Une marche pour une loi climat dans toute la France
Ils étaient des milliers à participer à la marche pour le climat et demander une loi. A Paris , le cortège est parti de la République pour rejoindre la Bastille en passant par le Châtelet.
La Loi Climat et Résilience
Mardi 4 mai, l’Assemblée Nationale a adopté la loi « Climat et Résilience ». Le texte devait traduire 149 propositions de la Convention Citoyenne du Climat (CCC). En effet, le Président de la République avait convoqué des citoyens suite à la crise des « Gilets Jaunes ». La réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre était incluse dans la justice sociale.
Le projet de loi du gouvernement a repris moins de 10% des 149 propositions de la CCC. Par ailleurs, 20 à 25% des 7000 amendements déposés ont été jugés irrecevables. De plus, les députés de l’opposition ont eu peu de temps pour défendre ceux qui restaient.
Les manifestations
Dimanche après- midi, 115.000 personnes au total (selon les organisateurs) ont participé à 163 défilés à travers le pays. Le nombre de manifestants parisiens (56.000) a dépassé de peu celui de la fin mars, juste avant le début de l’examen de la loi climat.
« Loi climat, La Marche d’après! Paris, lieu à venir » était le slogan qui demandait aux manifestants de rejoindre la capitale en ce 9 mai. Le but de cette marche était de s’unir contre ce qui nous attend. C’était dénoncer le manque d’ambition du gouvernement qui refuse de faire face à l’urgence écologique.
Le collectif de syndicats et organisations environnementales, « Plus jamais ça » a donné le ton. Uni depuis plus d’un an pour contrer les discours et actions du gouvernement, il veut démontrer que justice sociale et environnement vont de pair. Selon Greenpeace, « La crise sanitaire n’est qu’un prétexte pour ne rien changer à un modèle économique et productif qui ne dure que depuis trop longtemps ». C’est pourquoi, l’association était présente derrière les banderoles du collectif dans les grandes métropoles françaises (Lyon, Montpellier, Paris, Rouen et Toulouse).
Des témoignages
Garant de la CCC, Cyril Dion, écrivain, réalisateur et militant écologiste français, était dans le cortège parisien pour dénoncer le manque d’ambition de la loi et l’abandon du référendum ».
« Il s’agit de continuer à dénoncer le manque d’ambition de la loi climat et l’abandon quasi certain du référendum qui constitue une reculade de plus », a-t-il déclaré.
Le député écologiste Matthieu Orphelin a jugé que « le gouvernement manœuvrait pour que le processus n’aille pas au bout, refusant toutes concertations avec le Sénat « .
Le Parti animaliste, né en 2016, a pris place dans le cortège parisien derrière le Parti socialiste, EELV etc. Selon Laurence Volbart, une des porte-paroles du parti, protection du climat et protection des animaux sont 2 luttes qui se rejoignent.
Pour Marie Cohuet, d’Alternatiba, la Convention citoyenne pour le climat était, à la base, « une expérience démocratique intéressante. Elle a permis à des citoyens de réaliser un travail salué par les experts du Haut conseil pour le climat ».
Les slogans
Sur les pancartes, on pouvait lire: « Stop à l’inaction, nous n’en pouvons plus!’. « Loi climat=Echec du quinquennat ». « Politiques en carton, à la poubelle jaune ». « Les calottes sont cuites ». « Mort au patriarcat, pas au climat ». « Ministère de la Trahison écologique »
Youth for Climate
La jeunesse était fortement présente lors du défilé du 9 mai, notamment des membres de Youth for Climate. Ce mouvement citoyen est implanté en Belgique et en France. Il s’inscrit dans l’initiative Fridays for Future initiée par la militante écologiste suédoise Greta Thunberg .
En Belgique
Le mouvement est né en Belgique début janvier 2019, à l’appel de la jeune Suédoise. La lycéenne alors âgée de 16 ans était à l’origine de la première grève de l’école pour le climat. Le 29 décembre 2018, Anuna De Wever et Kyra Gantois, 2 étudiantes belges, invitent les étudiants de leur pays à faire grève chaque jeudi. Adélaïde Charlier assure la diffusion du mouvement dans la partie francophone de la Belgique. La première manifestation ne réunit que 3 000 personnes à Bruxelles. Toutefois, le 24 janvier rassemble 35 000 personnes manifestent devant le parlement européen.
En France
En France, le mouvement est lancé en février 2019, à la Sorbonne, en tant que mouvement de jeunes mobilisés pour la justice climatique et sociale, la protection de l’environnement et de la biodiversité. Après des marches hebdomadaires, le mouvement se radicalise par des actions anti-capitalistes , fin 2019. Le premier jour de grève scolaire se tient le 14 février 2019 devant le Ministère de la Transition écologique pour dénoncer l’inaction du gouvernement. On assiste ensuite au blocage de la Caisse des dépôts et consignations pour demander une politique de décroissance énergétique. L’après-midi la marche rassemble plusieurs milliers de personnes accompagnés de Greta Thunberg, Anuna de Wever, Kyra Gantois et Adélaïde Charlier. En fin de journée, Emmanuel Macron reçoit, à sa demande, Greta Thunberg accompagnée de quelques militants. Le salon de l’agriculture est ensuite la cible des manifestants. Avec l’éco-féminisme pour motivation, la première Grève mondiale pour le climat se tient le 15 mars 2019 . La marche réunit plus de 50 000 personnes à Paris et 168 000 dans toute la France selon ses organisateurs.
Les réponses de la ministre
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, s’est félicitée de l’existence des « marches pour le climat ». Elle assure toutefois que son texte resterait comme « une des plus grandes lois du quinquennat ». La discussion parlementaire pourrait l’enrichir de nouvelles avancées.
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