisse avoir un médecin la nuit, le week-end. C’est du donnant-donnant, soyons raisonnables », développe François Braun.

« Les médecins remplissent déjà leurs devoirs ! », lui a répondu un porte-parole de « Médecins pour demain » depuis le car sono de la manifestation.

Le gouvernement défend plutôt un partage des tâches avec les autres soignants, notamment les infirmiers, dont certains pourraient être autorisés à prescrire. Une proposition de loi en ce sens, portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist et d’ores et déjà combattue par nombre de médecins, arrive à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.

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