La douce nuit qui parle
Le petit théâtre de la Boutonnière vous donne rendez-vous, du 15 au 23 juin, avec une fiction imaginaire, « sur l’amitié entre Marguerite Duras et Jeanne Moreau ».
» La douce nuit qui parle » de Marielle Cro, est interprétée par les comédiennes, Solange Pinturier (Jeanne Moreau) et Louisa Baileche (Marguerite Duras). La mise en scène est orchestrée par Samy Cohen, sur un dialogue fictif, dans une atmosphère intimiste et chaleureuse.
La mise en scène de Samy Cohen, est loin d’être simple à interpréter car il alterne sans cesse les émotions et le rapport de force entre les deux protagonistes. Il met en scène les obsessions des personnages, sous forme de boucles dramatiques, ce qui exige des interprètes beaucoup d’agilité. Samy a par ailleurs des qualités humaines qui, instaurant un climat de travail reposant sur l’écoute et la coopération, rendent les répétitions joyeuses et passionnantes.
Louisa Baileche et Solange Pinturier, se sont mises face à face pour comprendre chaque instant vécu par les deux amis, Marguerite Duras et Jeanne Moreau. Elles relatent une atmosphère intime, confidentielle, chaleureuse, entre souvenirs d’enfance, les batailles livrées face à l’hostilité familiale, leurs amours, réussites, mais aussi leurs chagrins.
Marguerite Duras et Jeanne Moreau étaient de grandes amies, et se vouaient une admiration réciproque et sincère. Marielle Cro a imaginé leurs retrouvailles et brosse avec tendresse les dialogues de ce moment d’amitié sincère, que Louisa Baileche et Solange Pinturier mettent délicatement en couleurs.
La citation de Jules Romains : « Le temps passe. Et chaque fois qu’il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s’efface », a inspiré l’auteure Marielle Cro, Mettant en évidence son admiration pour ces deux femmes iconiques, elle a imaginé leurs retrouvailles grâce à sa plume.
Qui est Marielle Cro?
Journaliste presse écrite pour Closer, Marielle Cro est auteur de livres de mode (Claude Montana), sur la société du spectacle (Les filles du Crazy Horse, Sanseverino et Lady Gaga, Jean Dujardin).
Collaboratrice de Gala, Envy, Ekilibre, Elle Régions, Miss Star Club…, elle est aussi l’auteur d’un livre sur les Clodettes.
Passionnée de Marguerite Duras dès l’adolescence, elle s’intéresse à tout ce qui la concerne (son style, ses thématiques…). Le parcours de Jeanne Moreau la fascine aussi, de ses rôles au cinéma aux chansons qu’elle interprète. Il était donc normal qu’elle imagine les retrouvailles de ces deux femmes, après des années de silence. C’est ce qui fait de ce pari, une belle réussite!
Face á face de deux monstres sacrés !
Marguerite Duras
De son vrai nom Marguerite Donnadieu, Marguerite Duras nait le 4 avril 1914 à Gia Dinh, dans la banlieue Nord de Saïgon. A l’âge de 5 ans la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon lorsque son père Emile meurt, en France.
En 1932, alors qu’elle vient d’obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s’installer en France pour poursuivre ses études.
Marguerite Duras, femme de lettre, auteur incontournable du XXème siècle mais aussi scénariste et réalisatrice a toujours bousculé les traditions. D’un modernisme loin des modes dans ses œuvres, elle n’a jamais hésité á parler de l’amour, de la sensualité féminine ou même de l’alcool.
En 1972, elle écrit tour à tour « India Song » et « La Femme du Gange », qu’elle tourne au cinéma (Catherine Sellers, Gérard Depardieu, Dionys Mascolo) . En 1975, elle offre la chance à Jeanne Moreau, actrice, chanteuse, d’enregistrer le single « India song » (musique de Carlos D’Alessio, paroles de Marguerite Duras et arrangements de Karel Trow), un dialogue entre elle-même et Marguerite Duras.
Jeanne Moreau
Actrice, chanteuse et réalisatrice française, Jeanne Moreau nait le 23 janvier 1928 à Paris. Elle a joué dans plus de cent trente films, dont Ascenseur pour l’échafaud, Les Amants, Moderato cantabile, Jules et Jim, Eva, Le Journal d’une femme de chambre, Viva Maria !, La mariée était en noir, La Vieille qui marchait dans la mer… De grands réalisateurs l’ont dirigée dont Luis Buñuel, Theo Angelopoulos, Wim Wenders, Rainer Werner Fassbinder, Michelangelo Antonioni, Manoel de Oliveira, Joseph Losey, Orson Welles, Elia Kazan, Jacques Becker, François Truffaut, Louis Malle, Jacques Demy, Jean Renoir, Marguerite Duras, Agnès Varda.
César de la meilleure actrice en 1992, pour « La Vieille qui marchait dans la mer », elle obtient deux César d’honneur en 1995 et en 2008 ainsi qu’un Oscar d’honneur en 1998.
En 1998, l’Académie américaine des arts et des sciences du cinéma lui rend hommage lors d’une cérémonie. En 2000, elle est la première femme élue à l’Académie des beaux-arts de l’Institut de France. Ce fauteuil dépendait depuis 1998 de la section Création artistique pour le cinéma et l’audiovisuel.
La réalisatrice Josée Dayan, lui offre, pour le grand écran, le rôle de son amie Marguerite Duras dans « Cet amour-là, » en 2002.
Des dialogues intimes ponctués d’espaces musicaux
Dans une ambiance intimiste et chaleureuse, les deux femmes se parlent inévitablement de cinéma mais aussi de leurs amours, leurs déceptions, leurs vies, leurs réussites et leurs chagrins. L’atmosphère est conviviale. Leurs dialogues sont ponctués d’espaces musicaux avec, dont la chanson « Indian Song », du film éponyme de Marguerite Duras. (1975) ou « Le Tourbillon de la vie ».
Samy Cohen, metteur en scène de renom avec plus d’une vingtaine de pièces à son actif, a une fois de plus, révélé ses talents et donne à ce moment d’exception lumière et vérité.
Qui est Samy Cohen?
On ne compte plus les succès de Samy Cohen, de « Répétition » à « 30… et quelques » en passant par »Une nuit sans lune », « Le Long silence de l’automne », » Reflets, « Un jour un jour ». Sa pièce « Dans ces cendres » a attiré l’attention de Wojtek Psoniak, Stephan Meldegg, Béatrice Agénin. Il vient d’achever « Les Sentiment(m)âles », une version masculine de 30… et quelques, ainsi que « Une ombre » et « Muses et Hommes », « Couleur gris soleil. »
Auteur, comédien et metteur en scène, Samy Cohen est un habitué des planches. Il joue Molière, Musset, Racine, Courteline, Shakespeare, Feydeau, Tchekhov, Guitry, Foissy. En 1990, il crée la Compagnie Poussière de Lune. Il met en scène des pièces comme « Ce que voit Fox » de J. Saunders, joué à Avignon, « Les Cancans » de C. Goldoni, « Lettre d’une inconnue » de S. Zweig, « Roméo et Juliette » de W. Shakespeare, « Oncle Vania », « Les Trois Sœurs » de A. Tchekhov, « Les Liaisons dangereuses » de Ch. de Laclos, « Bérénice », « Phèdre » de J. Racine, « Le Journal d’une petite fille » de H. Von Hug-Hellmut, « Madame Marguerite » de R. Athayde, ou encore « L’Ile des esclaves » et « La Dispute » » de Marivaux, « Burlingue » de G. Levoyer, « Jeux de Planches » de J-P Alègre, « Le Cimetière des éléphants » de J-P Daumas, « La Mémoire de l’eau » de Stephenson, « La Réunification des deux Corées » de J. Pommerat, « Petit déjeuner compris »de C. Reverho.