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Festival de Cannes: le testament de Francis Ford Coppola « Megalopolis » à Cannes

Habitué du Festival de Cannes où il a remporté deux Palmes d’or, Francis Ford Coppola revient en compétition avec “Megalopolis” qui a tout d’un premier film de jeunesse.

Laurence Fishburne, Francis Ford Coppola et Giancarlo Esposito

Habitué du Festival de Cannes où il a remporté deux Palmes d’or, Francis Ford Coppola revient en compétition avec “Megalopolis” qui a tout d’un premier film de jeunesse.

À 85 ans, Francis Ford Coppola est pour la troisième fois en compétition à Cannes, sans parler de ses sélections précédentes dans d’autres catégories, et sa présidence du jury en 1996. Le réalisateur a son rond de serviette sur la Croisette.

La montée des marches restera dans l’histoire, le film pas forcément: Cannes a déroulé le tapis rouge jeudi à Francis Ford Coppola, qui dévoilait “Megalopolis”, présenté comme son chef d’œuvre ultime mais qui risque d’assommer.

“Je dédie mon film à l’espoir et aux enfants. Créons un monde pour les enfants”, a déclaré le réalisateur, sous les applaudissements à la fin de la projection officielle.

“On ne fait pas de l’art si on ne prend pas de risque”, a souligné le cinéaste de légende dans une interview sur France 2 enregistrée avant sa montée des marches, à propos de ce projet pharaonique dans lequel il a investi sa fortune personnelle à hauteur de 120 millions de dollars.

Si les conditions de réalisation du film relèvent d’un panache artistique qui tient autant du vieux mogul passionné que du jeune débutant mégalomane, le rêve s’arrête au visionnage. « Megalopolis » aurait pu passer pour le néopéplum pseudo-philosophique d’un ersatz de Baz Luhrmann, le délire sous acide d’un Terry Gilliam définitivement cramé, voire une excroissance malade d’« Holy Motors » (les scènes nocturnes en DS) et « Annette » (Adam Driver en majesté) de Leos Carax.

Paradoxalement, son nouveau film a les excès d’un premier essai, avec sa liberté de ton, à une facture approximative, bourré d’effets de mise en scène et d’effets spéciaux bricolés, comme s’il fabriquait une production Roger Corman (spécialiste des séries B, avec lequel il a débuté) de luxe. Nourri de grandes ambitions thématiques, Megalopolis traite des jeux de pouvoir et du temps.

Une mégapole de fiction au croisement de New York, de la Rome antique et de Gotham City, Francis Ford Coppola imagine la lutte entre un maire vieillissant, joué par Giancarlo Esposito, et le président de sa commission d’urbanisme, joué par Adam Driver.

Ce dernier veut rebâtir la ville, dont les statues s’effondrent, à partir d’un matériau révolutionnaire de son invention, le Megalon, qui doit remplacer le béton. Et tombe amoureux de la fille de son rival, jouée par Nathalie Emmanuel (“Game of Thrones”).

Comparant l’Amérique d’aujourd’hui à l’empire romain décadant, le film mêle éléments de science-fiction, pensée new age et style néo-antique. Un mélange qui risque fort de perdre son public.

Il manquait à l’appel son épouse, malheureusement décédée le 12 avril dernier. Eleanor avait 87 ans lorsqu’elle a rendu son dernier souffle, chez elle, à Rutherford en Californie. Pour venir à Cannes, Francis Ford Coppola était accompagné de sa sœur, Talia Shire, de son fils Roman – toujours présent dans l’ombre –, mais aussi de ses petites-filles, Romy et Cosima, filles de Sofia Coppola et de Thomas Mars. À l’issue de la projection, le réalisateur a expliqué que son film était dédié à cet “espoir” de laisser une planète en bon état aux enfants d’aujourd’hui.

La fiche

Genre : Drame/Science-fiction
Réalisateur : Francis Ford Coppola
Acteurs : Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel, Jon Voight, Aubrey Plaza, Shia LaBeouf, Jason Schwartzman, Talia Shire
Pays : États-Unis
Durée : 2h18
Sortie : Prochainement
Distributeur : Le Pacte

Synopsis : “Megalopolis” est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.

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