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BOFINGER, L’AUBERGE ALSACIENNE PRES DE LA BASTILLE

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La Brasserie Bofinger, rue de la Bastille à Paris (75004) est un lieu à découvrir pendant les Journées du Patrimoine 2022. Elle comporte un escalier à large révolution, une coupole fleurie...

BOFINGER, L'AUBERGE ALSACIENNE PRES DE LA BASTILLE / ©Véronique YANG - IMPACT EUROPEAN

La Brasserie Bofinger, rue de la Bastille à Paris (75004) est un lieu à découvrir pendant les Journées du Patrimoine 2022. Elle comporte un escalier à large révolution, une coupole fleurie…
 
Située près de la place de la Bastille, Bofinger est l’une des plus célèbres brasseries parisiennes. Elle doit sa renommée à sa choucroute, »la meilleure de Paris », cuisine maison selon la tradition, mais aussi à ses bancs de fruits de mer.
 
Devenue une institution grâce à son décor historique, la brasserie offre tout un éventail de plats classiques en dehors des spécialités alsaciennes parmi lesquelles on compte des desserts comme le Kougloff façon pain perdu ou le soufflé au Grand Marnier
 
Histoire de la brasserie Bofinger
 
En 1864, l’aubergiste alsacien Frédéric Bofinger, originaire de Colmar, s’installe à Paris et crée la brasserie Bofinger non loin de la place de la Bastille. Elle deviendra 6 ans plus tard en 1870, la première brasserie parisienne à servir la bière à la pression. La brasserie est devenue le lieu de réunion des Alsaciens, nombreux à travailler comme menuisiers et ébénistes dans le quartier du Faubourg St Antoine.
 
Après l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine par la Prusse, de nombreux réfugiés se rapprochèrent de la capitale. Aristide Bruant y amenait même ses propres œufs pour lui faire une omelette. Dans les années 20, Frédéric Bofinger cède son affaire à ses genres et l’établissement devient la plus belles brasserie de Paris. En 1924, la formation du « Cartel des Gauches » a été décidée par Edouard Herriot, président du parti radical. 
 
Un style Art déco
 
Le décor date de 1880 mais on assiste à une transformation après l’agrandissement de la brasserie suite à l’achat de boutiques adjacentes. et l’intervention de l’architecte Legay et du décorateur Mitgen entre 1919 et 1921. La salle de la coupole est définie en 1919, elle y abrite une coupole de style « Art déco » Au centre de la salle, une desserte surmontée d’ une glycine sépare les tables.
 
Derrière une façade en chêne, refaite à l’identique en 1982, on découvre un escalier à large révolution, la grande coupole ovale avec des motifs floraux, des statues de hérons en céramique de Jérôme Massier, un vitrail signé des maîtres-verriers G. Neret et E. Royer représentant le Roi de la bière Gambrinus, des peintures de paysages alsaciens et des scènes villageoises en marqueterie comme le mariage de l’ami Fritz réalisé par Charles Spindler. Au plafond, des luminaires tulipes éclairent les salles. Petite singularité : les montants des urinoirs sont ornés de têtes de dauphins.
 
A l’occasion de l’exposition coloniale en 1931, une salle a été réalisée suite à un agrandissement de l’établissement en 1930. Elle est ornée de tableaux représentant les paysages alsaciens, réalisés par l’auteur de l’enseigne, Jean- Jacques Waltz, dit Hansi, lui aussi originaire de Colmar. Dans la salle des continents, on découvre des marqueteries de bois enrichies de vrai nacre, réalisées par l’artiste peintre Panzani, neveu du créateur de la marque de pâtes.
 
Durant la seconde guerre mondiale, l’inscription « Vive la France » sur « Le mariage villageois » a été conservée par « Vive le vin » pour ne pas froisser l’occupant qui avait ses habitudes dans l’établissement. Le slogan est revenu après la guerre mais il reste les traces de la modification sur la marqueterie.
 
Sur les piliers, on retrouve les représentations des plats emblématiques alsaciens (kougelhof, foie gras de Strasbourg, soupe à l’oignon et bien sûr la choucroute). A noter également la présence de tableaux représentant des cigogne, oiseau symbolique de l’Alsace.
 
Un lieu emblématique pour le tout Paris
 
Après le ralentissement de l’activité, Eric de Rothschild et Isidore Urtizverea rachètent la brasserie en 1968. Elle habille les politiques et le tout Paris de l’époque Le 10 mai 1981, François Mitterrand y fêta sa victoire aux présidentielles. A noter aussi des couturiers ( Jean-Paul Gautier, Christian Lacroix ou Azzédine Alaïa..) mais aussi des personnalités du show-biz comme Johnny Hallyday ou Michel Polnareff qui y fêta son retour en France. En 1989, la brasserie est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
 
En 1996, Jean-Paul Bucher, fondateur du groupe Flo, rachète l’établissement. Le succès continue grâce au charme authentique de l’endroit avec sa porte à tambour, son bar, son escalier, ses banquettes de cuir noir matelassé, ses appliques en bronze, les cuivres et les miroirs et les modernisations, surtout en cuisine
 
Une carte très variée
 
Pour commencer un bon repas, l’Américano, mélange maison de Martini rouge et de Campari, servi avec une tranche d’orange et un zeste d’orange et de citron sur un trait de soda.
 
Hormis la choucroute, poissons, crustacés et plats de brasserie se trouvent à la carte. Parmi les entrées, on a le choix entre un foie gras de canard à la fleur de sel, un pâté en croûte maison, un avocat-crevette ou un carpaccio de st-Jacques. Côté entrées chaudes, on retrouve la soupe à l’oignon, les ravioles du Dauphiné ou de langoustines, 
Au niveau des poissons, il y a la sole meunière, la quenelle de brochet, les noix de st-Jacques ou le saumon d’Ecosse mais aussi le « baeckeoffe réalisé à base de bar, saumon d’Ecosse et haddock. Mais vous pouvez aussi être tenté par un magret de canard au poivre de Sichuan, un tartare de boeuf charolais, l’entrecôte grillée ou encore le parmentier de jarret.
 
Bien évidemment , la choucroute, considérée comme « la meilleure de Paris. La choucroute Bofinger est très complète, elle se compose de jarret de porc demi-sel, saucisse blanche, saucisse au cumin, saucisses de Strasbourg, poitrine de porc fumé, échine et pommes à l’anglaise. La choucroute royale de la mer pour 2 personnes comprend un homard américain, des st-jacques poêlées, haddock, bar, quenelle de brochet, pommes à l’anglaise, beurre au raifort.
 
Pour terminer, un grand choix de fromages dont le munster et les desserts parmi lesquels le moelleux au chocolat cuit à la demande, le strudel aux pommes et raisins ou l’énorme île flottante, marqueterie, Panzani.

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