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L’économie de la Chine face à la pandémie du Covid

Sa part de marché dans le commerce mondial a augmenté grâce aux exportations de produits médicaux et aux équipements de télétravail.

En avril 2020, la Chine était la seconde puissance économique après les Etats-Unis. Cette situation a généré une guerre commerciale entre les 2 pays. L’imposition de surtaxes douanières sur les importations (aluminium, acier ou panneaux solaires..) par Donald Trump en faisait partie.

En novembre 2019, le premier cas de covid-19 apparaissait à Wuhan, province du Hubei. Il se propage ensuite dans le pays puis en Asie avant d’infecter le monde entier. Le 23 janvier, le gouvernement décide de mettre en quarantaine la ville de Wuhan puis l’intégralité de la province du Hubei. A cette date, la Chine comptait 555 cas déclarés de coronavirus et 17 décès.

La Chine a connu une période de récession durant le premier trimestre 2020 (-6,8%) suite à la pandémie. Elle est toutefois la seule grande économie à afficher une croissance, estimée à 1,9% par le FMI. Sa part de marché dans le commerce mondial a augmenté grâce aux exportations de produits médicaux et aux équipements de télétravail.

Covid-19 et économie

Dans le monde, le pays le plus touché devient les Etats-Unis. A ce jour, ils comptent 513.508 décès et 28.708.937 cas positifs confirmés. Au total, on dénombre pas moins de 2,53 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019 et plus de 115 millions de malades, surtout aux Etats-Unis, en Inde, au Brésil, en Russie et au Royaume-Uni. La pandémie a affecté l’économie mondiale liée aux échanges multilatéraux. Dans tous les pays, les gouvernements ont mis au point des plans appelant la relance des entreprises et des employés.

Afin de combattre le virus, une course aux vaccins a commencé. Fin avril 2020, l’OMS faisait date de 79 recherches en cours pour un vaccin. Parmi elles, 7 d’entre elles étaient en phase clinique (essais sur l’homme pour vérifier les effets secondaires. La Chine proposait alors 3 projets: Sinovac, CanSino Biological et Sinopharm (Institut des produits biologiques de Pékin, en association avec l’Institut de Wuhan). D’autres pays entrent dans la course comme la Russie (Spountnik V/Gamaleïa), les Etats-Unis (Moderna/NIH/Barda, Johnson & Johnson et Pfizer/BioNtech en collaboration avec l’Allemagne), la Suède et la Grande Bretagne (AstraZeneca/Oxford/Barda), la France (Sanofi/GSK/Barda) ou l’Inde (Covaxin-BBV152). Après les 3 phases d’essais cliniques et homologation, les laboratoires ont mis les vaccins (sur le marché pour une grande campagne de vaccination mondiale.

Vaccins et économie

La pandémie de Covid-19 a créé une crise économique sans précédent. Les états ont repris leur rôle comme cela a été relevé lors des différents sommets virtuels récents  (One Planet Summit, G5Sahel, G7 et G20). Au centre des thèmes débattus se trouvaient les vaccins, le multilatéralisme et l’application du système Covax . Ce programme international vise à garantir que les vaccins soient répartis équitablement entre toutes les nations, riches et pauvres. Plusieurs organisations internationales l’ont mis en place en collaboration avec l’OMS et l’Alliance du vaccin (GAVI). La France et la Chine ont soutenu cette initiative.

La Chine face à l’épidémie de Covid

La Chine est un pays en développement au sein de l’OMC, elle n’en est pas moins une grande puissance économique. Depuis les 3 dernières décennies, le pays a connu une ascension constante, fait qui n’a pas échappé à tous ceux qui remettent en question son statut. Le pays a dépassé les Etats-Unis (jusqu’ici premier mondial) pour son nombre de milliardaires dans tous les secteurs (technologies, immobilier, cryptomonnaies, agro-alimentaire..). Le pays est aussi le premier marché e-commerce au monde avec 1 345 milliard d’ euros de ventes réalisées en 2019, loin devant les Etats-Unis (478 milliards d’euros). 

Si la Chine est un pays avant-gardiste concernant l’innovation, particulièrement basée sur la côte ouest, elle n’en est pas moins un pays agricole avec ses millions de fermiers regroupés dans les campagnes. En 2015, 1 % de sa population contrôlait près d’un tiers de la richesse totale du pays.

Avec la pandémie, l’économie du pays a été fragilisée par l’arrêt des entreprises et du commerce suite à la politique de stricte confinement et de quarantaine appliquée.

Second trimestre 2020

Grâce à des mesures ciblées, l’activité a repris petit-à-petit. Malgré une consommation en berne, le second trimestre 2020 a vu un rebond de 3,2 % par rapport à la même période de 2019, après une chute du PIB de 6,8 % au cours des trois premiers mois de l’année. La reprise est liée aux importants investissements  depuis août 2020, l’industrie automobile et le luxe sont les secteurs les plus marquants. On notait, par ailleurs une hausse des ventes au détail de 0,5% par rapport à aout 2019.

Semaine en or (octobre 2020)

Si les chinois n’ont pas pu fêter la nouvelle année en février, ils ont pu célébrer la Fête nationale en octobre. Malgré des chiffres mitigés avant un retour à la normale, 45% d’entre eux ont pu voyager et dépenser près de 58,8 milliards d’euros durant la semaine de vacances. On constatait toutefois une baisse de 21% pour les voyages et de 30% pour les dépenses par rapport à 2019. Néanmoins, une forte progression depuis le 1er mai où la perte des dépenses atteignait 60% par rapport à 2019. Les voyages à l’étranger et les 2 semaines de quarantaine pour revenir, en étant responsables, sans oublier les pertes liées aux forte baisses des exportations, facteur important dans l’économie du pays.

La pandémie a accéléré le e-commerce au niveau national et international. Le gouvernement favorise les acteurs,via les Routes de la Soie numériques.

Plan de relance pour éviter les faillites et les pertes d’emploi

En mars 2020, Pékin prévoyait un plan de relance et une révision de l’objectif de croissance. Il fallait absolument éviter les faillites en cascade et une explosion du chômage. En effet, en février, près de 5 millions de personnes avaient perdu leur emploi et 460 000 PME avaient fermé. De ce fait, les dépenses et l’épargne avaient baissé.

En 2017, le pays avait lancé un plan de développement pour l’IA. L’objectif était de devenir le leader dans ce domaine d’ici 2030.

Le plan de soutien va aider l’économie du pays, pour la première fois en chute en 40 ans. Il stimulera les investissements dans les infrastructures grâce à des emprunts des gouvernements locaux à hauteur de 368 milliards d’euros.  La Chine a débloqué 131,4 milliards d’euros pour aider les PME (60%du PIB).. La banque centrale a baissé les taux d’intérêt, ce qui permet d’injecter 52 milliards d’euros dans l’économie. Pékin a également prévu  une exemption de taxes pendant 2 ans à l’achat de véhicules propres pour soutenir le secteur automobile, particulièrement sinistré.

Toutes ces mesures sont loin d’égaler les plans européens et américains (2 000 milliards de dollars pour les américains et près de 1,100 milliard d’euros pour l’Allemagne, première économie européenne). Le montant du plan japonais dépasse lui, les 900 milliards d’euros.

La session annuelle du Parlement a permis un apport de 525,6 milliards d’euros pour investir dans les infrastructures .

La Chine et ses milliardaires

La crise liée au Covid-19 a impacté l’économie mondiale mais a aussi fait changer les habitudes des consommateurs. Désormais, malgré les difficultés à l’exportation, le e-commerce a pris de l’ampleur. En Chine, Alibaba et Tencent étaient incontournables depuis le début de la crise pour toute activité en ligne.

Depuis l’émergence du coronavirus, la Chine compte 1056 milliardaires (Hong-Kong compris) dont 256 nouveaux en un an.

Désormais, Zhong Shanshan, fondateur de Nongfu Spring, géant de l’eau en bouteille, prend la première place. A la tête de  71,3 milliard d’euros, il est aussi la 6ème fortune mondiale.

Pony Ma, fondateur de Tencent et son  service Wechat Pay, reste à la seconde place avec 62,1 milliards d’euros. En un an, sa richesse a augmenté de 70%.

Colin Huang, fondateur de Pinduoduo est à la 3ème position avec 57,9 milliards d’euros. Pionnier du commerce digital dans les zoes rurales, il est le pionnier du nouvel internet chinois.

Jack Ma, fondateur d’Alibaba et Ant Group, premier du classement depuis 2018, recule à la 4ème place avec une fortune évaluée à 46,7 milliards d’euros.

Zhang Yiming, patron de ByteDance et propriétaire de TikTok, devient 5ème avec 45,3 milliards d’euros.

Pour la première fois, les plus grosses fortunes de Chine ne sont pas issues de l’immobilier, longtemps lié à la croissance du pays. La pandémie a donné aux secteurs de la médecine et du commerce de détail la plus forte croissance. Voitures électriques, commerce électronique, blockchain et  biotechnologie ont aussi subi une forte croissance, l’an dernier.

Pékin est la capitale mondiale des milliardaires (145), elle est suivie de Shanghai (113) qui a dépassé New-York.

Régulation du commerce numérique

Depuis leur création, il y a près de 20 ans, Alibaba et Tencent sont les fers de lance de l’internet chinois. Ils se diversifient dans les différents services numériques (e-commerce, finance en ligne, streaming, messageries, livraison de repas à domicile, jeux vidéo… ). Petit-à-petit, les « super-applications » ont apparu. Aujourd’hui, elles sont incontournables pour des centaines de millions de Chinois. Toutefois, les choix sont réduits, le mélange des plateformes étant pas possible.

Alors que les USA bloquent l’accès de Wall Street aux entreprises chinoises, il n’y a d’autre moyen que passer par les 2 « Big tech ».

En Europe, Bruxelles a installé une régulation de l’espace numérique pour les prochaines décennies. Sur cet exemple, l’administration centrale de régulation du marché chinois compte mettre fin aux dérives monopolistiques. Dès mi-novembre, elle a appliqué un contrôle resserré de la collecte et de l’exploitation des données, des promotions intensives, des livestreams, de la tarification différenciée en fonction du consommateur… La plupart des sociétés numériques pourraient en être perdantes à l’instar de Tencent et Alibaba.  Suspecté de pratiques monopolistique, Jack Ma et son groupe sont déclassés.

Reprise en main d’Alibaba et Ant Group

Après des années de laisser-faire, on assiste à une reprise en main par les autorités.

Ces derniers mois, après ses critiques sur la régulation bancaire, l’entrepreneur n’apparaissait plus. Son titre avait dévissé de 8% à la Bourse de Hong-Kong, alors qu’ il voulait faire entrer en bourse sa filiale financière Ant Group.

L’état a recadré Alibaba et Ant Group. Alibaba a fait l’objet d’une enquête pour pratiques monopolistiques. Ant Group a du transférer l’ensemble de ses activités dans un holding financier avec les mêmes obligations qu’une banque. Le groupe devait par ailleurs  renoncer à son introduction en Bourse record, privant Jack Ma de 35 milliards d’euros.

Portrait du nouveau milliardaire n°1

Contrairement à Jack Ma, Zhong Shanshan est un homme discret qu’on ne voit que rarement. Il n’aime pas se mêler de politique, n’est pas encarté au Parti communiste et ne se mélange pas à ses homologues des milieux d’affaires. On le surnomme « Le « loup solitaire » et son ascension est fulgurante.

Ancien peintre en bâtiment et journaliste économique, cet homme de 67 ans est différent des autres milliardaires chinois issus de l’immobilier ou de la tech. Depuis plus de 20 ans, il possède 2 entreprises qu’il a introduites en bourse.

La première est Nongfu Spring, leader de l’eau minérale en bouteille en Chine (27% du marché).Elle  a opéré une diversification vers les thés, cafés, jus de fruits, l’alcool de riz ou  le yaourt végétal.

La seconde est Beijing Wantai Biological Pharmacy, spécialiste des tests diagnostics (syphilis et tuberculose. Racheté en 2001, le groupe travaille aujourd’hui sur les tests Covid et la mise au point d’un vaccin contre le virus.

Quelle croissance pour 2021?

Le 30 décembre 2020, l’UE et la Chine sont parvenus à un accord pour permettre un meilleur accès des investissements européens au marché chinois.

Le 5 mars dernier, le premier ministre chinois, Li Keqiang, annonçait un objectif de croissance de son produit intérieur brut (PIB) à plus de 6%.

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