Réforme des retraites : Il y a de la colère, il faut que le peuple soit entendu
Le quatrième acte de mobilisation contre la réforme des retraites, qu’attendent les politiques des Français ? Une mobilisation générale ou un pays en grève générale, où tout est paralysé et arrêté le 7 mars…
Jusqu’à présent, personne n’a écouté la voix du peuple, ni la possibilité de dialogue n’a été offerte, vu que le système social d’aujourd’hui est extrêmement faible. Ne voit-on pas le signal d’alarme qui a été tiré, n’a-t-on pas compris qu’aujourd’hui six Français sur dix sont pauvres !
Des médecins, des boulangers, des jeunes, des syndicats et des travailleurs sont dans les rues de France pour demander une solution de réforme générale. Un système social bien adapté, dans une situation où les emplois sont peu nombreux et la demande triple des demandeurs d’emploi.
Dans le premier mandat de Monsieur le Président Emmanuel MACRON, j’ai entendu dire qu’il promettait une diminution du nombre de sans-abri et pour le SDF !… QUE DES MOTS ! Aujourd’hui on a trois fois plus de SDF sur les trottoirs de France.
Va-t-il en être de même avec la réforme des retraites, voulez-vous tripler le nombre de chômeurs ou de ceux qui recherchent un emploi ?
“Il y a de la colère, il faut que les députés l’entendent”, lance ce dimanche sur franceinfo Marie Buisson, secrétaire générale de la Fédération de l’enseignement, de la recherche et de la culture de la CGT, au lendemain d’une quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Elle considère qu’en tant qu’élus, ils ont “une responsabilité”, celle “d’entendre ce qui se passe autour d’eux” et notamment le fait que la réforme voulue par le gouvernement soit “refusé aussi massivement par les administrés”.
Marie Buisson veut aussi montrer aux députés que l’opposition dans la rue ne faiblit pas, au contraire selon elle “il y a un renouvellement dans les cortèges”. “On demande aux gens de rester mobilisés parce qu’on pense que le gouvernement peut reculer”, note la syndicaliste.
Pour maintenir la pression, l’Intersyndicale a d’ores et déjà appelé “l’ensemble des salariés à cesser le travail le 7 mars”, sans compter “un certain nombre d’actions” prévues avant cette date. Marie Buisson explique également que les syndicats investiront “le 8 mars pour en faire une journée de mobilisation sur les conditions de travail, de salaire et de retraites des femmes”. Cette date est loin d’être anodine, puisqu’il s’agit de la journée internationale en faveur des droits des femmes.
Estimant que la dernière journée de grèves et manifestations, le 7 février, a confirmé “la très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement”, l’intersyndicale appelait “toute la population” à manifester “encore plus massivement” ce samedi. Selon les chiffres de la CGT, les cortèges partout en France étaient plus fournis que mardi avec “plus de 2,5 millions” de manifestants dans le pays. Des chiffres en hausse également du côté du ministère de l’Intérieur qui a recensé 963.000 personnes dans les cortèges en France.
La manifestation parisienne a rassemblé 500.000 personnes selon la CGT, 93.000 d’après la police et 112.000 selon le cabinet Occurence. Lors de la dernière journée de mobilisation, le 7 février, le syndicat avait recensé 400.000 manifestants dans la capitale (57.000 pour la police). Il a presque doublé!
Quelques dégradations ont eu lieu en marge du cortège à Paris, a appris franceinfo auprès de la préfecture de police de Paris. Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises depuis le départ du cortège. Des casseurs ont tenté de s’en prendre à une agence bancaire boulevard Voltaire, puis à une agence d’assurance, ainsi qu’à un fast-food sur la place Léon Blum.
Par ailleurs, des “éléments radicaux” ont tenté de commettre des dégradations rue de Charonne lors du départ d’un “cortège sauvage” peu après 15h, ajoute également la préfecture. Dix personnes ont été interpellées samedi à Paris selon le point de 18h30 de la préfecture de police.
Aujourd’hui les intersyndicats ne baisseront pas les bras et voir que la santé et les boulangers sont sortis dans la rue est un signal d’alarme. Il reste aux agriculteurs à exprimer leur colère face à la situation actuelle. Est-ce la fin de la cinquième république ?
Alors que l’exécutif reste intransigeant sur le report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, le mouvement social pourrait se durcir. L’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) a déjà appelé à deux nouvelles journées d’actions, les 16 février et 7 mars.
De son côté, le leader de la CGT Philippe Martinez a appelé à des grèves “plus dures, plus massives, plus nombreuses”, “si le gouvernement persiste à ne pas écouter”. “Il faudra d’autres manifs, mais pour nous c’est clair, la suite ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars”, a abondé Simon Duteil. Un appel entendu par l’intersyndicale à la RATP. Les syndicats appellent à la première grève reconductible du mouvement contre la réforme des retraites à la Régie, à partir du 7 mars, pour obtenir l’abandon du projet.
La CGT-Cheminots n’exclut pas non plus une grève reconductible dès le 7 mars, soit juste après les vacances scolaires de la zone C, qui couvre l’Ile-de-France et l’Occitanie.
À l’Assemblée nationale, l’article premier de la réforme sur la suppression des régimes spéciaux a été adopté vendredi par 181 voix pour et 163 contre.
La Nupes juge pour sa part que c’est le gouvernement qui a choisi d’écourter les débats prévus jusqu’au 17 février, date couperet avant une transmission du texte au Sénat.
L’intersyndicale prête à “mettre la France à l’arrêt”
L’intersyndicale s’est dit prête à “mettre la France à l’arrêt le 7 mars si le gouvernement “reste sourd à la contestation populaire “. Dans un point presse, en présence des représentants des principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), elle affirme qu’elle se réunira le 16 février au soir et appelle ” ‘ici là , le gouvernement retirer son projet de loi et ” les parlementaires à prendre leurs responsabilités”.
Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a de nouveau pointé du doigt une ” forme de folie démocratique du gouvernement à ignorer ce qui se passe “, tandis que son homologue de la CGT Philippe Martinez a souligné que ” la balle (était) dans le camp ” de l’exécutif.
Les syndicats, qui ont confirmé leur appel à un cinquième acte le 16 février, misent sur une forte mobilisation samedi, Philippe Martinez notant ” déjà beaucoup de monde ” dans la rue.