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Histoire à l’italienne

Bienvenue en Italie, dans un village de la côte Amalfitaine. Bienvenue au Mamma Maria !

Ce bar n’est pas comme les autres. Avec sa vue sur la mer, la bonne humeur et l’ambiance typique de dolce vita qui y règnent, ce paradis des bons petits plats est le poumon du hameau. Entre jeux de scopa et apéritifs, chacun s’y retrouve rituellement. Sa propriétaire Maria est une personnalité locale à elle toute seule. Femme sans complexe de 65 ans, elle a le cœur sur la main. C’est une belle personne à la chaleur humaine spontanée et désintéressée, qui s’inquiète au quotidien pour les siens, qui est « toujours prête à aider les autres et à défendre les plus fragiles ».  Ses habitués sont comme ses enfants. Ils le lui rendent bien. Telle une « mamma », elle mène son petit monde à la baguette depuis quarante ans et personne n’y voit rien à redire. Parce que tout le monde l’aime Maria (à l’exception de sa bru, son bouc émissaire) et parce que son bar est une seconde maison où il fait bon d’être.

Sofia y est d’ailleurs enfin de retour. Quitter Paris, sa ville d’adoption et son studio, tourner le dos à ces six mois de désillusions et à sa déception amoureuse, pour rentrer chez elle, était la meilleure chose que cette traductrice de livres pouvait faire. De toute façon, elle n’envisageait « pas de vivre le reste de sa vie dans un autre pays que le sien », loin des odeurs familières et des couleurs de sa ville natale. Et puis, les « pastas » de Maria sont inégalables ! Et quel plus beau bureau peut-elle avoir que ce bar vivant au son de Celentano où elle peut « écrire au son des petites tasses qui s’entrechoquent, des klaxons, des cris de Lucia qui vend des fruits juste en face et qui ordonne aux passants de venir les lui acheter ? »

Mais voilà que la vie paisible de ce village rythmé par le souffle méditerranéen se voit chahutée et mise à l’épreuve par l’arrivée de Souma. Lybienne de 25 ans, elle a fui son pays. Enceinte de sept mois, elle est venue trouver refuge avec Mustafa, son fils de deux ans dans le poulailler de Franco qui les a découvert, « frigorifiés, affamés et apeurés » en voulant chercher des œufs. Face à leur détresse, le veuf octogénaire décide de les prendre sous sa coupe. Cet acte charitable ne fera pourtant pas l’unanimité ; les migrants étant mal perçus par une grand majorité des habitants du village et que l’Italie ferme ses frontières. Justement, cette main tendue va-t-elle servir d’exemple en réveillant un élan de solidarité antiségrégationniste et en dépassant les préjugés ? Accueil, place et intégration seront-ils faits aux nouveaux venus pour leur offrir une vie meilleure ?

« Mamma Maria » de Serena Giuliano, un roman à deux voix pour une leçon d’humanisme, de tolérance, de fraternité et d’intégration à la dimension universelle sur « fond de sauce » à l’italienne. Une jolie invitation estivale au voyage aux éditions du Cherche Midi.

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