Colette Flandrin Dronne, fille du libérateur de Paris est décédée
Les obsèques de Colette Flandrin Dronne ont eu lieu le mercredi 17 mars 2021 au cimetière de Cassaignes (Gers), village de sa famille maternelle. Une cérémonie religieuse a été célébrée mardi 16 mars 2021 en l’église Notre-Dame de Versailles (Yvelines).
Colette Flandrin Dronne, fille du capitaine Raymond Dronne et ancienne élue d’Ecomnoy (72) est décédée le 10 mars dernier. Elle avait 84 ans.
Qui était Raymond Dronne?
Le capitaine Dronne a libéré Paris le 24 août 1944 à la tête de la « Nueve », 9ème compagnie du régiment du Tchad et bataillon de la 2è DB constitué de volontaires anarchistes espagnols.
Issu d’une famille d’agriculteurs, Raymond Dronne est né le 8 mars 1908 à Mayet (Sarthe). Il étudie au lycée du Mans puis aux universités de Leipzig et de Berlin. De retour Paris, il devient Docteur en droit, est diplômé de l’Ecole des Sciences politiques et sort major de l’Ecole de Journalisme et de l’Ecole coloniale. Durant son service militaire, il suit des cours d’EOR de Saint-Maixent et est nommé sous-lieutenant.
Carrière militaire
Dès 1934, il occupe différents postes de direction au Cameroun. En 1939, il est mobilisé comme lieutenant et affecté aux forces de Police du Cameroun. En août 1940, il participe au ralliement de Yaoundé à la France libre. Engagé dans les Forces françaises libres, il participe aux opérations du Gabon avec le Régiment de tirailleurs du Cameroun (RTC). Grièvement blessé en 1943 et soigné en Egypte, il rejoint le Régiment de marche du Tchad (RMT) dont il commande la 9e Compagnie, la « Nueve ». La Colonne Dronne libère la capitale le 24 août 1944. Il se distingue ensuite lors des campagnes d’Alsace et d’Allemagne à Berchtesgaden. Il commande ensuite un bataillon d’Infanterie blindée en Cochinchine et au Tonkin. Promu colonel en 1947, il quitte l’Armée et se consacre à la vie politique et à l’écriture.
Carrière politique
De 1947 à 1983, il occupe différents postes importants:
- Maire d’Ecommoy (Sarthe) de 1947 à 1983.
- Sénateur (1948-1951). Député de la Sarthe (1951-1962 et 1968-1978).
- Président de la Commission de la Défense Nationale à l’Assemblée (1976-1978)
- Raymond Dronne est décédé à Ecommoy, le 5 septembre 1991.
Sa fille Colette prend sa succession en devenant première adjointe de 2001 à 2008 à Ecommoy
Ses décorations
- Grand Officier de la Légion d’Honneur
- Compagnon de la Libération – décret du 29 décembre 1944
- Croix de Guerre 39/45 (7citations)
- Croix de Guerre des TOE (2 citations)Médaille de la Résistance
- Médaille Coloniale
- Médaille des Blessés
- Commandeur de l’Etoile Noire (Bénin)
Qui était Colette Flandrin Dronne?
Née en 1936 et fille du capitaine Raymond Dronne, Colette Flandrin Dronne, a quitté la Sarthe pour le Gers (Cassaignes) alors qu’elle avait 9 ans. La famille revient à Ecomnoy en 1947.
Elle a intégré Sciences Po en 1960. Elle en est très fière car il y avait peu de femmes à cette époque. C’est là qu’elle rencontre son futur mari, Jean-Louis Flandrin.
Elle accepte aussi la charge de vice-présidente de la communauté de communes et un siège au Pays du Mans. A partir des années 1970, elle rejoint différents ministères (Défense, Équipement et Transports) pour la construction des villes nouvelles. Elle est Chevalier dans l’Ordre national du Mérite avant de devenir Officier en 2001 .
Sa carrière municipale
Entre 2001 et 2008, retraitée de la fonction publique, elle devient élue municipale à la mairie d’Ecomnoy, village géré par son père durant 36 ans. Parallèlement, , Lionel Jospin la nomme chargée de mission pour les villes nouvelles. Aux côtés de Joël Esnault, ancien maire d’Ecommoy, elle prend en charge l’aménagement et l’urbanisme. Elle réalise le Multi-accueil, l’accueil périscolaire, obtient une classe de plus en maternelle, développe les installations sportives, etc. en défendant la nécessité d’ajuster les impôts locaux à l’inflation, ce que ses adversaires lui reprochent. Elle participe à l’élaboration du plan local d’urbanisme de 2004 à 2007.
Sur le plan régional, elle devient membre du bureau du Pays du Mans. Vice-présidente communautaire de l’Orée de Bercé-Belinois, elle a défendu le maintien de l’école de musique, par exemple.
Grâce à son attachement à sa ville, elle a participé à 2 ouvrages d’histoire locale dont un sur la résistante Hélène Crié.
Colette Flandrin Dronne es la « Nueve »
Elle était fière de dire: « Les hommes de la » Nueve » sont Ma Famille ! ». Devenue membre de « Leur » famille de mémoire, Colette Flandrin Dronne était toujours présente aux hommages rendus aux Espagnols républicains de la « Nueve ». Tant que sa santé le lui a permis, sa présence a montré à tous, surtout aux jeunes, que les combats pour la liberté menés par son père devaient restés dans toutes les mémoires. Intarissable ,elle n’hésitait pas à intervenir dans un lycée ou faire le parcours d’entrée des troupes dans Paris, en compagnie d’élèves de classes.
En août 2018, elle accueillait au siège de la CNT (Confédération Nationale du Travail) espagnole, la famille de Miguel Campos. L’anarchiste canarien, retrouvé en Afrique du Nord dans des camps de travail avant de rejoindre l’armée française avait disparu durant la campagne d’Alsace. Sans expérience militaire, il a joué un rôle clé à La « Nueve ».