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JR s’expose à l’Opéra Bastille en hommage au personnel soignant

JR, l’artiste contemporain qui doit sa notoriété à la technique du collage photographique vous fait découvrir sa nouvelle oeuvre en plein centre de Paris, sur la façade de l‘Opéra Bastille où il a réuni 500 visages de soignants en collaboration avec le collectif « Protège ton soignant ».

Le collectif a été créé en mars dernier pendant la pandémie pour soutenir le personnel hospitalier. Il a  acheté et livré du matériel médical à près de 400 établissements de santé en France (y compris la Corse et Mayotte), grâce aux dons de plus 6800 particuliers, entreprises et fondations à hauteur de 7,4 millions d’euros collectés.

Né à Paris le 22 février 1983, JR, de son vrai nom Jean René passe son enfance  à Montfermeil, la plupart du temps aux puces de Clignancourt où ses parents ont un stand. Dès l’adolescence, il se lance dans le graffiti. Attaché au multiculturalisme, il se dit adepte du zoroastrisme fondé par Zarathoustra, c’est pourquoi il expose librement sur les murs du monde entier, attirant ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement et se définissant comme un « artiviste urbain« , ses affiches sont l’occasion de « donner à chacun l’opportunité de partager son portrait » mais aussi de « transformer son message en une œuvre d’art publique.

On retrouve ses images dans les villes mêmes de ses sujets,  ses images font le tour du monde de  New York à Berlin, d’Amsterdam à Paris  où il est représenté par des galeristes (à Paris, Hong-Kong, New-York, en Chine et en Suisse). On le retrouve aussi sur les réseaux sociaux.

Partageant son temps entre Paris et New-York, il emploie une quinzaine de personnes dans les 2 studios qu’il possède et organise des expositions où il offre aux visiteurs leur portrait en poster  grâce à une cabine photographique géante.

Son aventure commence en 2001 lorsqu’il trouve un appareil photo dans le métro parisien. Il décide alors de parcourir l’Europe à la rencontre de ceux qui s’expriment sur les murs et les façades;  il colle leurs portraits dans les rues, les sous-sols et sur les toits de Paris.

En 2004, JR réalise l’exposition « Toit et moi, » en association avec sa fiancée l’artiste  Prune Nourry qui réalise des sculptures qu’elle positionnait sur les toits parisiens puis étaient photographiées par JR.

De 2004 à 2006, il réalise « Portrait d’une génération », portraits de jeunes de banlieue qu’il expose, en très grand format, sur les murs de la cité des Bosquets de Montfermeil. Le projet initialement illégal devient officiel lorsque la mairie de Paris affiche ses photos sur ses bâtiments. C’est pour l’artiste, sa volonté d’ amener l’art dans la rue.

En 2005,  alors qu’il participe au long-métrage de Kim Chapiron (Kourtrajmé) Sheitan, avec Vincent Cassel, comme photographe de plateau, il rencontre Shepard FaireyBluZevsBlek le rat, Influenza, The London Police, pour réaliser un reportage sur les activistes urbains internationaux.

En 2007, avec Marco, il réalise « Face 2 Face »,  la plus grande expo photo illégale jamais créée où JR  affiche d’immenses portraits d’Israéliens et de Palestiniens face à face dans 8 villes palestiniennes et israéliennes et de part et d’autre de la barrière de sécurité. Dès son retour à Paris, il colle ces portraits dans la capitale.

Son projet « 28 Millimètres » qu’il débuté sur le territoire de Clichy-Montfermeil en 2004, se poursuit après le Proche-Orient en 2007,  au Brésil ou au Kenya pour « Women Are Heroes« (2008-2011), d’immenses photos de visages et regards de femmes dont le documentaire est présenté au festival de Cannes en 2010 (Semaine de la Critique).

En mars 2011, il reçoit le Ted Prize à Long Beach en Californie, qui lui offre la possibilité de formuler un vœu pour changer le monde. Il crée Inside Out, projet d’art participatif international et global  permet aux personnes du monde entier de recevoir un tirage de leur portrait, puis de le coller pour soutenir une idée, un projet, une action et de partager cette expérience. C’est ainsi que JR crée un « art infiltrant « . Plus de 300 000 personnes ont déjà pris part au projet, dans 129 pays.

Les Cabines Photographiques Inside Out apportent le projet dans la rue réalisant des dizaines de milliers partout dans le monde, comme au Centre Pompidou (Paris), à Londres et Amsterdam, au Japon, à Dallas ainsi qu’aux Rencontres de la Photographie à (Arles), plusieurs villes en Israël et en Palestine, à Abu Dhabi,  à la Galerie Perrotin (Paris).

 En juin 2014, le projet « Au Panthéon ! » recouvre de 4 000 visages la nef et la bâche durant ses travaux de réfection. La même année, il collabore avec le New York City Ballet en utilisant la danse pour raconter les émeutes dans le quartier de Clichy-Montfermeil. Il crée « Les Bosquets« , un ballet et court-métrage, dont la musique est composée par Woodkid, Hans Zimmer et Pharrell Williams, et qui est présenté au Tribeca Film Festival. Il travaille aussi dans l’hôpital abandonné d’Ellis Island, lieu important dans l’histoire de l’immigration et réalise le court-métrage ELLIS, avec Robert De Niro.

En 2016, JR est invité par le Louvre, il fait disparaître la Pyramide à l’aide d’une surprenante anamorphose. Il dévoile son exposition-atelier « Vous êtes ici » à la Galerie des enfants du Centre Pompidou visant à permettre aux plus jeunes de devenir des colleurs d’un jour.

La même année, pendant les Jeux olympiques de Rio, il crée de nouvelles réalisations pour la beauté du geste sportif.

En 2017, il co-réalise avec Agnès Varda « Visages, Villages »  (sélection officielle au festival de Cannes, hors compétition). Le film est récompensé de l’Œil d’Or (meilleur documentaire) et nommé pour le César et l’Oscar dans la même catégorie en 2018. JR compte aussi parmi les artistes représentés au musée du Graffiti à Paris de 2017 à 2018, L’Aérosol, Maquis-art Hall of Fame. Il réalise aussi « The picnic at the border » à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

En mars 2018, il décore  le restaurant solidaire « le Reffetorio« , installé au Foyer de la Madeleine dans les cryptes de l’église. On y sert 100 repas concoctés à partir d’invendus aux personnes démunies, aux migrants, et aux SDF. Il recouvre aussi les tunnels de la gare St Lazare de ses affiches.

En 2019, il fait une impression sur la pyramide du Louvre comme si la pyramide sortait du sol.

En 2020, il photographie 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat  et colle les photos sur la façade du Conseil économique, social et environnemental et recouvre l‘Opéra Bastille de portraits du personnel soignant, réalisés par Adrien Lachappelle, David Huguonot et Nathalie Naffzger et capturés dans plus d’une dizaine d’établissements à travers la France entière, de Paris à Nantes en passant par Colmar ou encore Bobigny.

Ces photos sont accrochées sur la façade de l’Opéra Bastille du 8 juillet 2020 à la fin du mois.

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