SINGAPOUR: ABROGATION DE LA LOI INTERDISANT LES RELATIONS SEXUELLES ENTRE HOMMES
Le 21 août dernier, le Premier ministre de Singapour, Lee Hsieng Loong a annoncé que la loi criminalisant les rapports sexuels entre hommes allait très bientôt être abrogée.
En 2007, le gouvernement avait décidé de conserver cette loi qui date de la période de colonisation.des Britanniques. En effet, selon la loi 377A du code pénal, une peine maximale de 2 ans d’emprisonnements était prévue pour les actes homosexuels. Bien qu’elle ne soit pas appliquée dans les faits, elle privait les membres de la communauté gay de leurs droits malgré la culture plus moderne de Singapour.
Pour les associations des droits pour les homosexuels, dont une vingtaine s’est exprimée dans un texte commun, il s’agit d’un premier pas vers l’égalité totale pour les personnes LGBTQ+ à Singapour. Toutefois, elles espèrent que cette abrogation sera acceptée et prise en compte par la population, dans les prochains jours, quand on sait que plusieurs tentatives ont essayé de faire annuler les démarches depuis ces dernières années.
Les chiffres
Le pourcentage des personnes qui soutiennent l’interdiction des relations homosexuelles a diminué de 55% en 2018 à 44% en 2022. Toutefois, le Premier ministre ne compte pas modifier la loi prévoyant que le mariage civil ne consacre pas seulement l’union d’un homme et d’une femme. C’est pourquoi, le gouvernement a amendé la constitution pour protéger la conception du mariage telle qu’elle est aujourd’hui définie par la loi. Lee Hsieng Loong a précisé qu’il « continuerait cependant à « défendre » le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme ».
Les autres pays d’Asie
Par ailleurs, il est à noter que d’autres pays d’Asie ont déjà adopter le mariage homosexuel comme Taïwan qui fut le premier dans la région à adopter la loi en 3ème lecture à l’assemblée en mai 2019 et appliquée pour la première fois, après 33 ans d’attente, soit lors de la première demande de mariage homosexuel en 1986. Un des partenaires peut également adopter des enfants. La même année, l’Inde rejetait une loi interdisant les relations homosexuelles. En Chine, l’homosexualité est décriminalisée depuis 1997 et officiellement retirée de la liste des maladies mentales en 2001. Toutefois, ces derniers mois, 2 groupes LGBT de la région de Canton ont été interdits en tant qu' »organisations illégales ». Selon les pays et les continents, les lois qui régissent les rapports homosexuls sont différents.
La situation des personnes LGBTQIA+ aujourd’hui
La légalité de l’homosexualité est dépénalisée en France depuis 1791 mais ce n’est pas la même chose dans de nombreux pays du monde où les relations entre personnes de même sexe peuvent être passibles de diverses peines, de l’amende à l’emprisonnement en passant par les travaux forcés, la torture et même la peine de mort. Aujourd’hui, certaines peines ne sont plus appliquées mais les condamnations ont toujours lieu.
Certains pays ont légalisé l’homosexualité mais n’accordent aucun droit, ni reconnaissance aux personnes LGBTQIA+. Dans moins de 25% des pays du monde, les personnes homosexuelles sont reconnues et protégées.
L’homophobie est une discrimination qui ne connaît pas de frontières, mais selon les pays, le droit des personnes homosexuelles est différent dans chaque pays selon les contextes. Certains peuvent donc se marier, adopter des enfants.
Depuis plusieurs décennies, les droits des personnes LGBT ont évolué dans l’hexagone et à l’international. Parmi les avancées, on peut citer la suppression de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de la Classification Internationale des Maladies (CIM) en 1990 ou l’adoption des principes de Yogyakarta en 2007 qui régissent le droit international en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Après 4 ans, l’ONU a adopté en 2011, pour la première fois, un texte portant sur le droit de ces personnes. L’homophobie n’est pas un phénomène naturel mais social, créé et entretenu par les humains.
Les lois les plus sévères concernent l’Afrique et l’Asie, elles sont basées sur des lois héritées de la colonisation. comme celle de la sodomie issue des Britanniques et encore en vigueur au Ghana ou au Bengla Desh et à Singapour jusqu’à l’abrogation de la loi le 20 aoÜt 2022 et dans d’autres pays anglophones.