Pierre Dac, le père de l’humour, doublement mis à l’honneur
Il s’appelait André Isaac. Peu le savent. En revanche, chacun le connaissait par son nom d’artiste : Pierre Dac. Surnommé le « Roi des Loufoques », le chansonnier aux origines juives alsaciennes, révélé au music-hall, était maître du verbe, des jeux de mots, de l’argot des bouchers, de la satire et de la parodie. Il jonglait avec dextérité entre les mots et les calembours et prenait plaisir à transformer par l’absurde les situations du quotidien. Ses chansons, ses pensées, ses écrits dans son hebdomadaire « L’os à moelle », ses sketches en duo avec son comparse Francis Blanche ont fait son succès et notamment, les grandes heures des ondes de Radio-Londres.
Aujourd’hui, ce père d’un nouveau genre d’humour, inventeur de surcroît du Schmilblick, cet objet au nom yiddish qui ne sert résolument à rien donc, à tout, est mis à l’honneur.
Tout d’abord à travers la sortie d’un coffret de 3 CD (EPM/Universal Music) intitulé « Le meilleur de Pierre Dac » qui reprend quelques-uns de ses grands standards en tant que chansonnier et pionnier de la radio, quelques-uns de ses grands classiques et de ses sketches en duo avec Francis Blanche et quelques-unes des chansons interprétées par des têtes d’affiche du music-hall ; bref, tout ce qui a fait la popularité de Pierre Dac. Le journaliste et auteur Jacques Pessis précise à cet effet : « Des couplets qui, comme lui, demeurent aujourd’hui plus que jamais dans la note. Comme il l’écrit dans ses Pensées, devenues elles aussi des classiques, « Rien de ce qui est fini n’est jamais complètement achevé tant que tout ce qui est commencé n’est pas totalement terminé. » Poil au nez. » Ce coffret est complété par l’intégrale 9CD MP3 signé Furax dans laquelle « Le boudin sacré », « La lumière qui éteint », « Le gruyère qui tue » et « Le Fils de Furax » sont réunies pour la premières fois.
Deuxièmement, à travers une exposition « Pierre Dac, du côté d’ailleurs » au MahJ, à l’initiative justement de Jacques Pessis, commissaire dudit événement. Et c’est une première ! Grâce à plus de 250 documents issus d’archives familiales, d’extraits de films, d’émissions télévisées et radiographiques, le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (71, rue du Temple, Paris IIIème) permet pour la première fois, depuis le 15 octobre, de mettre en lumière la richesse du parcours ainsi que l’œuvre inventive et créative du maître incontesté de l’humour contemporain. Plus d’informations au 01 53 01 86 60 et sur http://www.mahj.org