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Femmes avec… et Agipi accompagnent les victimes de violences conjugales

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Le 29 novembre, l'association « Femme avec…» en collaboration avec l’association d’assurés AGIPI et Juritica, engagée dans une démarche quotidienne contre ces violences, ont présenté en avant-première, un documentaire de 26 minutes, intitulé: "Violences conjugales, pour en finir avec ces maux". L’objectif était de mettre en avant des solutions et montrer qu'elles existent.

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L’association « Femme avec…» agit pour la défense des droits des femmes. « Pluridisciplinaire et nationale contre les violences conjugales », elle propose en collaboration avec l’association d’assurés AGIPI, une garantie « Violences Conjugales », intégrée dans le contrat de prévoyance CAP d’Agipi, sans franchise, ni coût additif.
Cette solution nationale, pluridisciplinaire et nationale est unique en France. Que propose la garantie spécifique Violences Conjugales?

Le 29 novembre, l’association « Femme avec…» en collaboration avec l’association d’assurés AGIPI et Juritica, engagée dans une démarche quotidienne contre ces violences, ont présenté en avant-première, un documentaire de 26 minutes, intitulé: « Violences conjugales, pour en finir avec ces maux ». L’objectif était de mettre en avant des solutions et montrer qu’elles existent.

Le documentaire, met en lumière les solutions qui éclosent petit à petit partout en France, afin de les saluer, mais aussi inspirent des initiatives similaires et poussent les victimes à aller porter plainte.

Parmi les initiatives associatives la maison Françoise Giroud à La Seyne-sur-Mer, qui s’occupe d’accueillir les victimes de violences conjugales et les enfants, ou encore le Home des Rosati à Arras. Le commissariat de Nantes a aussi pris la mesure du problème en instaurant une brigade spécialisée dans le traitement des violences conjugales. Une initiative méritoire quand on sait que 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite, la plupart du temps en 24 heures, car les victimes ont peur et ne sont pas encore prêtes à affronter les démarches en cours, ou souvent par manque de preuves, mais aussi à cause d’une chaîne pénale insatisfaisante.

Muriel Reus, présidente de l’association Femmes Avec…, est porte-parole de cette opération, qui existe depuis plus de quatre ans et dont l’objectif est d’améliorer la place et le respect des femmes dans la société.

Elle est lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle, expert au sein de la gendarmerie nationale et travaille avec eux sur les sujets d’égalité et d’inclusion dans la gendarmerie, et également au conseil d’administration de certaines entreprises, dont Agipi.

L’association Femmes Avec…, et Agipi avec le président et le conseil d’administration, se sont poses des questions sur la responsabilité sociétale concernant les violences faites aux femmes, se sont rendu compte qu’il n’y avait aucune prise en charge assurantielle pour ces victimes.

Aujourd’hui, si vous n’avez pas les moyens de vous offrir un avocat, un psychologue, un soutien psychologique, vous n’avez aucun accompagnement. La mise en place d’une garantie au sein du contrat CAP, contrat de prévoyance qui existait déjà chez Agipi et regroupe 170 000 adhérents, proposera dès le 1er janvier 2022, une garantie incluse.

Concernant Agipi, il n’y a pas de vision financière du tout. Il y a juste une vision d’accompagnement, d’aide et de prise en compte de ce fléau. Les assurés ont automatiquement une couverture. Et la couverture est extrêmement complète, concernant les frais juridiques, ils sont tous pris en charge jusqu’à 15 000 euros hors taxe.

Après, en fonction des besoins de la victime, il peut y avoir une couverture juridique, c’est-à-dire une prise en charge financière de toutes les problématiques liées à la situation : un huissier, s’il faut constater les dégâts, un avocat pour suivre la procédure ou pour aider la victime à porter plainte et suivre le dépôt de plainte… C’est un système très pluridisciplinaire. Ce n’est pas une mesure qui va résoudre le problème, mais un ensemble de mesures qui va faire progresser la situation.

Pour le futur, l’association Femmes Avec…, et Agipi on pourraient imaginer un jour un coaching à la fin de cette procédure. Car, une fois que la personne est sortie de la problématique, elle a besoin d’être accompagnée dans sa nouvelle vie.

La violence conjugale est la violence exercée par un des conjoints sur l’autre, au sein d’un couple, s’inscrivant dans un rapport de domination et se distinguant des disputes conjugales entre individus égaux.

C’est une forme de violence familiale qui touche également les autres personnes du foyer, en particulier les enfants, par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations ou des contraintes pouvant causer chez la victime des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu’à la mort. Ayant souvent lieu dans l’espace privé, elle n’est pas toujours repérée. De ce fait, certains chercheurs estiment que le « huis clos conjugal » est un « haut-lieu de violences ».

Les violences conjugales sont sorties de l’ombre dans les années 1970-1980 grâce aux mouvements féministes, revendiquant des droits tels que l’avortement ou la contraception. En ce début de XXIème siècle, les militantes réclament l’égalité salariale, la parité et dénoncent le traitement des femmes dans les quartiers difficiles.

La violence conjugale n’existe pas en droit, elle n’est pas une qualification juridique. Elle désigne aujourd’hui une circonstance aggravante des homicides, meurtres, assassinats et surtout les violences en général.
Elle est d’une façon plus globale, les violences conjugales sont surtout venues définir les comportements agressifs et violents exercés dans un couple par l’un des partenaires sur l’autre. Il peut s’agir de comportements de violences physiques, économiques, morales ou encore sexuelles. Mais socialement et médiatiquement les violences conjugales sont rapidement venues définir les violences faites aux femmes et les femmes battues.

Les violences conjugales sont sorties de l’ombre dans les années 1970-1980 grâce aux mouvements féministes, revendiquant des droits tels que l’avortement ou la contraception. Ces féministes avaient besoin d’asseoir leur discours sur le fait que dans les sociétés passées, celle du 19è siècle, celle des codes napoléoniens, celle de la famille patriarcale, on aurait ignoré on aurait même légitimé les violences conjugales. Pour autant, ça ne veut pas dire que les violences dans le couple n’existaient pas et que les acteurs de l’époque n’avaient pas d’expression à leur disposition. On parlait volontiers de « tyrannie domestique », de « mauvais traitements », de « mal traitement » pour reprendre le terme de l’époque (on parlerait aujourd’hui de » maltraitance »). Ayant à cœur de prendre en charge ce qui se passait dans les couples, on avaient la possibilité de recourir à deux normes : la norme civile d’un côté et la norme pénale de l’autre. Néanmoins, si on recourait à la norme pénale cela posait des problèmes de légitimité de compétence.

Pendant la Révolution française, les juristes se sont honnêtement peu souciés de revenir sur les privilèges du mari. Ils ont préféré s’occuper de la gestion de la communauté du couple, de la façon dont on choisissait son conjoint, c’était fondamental pour sortir de l’Ancien-Régime. Pour autant, les révolutionnaires ont permis à la femme de sortir de cette union délétère de deux façons : d’abord avec la loi de 1791 qui érige en circonstances aggravantes le fait pour un mari de battre une femme et ensuite avec la loi de 1792 qui instaure le divorce ou la séparation de corps pour le motif d’excès, sévices et injures graves.

Les victimes, femmes ou hommes, portaient rarement plainte à l’époque. En ce qui concerne les femmes, c’est parce qu’elles étaient coincées entre une double incapacité : légale et morale. Incapacité légale puisqu’au niveau du pénal la femme n’avait pas le droit de porter plainte contre son mari. Incapacité morale puisque malgré ces violences, il y avait de l’affection et surtout la volonté que le mari les arrête. Quant à l’homme, c’était plus difficile pour lui d’aller porter plainte et de se constituer partie civile puisque quelque part c’était sa virilité qui était en cause. Donc il ne portait pas plainte. D’une manière générale, ces drames conjugaux arrivaient aux oreilles du procureur de la République et plus largement de la Justice lorsqu’il était beaucoup trop tard.

La correctionnalisation s’est développée au 19è siècle. Il s’agissait tout simplement, en matière de violences conjugales, de transformer des crimes en délits. Cela permettait de s’assurer d’une condamnation de l’auteur. Pour les cas les plus graves, les meurtres, les assassinats et les empoisonnements, les auteurs étaient renvoyés aux assises. Néanmoins, ils pouvaient être acquittés le jury étant réputé beaucoup plus clément.

La violence entre partenaires doit se comprendre comme un cycle, une succession d’événements, certains apparemment peu importants (insultes, humiliations verbales), d’autres plus graves (gifles, coups,…). Au fil du temps, les explosions de violence deviennent plus fréquentes, jusqu’à devenir insupportables. Entre ces événements, l’auteur des violences tente de justifier son acte et de le minimiser. Il explique souvent ses gestes par un problème extérieur, comme le stress, l’alcool, le chômage… Il peut aussi faire croire à la victime qu’elle est coupable (« Elle l’a bien cherché ») et, souvent, celle-ci aura tendance à le croire.

La véritable question c’est : « Savoir au bout de quoi ? » Pour faire court, on peut dire qu’au bout, c’est l’inconscient. La violence est presque toujours liée à des blessures d’amour-propre, son utilisation est un moyen de reprendre le contrôle sur les événements. Dans ces blessures, il existe des troubles de l’estime de soi, le plus souvent dus à différentes formes de maltraitances dans l’enfance : un père dévalorisant, dur et autoritaire en est l’exemple type. C’est l’enfance qui resurgit alors dans ces situations et vient augmenter la tension éprouvée. Bien entendu, ceci n’est qu’un pan de l’explication.

Il y a des signes, bien sûr, comme la jalousie inappropriée, qui correspond à de la possessivité. Ainsi faut-il faire attention aux hommes qui fouillent dans votre sac, écoutent vos messages, font la tête dès que vous regardez quelqu’un… Là, il faut partir parce que, tôt ou tard, la violence surgira. Le caractère paranoïaque est une autre caractéristique assez fréquente. Y domine, en particulier, la méfiance, le dédain, un certain plaisir à humilier les autres, une rancune tenace.

En 2020, en France, hors homicides, les forces de sécurité ont enregistré 159 400 victimes de violences conjugales commises par leur partenaire (soit une hausse de 10 % sur un an), dont 139 200 femmes. Il s’agit majoritairement, comme en 2019, de violences physiques volontaires ayant entraîné ou non une incapacité totale de travail.

L’Aveyron est le département qui présente le plus faible nombre de victimes enregistrées de violences conjugales par habitante en 2020 (2,7 femmes victimes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexe et âge). A l’inverse, la Seine-Saint-Denis et la Guyane sont les deux départements de France les plus touchés par les violences conjugales enregistrées (respectivement 9,2 et 10,4 femmes victimes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexe et âge). Les violences conjugales sont peu fréquemment suivies de plaintes, en particulier lorsqu’il s’agit d’agressions à caractère sexuel.

Aujourd’hui, les divers dispositifs instaurés par le gouvernement et par diverses organisations publics et privées sont: téléphones grave danger, bracelets anti-rapprochement, boutons d’alerte « mon shérif ».

Même si on essaie d’aider les adultes en matière de violence conjugale, il y a certaines personnes qui vont avoir des séquelles, ce sont les enfants.

Les conséquences traumatiques de l’exposition aux violences conjugales ne sont pas identiques dans leur expression et dans leur intensité. Elle dépendent de la durée des violences conjugales, de l’environnement familial et social (restreint ou élargi), de l’âge et de la personnalité de l’enfant.

«L’exposition aux scènes de violences conjugales a d’autant plus d’impact quand l’enfant est petit car pendant la période préverbale, c’est à dire lorsqu’il a moins de deux ans, il n’a pas la capacité de mettre des mots sur ce qu’il ressent, et la scène est intériorisée (on dit aussi qu’elle s’engramme) à l’état brut, sous la forme de sons, de cris, de gestes, de regards, etc. Ces sensations se fixent au niveau cérébral sous la forme d’une mémoire traumatique qui peut resurgir telle quelle dans des circonstances qui rappellent le passé».
Il faut sortir de l’idée que l’enfant petit ne se rendra pas compte de ce qui se passe. Même sans avoir assisté aux scènes de violences, il ressent le stress de sa mère et en souffre.

Les enfants traumatisés par des violences conjugales présentent davantage de problèmes de santé : retard de croissance, allergies, troubles ORL et dermatologiques, maux de tête, maux de ventre, troubles du sommeil et de l’alimentation et ils sont plus souvent victimes d’accidents (8 fois plus d’interventions chirurgicales). Ils présentent fréquemment des troubles de l’adaptation : phobies scolaires, angoisse de séparation, hyperactivité, irritabilité, difficultés d’apprentissage, et des troubles de la concentration. Ils présentent aussi des troubles du comportement, 10 à 17 fois plus que des enfants dans un foyer sans violence, dont des comportements agressifs vis à vis des autres enfants: 50 % des jeunes délinquants ont vécu dans un milieu familial violent dans l’enfance.

Tous ces signes doivent alerter les professionnel-les intervenant auprès des enfants, car il n’y a pas de fatalité. Un enfant qui peut exprimer ses difficultés, ses peurs et trouver une aide appropriée pourra prendre de la distance par rapport à la situation de ses parents et ainsi enrayer l’éventuel risque de devenir lui-même auteur ou victime de violences.

« Il n’est pas rare d’observer une transmission générationnelle de la violence où l’impuissance des jeunes victimes évolue en jouissance tyrannique à l’âge adulte ».

« Pour éviter une cristallisation du processus toxique d’inversion, il est important d’instaurer une mesure d’accompagnement psychologique et judiciaire en direction de l’enfant et des parents »; « Cet oubli est à l’image du déni social de la maltraitance. Il est impensable qu’un parent puisse être le bourreau de son propre enfant, on entend: c’est un mari violent, mais c’est un bon père. » Le risque est pourtant bien présent, au-delà des conséquences psychiques. « En 2016, 25 enfants ont été tués: neuf mineurs par leur père en même temps que leur mère, et 16 dans le cadre de violences conjugales. »

 

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