Une soirée au Festival de Marciac
La 43ème édition du Festival de Jazz de Marciac s’est tenue cette année, du 24 juillet au 07 août 2021. L’an dernier, les organisateurs ont annulé l’édition et l’on reportée à 2021. Le « Bis » (comme « on en redemande ») en est partie intégrante.
Depuis plus de 40 ans, près de 250 000 personnes viennent d’Europe et d’ailleurs écouter les grandes stars de jazz internationales. Norah Jones, Herbie Hancock, George Benson, Ibrahim Maalouf, Dee Dee Bridgewater et Roberto Fonseca en autres en sont les stars.Le festival a permis un développement économique du lieu grâce à la construction d’une résidence autour du lac. Hôtels, restaurants et un camping accueillent les festivaliers ainsi que des gites ruraux aux alentours.
Origine de Jazz in Marciac
L’homme à la base du festival se nomme Jean-Louis Guilhaumon. Installé à Marciac (32) depuis 1970, ce professeur en lettres modernes, amateur de musique, a d’abord créé un foyer de jeunes et d’éducation populaire. En 1978, il y organise avec André Muller, un premier concert à ciel ouvert dans les arènes du village. Il s’agit de Jazz, le trompettiste américain Bill Coleman et le saxophoniste Guy Lafitte habitant la région. Cet événement organisé dans un désert culturel va devenir incontournable dans les années suivantes. Les années suivantes, les concerts ont lieu dans un atelier d’une usine locale quartier St Germain. Le festival dure 3 semaines de la fin juin à la mi-août, il accueille de plus en plus de monde. Pour cela, on installe un chapiteau sur le stade municipal.
Au bout de 10 ans, les organisateurs décident de créer une association et d’étendre les concerts à d’autres périodes de l’année (automne, hiver, printemps). Le festival, désormais d’une durée de 10 jours, devient un projet culturel national. Suite au succès grandissant, l’inauguration de l’Astrada, salle de 500 places, a lieu en 2011.
Devenu l’un des plus grands festival de jazz, JIM veut permettre aux jeunes de s’exprimer. Un des projets de l’association est d’apporter la musique jusque dans les classes maternelles : sensibiliser dès le plus jeune âge, permettre une ouverture culturelle et musicale à celles et ceux qui seront au coeur des prochaines éditions.
Edition 2021
Festival Bis à l’Astrada
Le festival de Marciac et le « Bis » viennent de se terminer. Entre le 24 juillet et le 4 août a eu lieu le Festival « Bis » sur la place du village. Une programmation musicale se tenait gratuitement de 11h30 à 19h, sous de vastes toiles blanches, sur une scène Place de l’Hôtel de Ville. Toutes les tendances de jazz y étaient présentes. Ce fut l’occasion de découvrir de nouveaux talents. Youn Sun Nah, qui s’est produite le 27 juillet au chapiteau, y a fait ses premiers pas en 2 000.
Au programme cette année, des artistes représentant toutes les tendances du traditionnel au plus contemporain, blues et rythmes latinos: Crawfish Wallet, Acquaviva Trio, Cecil L. Recchia Quintet, Pierre Marcus Quartet, Moïra Montier-Dauriac Quartet, Jeanne Michard Latin Quintet, Roger «Kemp» Biwandu «Bordeaux» Quintet, Bloom, RP Quartet, Cédric Chauveau Trio & Rachel Ratsifazy, Nico Wayne Toussaint Quintet, Latin Spirit.
Une journée était dédiée aux Ateliers d’Initiation à la Musique de Jazz avec des groupes d’élèves du collège de Marciac, de la 6ème à la 3ème.
Sous le chapiteau
De nombreux artistes ont fréquenté la scène du « Bis » avant celle du Chapiteau, salle de 6 000 places. Parmi eux, on compte Niles Rodgers, Lenny Kravitz, Herbie Hancock, Ibrahim Maalouf, Marcus Miller et Michel Camilo & Tomatito. L’édition 2021 accueillait:
- Robin McKelle « Alterations » et Kimberose « out » (Samedi 24 juillet).
- Hugh Coltman « Who’s happy » et Kyle Eastwood (25 juillet).
- Brooklyn Funk Essentials – Kool & the Gang – Focus sur l’émergence #1 (26 juillet)
- Brad Mehldau trio – Youn sun nah & wakenius duo – Focus sur l’émergence #2 (27 juillet).
- Delgres « 4 :00 AM » – Zucchero – Erik Truffaz quarter « Lune rouge » (28 juillet).
- Leyla McCalla « The capitalist blues » – Lisa Simone’s wonderful tour – Papanosh Roy Nathanson & Napoleon Maddox « Home » (29 juillet).
- Naïssam Jalal « Quest of the invisible » – Rolando Luna trio & guest – Ibrahim Maalouf « S3ans » – Julien Touery « Slow »(30 juillet).
- Richard Bona & Alfredo Rodriguez – Aymée Nuviola & Gonzalo Rubalcaba « Viento y tiempo » – Laura Perrudin « Doksha » (31 juillet).
- Avishai Cohen « Big vicious » – Emile Parisien & Vincent Peirani « Abrazo » – Roberto Fonseca & New Bulgarian Voices – Daniel Zimmermann « Dichotomie’s » (1er août).
- PJ5 « Ensemble » – Imagination featuring Leee John – Earth wind & fire experience featuring al McKay – Arielle Besson « Try ! » (2 août).
- Claudia Solal & Benjamin Moussay « Punk moon » – Django all stars quintet – Thomas Dutronc « Frenchy » – Géraldine Laurent « Cooking » (3 aout).
- Obradovic-Tixier duo – Grand ensemble Koa « Beat » – Belmondo Quintet « Brotherhood » – Michel Portal « MP85 »(4 août).
- Etienne Mbappé & The prophets « How near how far » – David Linx « Skin in the game »(5 août).
- Natacha Atlas « Strange days » – Human songs « Instinct » (6août).
- Sophie Alour « Joy » – Host « Kos » (7 aout).
Nous avons assisté aux concerts de Leyla McCalla , The capitalist blues et Lisa Simone’s wonderful tour , le 29 juillet.
Leyla McCalla
Leyla McCalla est une chanteuse et musicienne new-yorkaise d’origine haïtienne. Sa musique est inspirée des sons antillais, ainsi que de la tradition cajun de la Louisiane. Elle accompagne sa voix émouvante, du violoncelle, son instrument de formation, mais aussi de la guitare et du banjo.
Contrairement à ses 2 premiers albums, plutôt folk, le nouveau porte le titre « Capitalist Blues ». Il est inspiré par le climat socio-politique tendu des États-Unis. Ses chansons racontent les effets psychologiques et émotionnels de la vie dans une société capitaliste où l’argent est roi et les pauvres laissés pour compte. On y trouve du jazz traditionnel de La Nouvelle-Orléans passant par le zydeco de la Louisiane et le rara haïtien. Le répertoire propose un côté plus physique et dansant imprégné des musiques de sa ville adoptive, La Nouvelle-Orléans, et celles de son pays ancestral, Haïti.
Lisa Simone
Ce n’était pas la première prestation de Lisa Simone à Marciac. Elle était dans la programmation de 2015 à 2019 avant de revenir en 2021.
Lisa Simone est la fille unique de Nina Simone. Aujourd’hui, elle s’impose par sa voix et son talent. Avant de chanter, Lisa a été dans l’armée, puis comédienne et star de Broadway. Elle porte sa voix puissante sur les nombreux styles de la Great Black Music, allant du jazz au soul en passant par le blues ou le gospel.
Vivant en France, elle y entame une seconde carrière. Elle y a rencontré un vif succès lors de ses passages à Marciac, accompagnée de ses musiciens: Hervé Samb (guitare), Gino Chantoiseau (basse) et Yoann Danier (batterie).
Jeanne Michart Jeanne Michart