One Planet Summit 2021: une année cruciale pour la préservation de la nature et le relance d’une diplomatie verte
Pour la quatrième édition, le sommet initié par le président français a réuni lundi, chefs d’Etat, dirigeants d’organisations internationales, du secteur économique et ONG pour débattre un sujet crucial à l’échelle mondiale: la protection de la nature.
Emmanuel Macron, se présenter sur la scène internationale comme le «fer de lance du combat» pour la protection de la biodiversité, accueille lundi à l’Elysée un sommet mi-virtuel mi-présentiel sur le sujet à la biodiversité, avec pour objectif de relancer une diplomatie verte mise à l’arrêt par le Covid-19. La quatrième édition du «One Planet Summit» (OPS), organisée en concertation avec les Nations unies et la Banque mondiale sans pour autant être un événement onusien, prétend «relever le niveau d’ambition de la communauté internationale sur la protection de la nature, tout en répondant aux nouvelles questions posées par la crise» sanitaire du coronavirus.
Très partiellement en présentiel, principalement diffusé sur Internet, le « One Planet Summit » sur la biodiversité organisé ce lundi 11 janvier 2021 à l’Elysée entend lancer une année cruciale pour la préservation de la nature. Des initiatives internationales y sont attendues par les 11 pays partenaires stables des initiatives ou prendre des engagements concrets pour « la préservation des écosystèmes ».
Une trentaine de personnalités doivent intervenir, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, le président de la Banque mondiale, David Malpass, le prince Charles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la chancelière allemande, Angela Merkel, le premier ministre britannique, Boris Johnson, et le premier ministre canadien, Justin Trudeau, le président du Costa Rica, Carlos Alvarado, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, ou le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed CHEIKH EL GHAZOUANI et Emmanuel Macron.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence : protection des écosystèmes terrestres et marins ; promotion de l’agroécologie ; mobilisation des financements ; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
Car, face aux épidémies comme au réchauffement (l’année 2020 vient de se classer comme la plus chaude ex aequo jamais enregistrée), « la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance-vie collective », Paris espère ainsi « faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes », explique une source à l’Elysée.
Le « One Planet Summit» OPS, ambitionne donc de « participer à la construction de la mobilisation » pour réussir cette séquence diplomatique en « montrant qu’il est possible d’agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète ».
Côté biodiversité, le congrès de l’Union internationale de conservation de la nature et la COP15, qui a pour objectif d’établir un plan mondial pour protéger et restaurer d’ici à 2050 les écosystèmes indispensables à l’humanité, ont dû être reportés à l’automne 2021. Côté climat, la COP26 prévue à Glasgow (Ecosse) a aussi été retardée d’un an, à novembre 2021 si tout va bien.
Le sommet veut relancer la « coalition de la haute ambition pour la nature », concernant la protection des écosystèmes, avoir comme acteurs la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica –, avec pour objectif d’y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s’engageant à placer 30 % de son territoire en espaces protégés. Visant à consacrer 30 % des financements publics en faveur du climat à des « solutions basées sur la nature » (reboisement, jusqu’en 2030).
Le One Planet sera également précédé d’un forum de l’investissement consacré au programme de Grande Muraille verte de l’Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d’obtenir des engagements atteignant au total dix milliards de dollars (8,2 milliards d’euros), le montant annoncé par le président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed CHEIKH EL GHAZOUANI, dans son intervention avant le déjeuner.
Par ailleurs, l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales va annoncer qu’elle est prête à fonctionner. Le summit de lundi devrait être l’occasion de voir cette initiative dépasser les 50 états partenaires. Une autre coalition, plus régionale va également voir le jour, celle pour « une mer Méditerranée exemplaire en 2030 », alors que le bassin est l’un des plus pollués de la planète. L’Elysée en espère un plan d’action concret sur la pêche durable, la lutte contre la pollution marine, la durabilité du transport maritime. Six Etats seulement sont aujourd’hui partants, (France, Italie, Sapnia, Monaco, Tunisie, Commission européenne).
L’évènement de ce lundi à également l’occasion de lancer la Coalition pour la convergence des financements en faveur du climat et de la biodiversité, « lien entre biodiversité et santé », le One Planet doit notamment lancer une alliance de recherche sur la « prévention de l’émergence de zoonoses » (Prezode), visant à fédérer divers programmes existants.
Emmanuel Macron est intéressé notamment à l’action des groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), qui permettent une reconnaissance par l’Etat de l’engagement collectif d’agriculteurs dans la modification ou la consolidation de leurs pratiques en visant une performance économique, environnementale et sociale, comme annoncé à l’issue de la première partie du summet.