Son visage vous est très familier. Pendant treize années, vous avez écouté ses anecdotes le samedi soir aux côté de Patrick Sébastien dans « Les années bonheur ». Régulièrement, il est sollicité par les journaux télévisés et autres divertissements pour témoigner sur la disparition d’une star. Cyril Hanouna ne s’y est pas trompé non plus en lui faisant rejoindre son équipe de chroniqueurs dans « TPMP » et « la Grande Darka », ni Europe 1, radio sur laquelle il officie tous les week-ends aux côtés de Wendy Bouchard. Incontestablement, Fabien Lecoeuvre est l’encyclopédie vivante de la variété française.
Sa légitimité de spécialiste, il ne la doit qu’à lui-même. Il se l’est construite au fil des années, alors que rien ne prédestinait ce petit gars du Nord, qui aurait dû être ingénieur ou comptable, à devenir l’un des plus célèbres attachés de presse du star système. Merci, quelque part, à l’autorité de son père et à l’enfance contrariée qu’il a eu. Pour s’évader d’un contexte familial ou gifles et punitions à répétition rimaient avec éducation, le jeune Fabien se réfugiait dans la chanson. « C’était l’exutoire d’un milieu familial violent, agressif. Je me suis évadé en chansons », a-t-il révélé à l’Éveil de la Haute Loire. Merci, en revanche, au parolier et animateur Jean Nohain qui grâce à l’anecdote qu’il lui a racontée sur « Il était un petit navire » a piqué son intérêt. « Je ne savais pas que les chansons avaient des histoires. Je l’ai découvert ce jour-là et cela a éveillé en moi une curiosité qui ne m’a plus jamais quitté » confiait-il à la Nouvelle République. Fabien ne pouvait pas alors deviner que cette passion pour les histoires de chansons allait écrire la sienne.
Car il a su réaliser son rêve. Il est devenu cet impresario d’artistes qu’il souhaitait tant être. Loin de lui, d’être ce papillon attiré par la lumière. Il ne l’a été que par défaut ; l’ombre lui allant si bien. En quarante ans d’exercices, qu’il en a géré des carrières ! Karen Cheryl, Douchka, Chantal Goya, Linda de Suza, Michel Polnareff… Qu’il en a écrites des biographies ! Sheila, Mylène Farmer, Claude François, Johnny Hallyday … Qu’il en a sorti des livres sur la chanson française !
À force de dédier sa plume aux autres, le temps était venu à ce travailleur acharné de se raconter. Pourquoi cela ? Tout simplement pour faire découvrir et mieux comprendre qui il est. « Je voulais laisser une trace et expliquer qui se cache derrière l’homme qui dévoile le coulisses de la célébrité » expliquait-il à C News. Eh bien, c’est chose faite avec « Une chanson dans la tête ». Fabien Lecoeuvre y parle de lui avec sincérité humilité et même humour, retrace son parcours, ses innombrables rencontres et forcément, il y dévoile des anecdotes. Car, que serait un livre de Fabien, sans histoires croustillantes à révéler ? Charité bien ordonnée commençant par soi-même, c’est sans repentance qu’il avoue avoir posé pour des romans photos très hot pour adultes lorsqu’il était étudiant en Angleterre ; clichés qui lui ont permis « de gagner de l’argent, de monter sa première société et de se payer comptant sa voiture » comme il le précisait à l’Éveil de la Haute Loire ».
Loin d’être un long fleuve tranquille, la vie de Fabien Lecoeuvre est donc celle qu’il se souhaitait enfant. La discipline paternelle aura eu donc raison de lui. « Même si dans la vie on ne fait pas ce qu’on l’on veut, on est responsable de ce que l’on est. J’ai toujours pensé qu’il n’y a qu’une seule chose à laquelle nous devons nous résigner le bonheur ». Une philosophie optimiste dont il a fait sa ligne de conduite, une foi en l’avenir et aux lendemains qui changent. Comme une célèbre « chanson populaire », cette réalité lui a « accroché des ailes blanches dans le dos, lui a fait marcher sur des nuages ». Et ce n’est pas fini. Normal. « Ça s’en va et ça revient. C’est fait de tout petits riens. Ça se chante et ça se danse. Et ça revient, ça se retient »…
Visuels (C) : FLO
« Une chanson dans la tête » l’autobiographie de Fabien Lecoeuvre aux éditions Le Passeur