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Retour motivé des Gilets Jaunes

Gilets jaunes : "Cela fait longtemps que le mouvement a pratiquement disparu dans la rue"

Manifestation des Gilets Jaunes du 12 septembre 2020 à Paris

Samedi 12 septembre, retour des Gilets Jaunes dans toute la France.

Ils ont décidé de revenir à la rentrée après des rassemblements sur les ronds points en Août. Dès samedi matin, ils se sont rassemblés à Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nice, Lille, Nantes et Strasbourg pour défiler en tenant compte si possible des gestes barrières. Les mots d’ordre n’ont pas changé: changement de Constitution par référendum, amélioration du pouvoir d’achat, baisse de la TVA sur les produits de première nécessité,  hausse des salaires et  baisse des loyers.

A Paris,  plus d’un millier de manifestants se sont réunis place Wagram (75017), point de départ d’un des 2 cortèges autorisés. Au total, 6 000 personnes ont défilé dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur dont 2 500 dans la capitale.

Le secteur des Champs-Elysées et de l’Etoile était interdit et le second cortège est parti de la place de la Bourse où on attendait l’humoriste Jean-Marie Bigard qui devait manifester aux côtés des Gilets Jaunes. S’étant désolidarisé de Jérôme Rodriguez, il a été hué, insulté et maltraité et a du repartir rapidement.

Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes vers 12h30 pour repousser les manifestants et les empêcher de s’approcher des Champs-Elysées. Des poubelles et un scooter ont été incendiés ainsi qu’une voiture  boulevard Pereire un peu plus tard .

Alors que des groupes ne respectaient pas l’itinéraire, les forces de l’ordre ont du intervenir du côté de la place Wagram, après un “face à face” qui se déroule dans l’après-midi place du Brésil où le rassemblement est rythmé par des jets de lacrymogène et de bouteilles.

Dans la matinée, les “gilets jaunes” étaient déjà une petite centaine devant le palais Brogniart, parmi ces manifestants, Jean-Marie Bigard, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle. L’humoriste a été très fraîchement accueilli, certains criant des “Bigard collabo“. Jean-Marie Bigard avait en effet annoncé sa présence aux manifestations parisiennes avant de se rétracter jeudi après que Jérôme Rodrigues a assimilé des policiers à une “bande de nazis”, lors d’un échange sur Twitter avec le syndicat Synergie-officiers.

Conspué par plusieurs “gilets jaunes”, Jean-Marie Bigard s’est réfugié un moment dans un restaurant, expliquant qu’il s’agissait d’une “mauvaise interprétation”. “Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais ce qui est faux, c’est tout”, a-t-il expliqué à la presse.

Chahuté et insulté à son arrivée, l’humoriste s’est réfugié un moment dans un restaurant de la place. Après avoir été accueilli froidement, Jean-Marie Bigard a rappelé qu’il restait «solidaire avec les Gilets jaunes» mais qu’il se désolidarisait des propos de Jérôme Rodrigues.

Au cours de la mobilisation des Gilets jaunes qui s’est tenue ce 12 septembre à Paris, un groupe de manifestants a fait brièvement irruption dans les locaux de la chaîne télévisée BFMTV à Paris (XVe), prenant à partie des journalistes et bousculant des agents de sécurité, ils ont «fortement bousculé des agents de sécurité», et dégradé une porte, avant d’être évacués par les forces de l’ordre arrivées peu après l’intrusion, a précisé à l’AFP le directeur général d’Altice Médias, Arthur Dreyfuss, dont fait partie BFMTV.

Le dépôt d’une plainte est en cours, a ajouté Arthur Dreyfuss, qui «condamne fermement ces agissements scandaleux et propos inacceptables». Et de continuer : «Les équipes de BFMTV font un travail essentiel et vont continuer à informer les Français.» Arthur Dreyfuss a en outre ajouté que les mesures de sécurité allaient être renforcées à BFMTV. C’est la première fois que des Gilets jaunes y font intrusion.

Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des Gilet jaunes, a fait le bilan de la journée de mobilisation du 12 septembre à Paris et en a profité pour critiquer l’arrêté du préfet de Paris Didier Lallement interdisant certains secteurs de la capitale aux manifestants. «Le premier acte de violence qu’a posé aujourd’hui le préfet Lallement, c’est son arrêté du 8 septembre dernier qui a contraint l’ensemble de Paris et des manifestants à pouvoir manifester comme bon leur semble», a déclaré Jérôme Rodrigues.

Mais il y a un autre facteur qui participe à “affaiblir” le mouvement : “Dès que des porte-parole ou des leaders paraissent s’imposer et veulent s’engager politiquement, il y a une sorte de rejet par toute une partie de la base des ‘gilets jaunes’”, souligne Jean-François Amadieu. “On l’a vu avec l’épisode Jean-Marie Bigard”, pris pour cible et exfiltré de la mobilisation dans la matinée, sur fond de vives tensions avec une figure du mouvement, Jérôme Rodrigues.

Didier Lallement, le préfet de police de Paris, a confirmé l’assistance, dès ce samedi, d’un “superviseur” pour chaque porteur de LBD afin d’aider “à la maîtrise et au bon usage” de cette arme, et le retrait des anciennes grenades à main de désencerclement (GMD) remplacées par un nouveau modèle, réputé moins dangereux, conformément aux annonces du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin vendredi.

A Lyon, environ 500 manifestants se sont rassemblés. Ils étaient entre 400 et 500 à BordeauxA Quimper, un peu plus d’une centaine de gilets jaunes ont défilé dans le centre-ville.

A Toulouse, où la manifestation est interdite, les manifestants ont été bloqués en début d’après-midi par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Une heure plus tard, les “gilets jaunes” se sont dispersés dans les rues adjacentes.

A Marseille, près de 300 personnes étaient réunies sur le Vieux-Port. Un important dispositif de sécurité a été mis en place.

A Saint-Etienne, entre 50 et 100 manifestants se sont rassemblés place du Peuple. L’un des leaders du mouvement a été interpellé par la police, pour organisation d’une manifestation non déclarée. En réaction, une vingtaine d’individus ont décidé de se rassembler devant le commissariat.

A Montpellier, France bleu Hérault et Midi libre ont constaté quelques heurts entre manifestants et forces de l’ordre, place de la comédie, avec des «jets de bouteille et de lacrymogènes». Le quotidien régional a comptabilisé 200 Gilets jaunes.
D’après France bleu, plusieurs rassemblements ont été organisés en Dordogne, plusieurs dizaines à Périgueux, et une «poignée» sur un rond-point à Brantôme.

La mobilisation des “gilets jaunes” a été relativement faible pour leur manifestation de rentrée après une longue pause.

“Le mouvement, qui existait par sa présence dans la rue, n’existe pratiquement plus”, décrypte Jérôme Sainte-Marie, politologue et président de la société d’études et de conseil Polling Vox, sur Europe 1.

“On sort de six mois où il n’y avait pas de mobilisations possibles, et si vous cherchez la dernière grande mobilisation de “gilets jaunes”, je pense qu’il faut remonter au 1er mai 2019, donc cela fait très longtemps que ce mouvement a pratiquement disparu dans la rue”, poursuit le politologue qui explique ce phénomène par une volonté de convergence des luttes. “Je crois qu’il y a plusieurs causes à cela, y compris une forme de ‘gauchisation’ de ses porte-paroles qui ont voulu pratiquer une forme de convergence des luttes. Ils s’étaient associés d’ailleurs à la mobilisation autour d’Adama Traoré. Et cette tentation de la convergence a abouti à une catastrophe.”

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, environ 6.000 personnes ont manifesté ce samedi en France, dont 2.500 à Paris. Lors d’un point presse à la préfecture de police, il a également indiqué qu’il y avait eu “à peu près 300 interpellations“.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a apporté son “soutien aux forces de l’ordre qui sont en train d’interpeller les fauteurs de trouble violents“. Il a souligné que “l’ordre républicain” devait “s’imposer“.

Selon la préfecture de police de Paris, 256 personnes ont été interpellées ce samedi dans la capitale, au moins 90 ont été verbalisées. 147 personnes ont été placées en garde à vue, selon un bilan établi à 19h30. De nombreuses personnes ont été interpellées samedi matin lors de “contrôles en amont, des individus contrôlés et porteurs d’armes par destination“, a précisé la préfecture.

Des personnes transportaient des “objets qui n’ont pas leur place dans une manifestation” comme des “tournevis, piolet, pince coupante, cagoule, couteaux, arc“, a-t-elle précisé sur Twitter.

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