19 mai: Marche citoyenne de la police devant l’Assemblée Nationale
Des milliers de policiers ont manifesté devant l’Assemblée Nationale le 19 mai à 13h00. Cet hommage national a lieu après les meurtres de leurs collèges à Avignon et Rambouillet.
Une quarantaine de collègues du policier ont fait le déplacement depuis Avignon pour défendre leur cause. Selon certains syndicats, 150 policiers sont montés de la région Paca pour manifester. 500 membres des forces de l’ordre des Hauts-de-France se sont rendus à Paris.
Les policiers demandaient « plus de sévérité à l’encontre des agresseurs des forces de l’ordre et « la fin de l’impunité ». Pourtant, cet hommage a pris un tournant politique avec la présence de représentants politiques à l’exception de la France Insoumise. Cette dernière dit ne pas partager les revendications sur la base desquelles les organisations policières appellent à manifester.
Selon les organisateurs, plus de 35 000 personnes ont répondu à l’appel des syndicats de policiers. Pour la première fois, un ministre de l’Intérieur était présent aux cotés des policiers, ce qui lui a valu des critiques de la part de ses détracteurs. Il avait justifié sa présence en disant: « Je vais leur dire que nous les aimons … », tout comprenant la colère des policiers.
Contrairement à lui, le ministre de la justice, ne s’était pas joint à la manifestation. Eric Dupond-Moretti était la cible des manifestants et des syndicats, qui réclament une réponse pénale plus forte, dont des peines planchers pour les agresseurs de policiers.
Les syndicats de police
Sous une banderole noire où l’on pouvait lire « Payés pour servir, pas pour mourir », les chefs des syndicats se sont exprimés.
Les syndicats ont décidé d’organiser ce rassemblement 2 semaines jour pour jour après le meurtre d’Eric Masson, tué lors d’une opération antidrogue à Avignon. Au paravent, le 23 avril, Stéphanie Monfermé, agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), avait été assassinée par un Tunisien qui se serait radicalisé.
Gérard Joron (Unité SGP Police -FO) a déclaré à la tribune: « Les peines minimales pour les agresseurs, voilà le message fort et clair que nous attendons ». « Cette mesure n’est pas liberticide, ni anticonstitutionnelle, ni nauséabonde ».
Le secrétaire général du syndicat Alliance, Fabien Vanhemelryck, a fait siffler « ce ministre qui déclare ‘je suis le ministre des prisonniers’ (et de l’administration pénitentiaire »). Le problème de la police, c’est la justice », a-t-il ajouté sous les applaudissements.
Olivier Hourcau, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance Police Nationale, a accepté la présence des élus. Il a précisé qu’il ne prendront pas la parole. « Ce n’est pas un meeting politique. Il y a des lieux pour ça. On ne veut pas de récupération », a-t-il dit.
Des policiers blessés ou leurs proches ont ensuite apporté leurs témoignages.
Les politiques présents à la manifestation
A gauche, malgré des avis divergents, les partis étaient tous présents à l’exception de RFI. On constatait la présence de Fabien Roussel (PCF), Olivier Faure (PS) ou des écologistes de Yannick Jadot.
Le syndicat de la magistrature (à gauche) a envoyé un communiqué. » Le nouvel horizon que dessinent nos ministres et élus en participant à cette manifestation et en s’associant ainsi aux revendications policières, est celui d’une société dans laquelle la police devient une puissance autonome au lieu d’être une force publique au service des citoyens »
De son côté, Jordan Bardella, numéro 2 du Rassemblement National représentait son parti , entouré d’autres élus.
A droite, l’eurodéputé, François-Xavier Bellamy a raillé Gérald Darmanin qui « manifeste contre sa propre inaction »! Damien Abad, patron des députés LR, était aussi présent avec « la quasi-totalité » du parti dont Christian Estrosi ou Valérie Pécresse.
Parmi les manifestants, on reconnaissait Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle ou Philippe de Villiers ou l’acteur. Gérard Lanvin a pris la parole pour montrer son soutien aux forces de l’ordre
Les réponses du gouvernement
Depuis le meurtre d’Eric Masson à Avignon, le gouvernement a rencontré les syndicats le 10 mai à Matignon. Il a déposé ce 19 mai un amendement à l’Assemblée Nationale. Il prévoit de porter à 30 ans la peine de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre un policier ou un gendarme.
Cet amendement sera voté dans la semaine dans le cadre de l’examen au Palais Bourbon du projet de loi pour la « confiance » dans la justice d’Éric Dupond-Moretti. Toutefois, ce n’est pas la « revendication la plus importante ». Il reste « la mise en œuvre de peines minimales » (aussi appelées peines planchers) pour « les agresseurs des forces de l’ordre ».