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AUJOURD’HUI A MARSEILLE UN GRAND RÉALISATEUR DE DEMAIN

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Damià SERRA-CAUCHETIEZ, tout juste trentenaire, nous a offert une heure et demi de son temps pour une interview unique au cours de laquelle il nous a fait partager la passion du cinéma qui l’habite.

Ce matin, 10h 10 à La Caravelle, sur le vieux-port à Marseille, un rendez vous avec un réalisateur pas comme les autres… Damià SERRA-CAUCHETIEZ, tout juste trentenaire, nous a offert une heure et demi de son temps pour une interview unique au cours de laquelle il nous a fait partager la passion du cinéma qui l’habite. De passage dans la cité phocéenne, il était invité à la Ciotat, au Festival de cinéma Le Best Of international short Films des Best Of, et nonobstant le report de ce bel évènement célébrant 20 ans de courts-métrages primés dans le monde entier, Damià a décidé de garder son billet pour Marseille et de transformer ce séjour initialement professionnel, en séjour d’agrément. Et de déclarer : «J’ai eu 30 ans dimanche, ainsi, je fête mon anniversaire en France !».

Sa présence fut l’occasion pour nous de le questionner sur son célèbre court métrage intitulé Moros en la Costa primé lors de l’édition 2019 du Best Of de La Ciotat, ville-berceau du cinéma. Ce jeune réalisateur bénéficie d’une petite notoriété dans le milieu cinématographique puisque il a déjà fait l’objet d’une nomination aux Goyas (équivalent des Césars) pour son premier court-métrage ; aussi, vous l’aurez compris, nous avions la chance d’interviewer un réalisateur doué et talentueux, véritable prodige du cinéma !

Il est à peine âgé de 26 ans lorsqu’il réalise Moros en la Costa et il nous explique, comment il a réussi à attirer une star du cinéma/théâtre espagnol, Vicky Peña. En effet, à l’occasion du rendez-vous qu’il obtient auprès d’elle pour lui exposer son projet, il parvient à la convaincre de participer à ce court-métrage en utilisant la technique du «Story Board», laquelle consiste, pour le réalisateur, à dessiner bien en amont du tournage, les scènes essentielles du film, afin que l’acteur puisse se projeter et visualiser l’espace dans lequel il devra jouer.

Un grand sens de la répartie, allié à la vivacité et à la précision de ses réponses, dénotent l’intelligence et la précocité de ce jeune homme. «Au cinéma» explique-t-il «le plus important c’est le temps, on n’a pas beaucoup de temps pour faire tout ce que l’on veut».

Damià se prête volontiers au jeu de l’interview et répond très clairement à nos multiples questions, tout en nous éclairant sur certains points, notamment, celui relatif au titre du court-métrage. «Moros en la costa» est une expression espagnole dont la traduction littérale signifie : «les maures sur la côte». Aussi, et alors que ce titre plutôt étrange pour un néophyte français, pouvait sembler annoncer un court-métrage traitant de la civilisation arabe, le réalisateur nous révèle alors sa véritable signification, à savoir que : «Moros en la Costa, cela veut dire… que l’on est seul, que personne ne nous observe».

En l’occurrence, ce court-métrage d’une durée de 16 minutes, relate la rencontre de deux jeunes gens, Imad et Angel, issus de milieux sociaux très différents, qui se retrouvent chez ce dernier pour un rendez-vous censément à l’abri des regards indiscrets…
Nous saisissons alors le lien entre le titre et le scénario, mais encore, reste-t-il à comprendre comment lui est venue l’idée d’une telle histoire ? Nous n’étions pas au bout de nos surprises lorsque le jeune réalisateur nous répondit, dans un grand éclat de rire, que la base de son film était tirée de faits vécus !

Moros en la Costa, petit chef d’œuvre tragi-comique qui concentre les genres cinématographiques (on passe du vaudeville au suspens hitchcockien), est très réussi que ce soit d’un point de vue du fond ou de la forme ! Damia SERRA-CAUCHETIEZ n’est pas dénué d’esprit collectif ; ainsi, rend-il hommage aux scénaristes grâce à qui «une anecdote devient une histoire ». En outre, Damià dénonce avec génie le racisme qui est un sujet qui le préoccupe et l’interpelle encore aujourd’hui : «Je voulais faire un court métrage qui ne dénonce pas seulement l’homophobie, mais surtout le racisme. (…) C’est très important d’avoir une représentation de tout ce qu’est la société, je crois que ça aide». En le quittant, nous n’avons qu’une envie: retrouver Damià SERRA-CAUCHETIEZ  et son énergie ! Fort heureusement, l’occasion nous en sera bientôt fournie, au prochain B.O.F des B.O.F. dont la programmation est prévue à l’Eden et au cinéma Lumière de LA CIOTAT, du 6 au 11 décembre 2022.

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