Clap de Fin et Franc succès pour le 45 eme Festival du film italien de Villerupt
Beau et franc succès pour ce 45 ème Festival du Film Italien de Villerupt qui s’est déroulé du 28 Octobre au 13 Novembre dans cette ancienne cité sidérurgique et minière du Pays Haut Lorrain, representant de la terre d’accueil de l’immigration italienne, située à la frontière luxembourgeoise.
En préambule à ce lancement lors de la soirée d’ouverture de cette 45 ème édition du film italien de Villerupt, un concert exceptionnel de l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg dirigé par Frank Stro bel dans le cadre de Esch 2022 a interprète en direct avec ses 80 musiciens, une sélection de musique choisie : « La strada + Ricordi di Federico Fellini » sur la grande scène de L’ARCHE, nouveau pôle culturel du PAYS HAUT VAl d’Alzette.
Près de 74 films étaient à l’affiche pour cette édition 2022 qui n’a donc rien à envier à ses concurrents que sont le Festival italien d’Annecy, de Bastia et d’Ajaccio. En partenariat avec l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), une vingtaine de teasers rétro, basés sur des images d’archives, d’une trentaine de secondes, ont été présentés en avant-séance des films. Ces teasers ont ainsi fait revivre certains moments forts de l’histoire du territoire en faisant aussi écho au Festival.
Les femmes derrière la caméra ,thème de ce 45 ème Festival, avec à l’affiche Neuf films de réalisatrices italiennes :
MALEDETTA PRIMAVERA, d’Elisa Moruso
PICCOLO CORPO de Laura Samani
CORPO CELESTE d’Alice Rohrwachar
HOGAR (MATERNELLE) de Maura Delpero
SAREMO GIOVANI ET BELLISSIMI de Letizia Lamartire
https://youtu.be/xFTEg-O
FIORE GEMELLO de Laura Luchetti
LE ULTIME COSE de Irene Dionisio
VERGINE GIURATA (Vierge sous serment ) de Laura Bispuri
https://youtu.be/_NcDnkKMsiQ
MIELE de Valéria Golino
AU PARADIS de Paola Randi
COSMONAUTE de Suzanna Nicchiarelli
Et la présence physique de réalisatrices italiennes comme Viviana CALÒ à l’issue de la projection de son film QUERIDO FIDEL.
Emidio (Gianfelice Imparato), inconditionnel de Fidel Castro, vit dans le mythe d’un père auquel on prête une participation à la révolution cubaine. En 1991, alors que le monde sort de la logique de la guerre froide, il s’obstine à vivre comme un révolutionnaire cubain dans son quartier de Naples, qui lui se remet difficilement des adieux de Maradona. Emidio pousse l’émulation du socialisme réel jusqu’à imposer le rationnement des denrées alimentaires à sa famille. Lasse du riz aux haricots, celle-ci en vient à rêver d’une assiette de spaghettis. Son fils Ernesto (Marco Mario De Notaris), au grand-mère de son père, est même un suppôt du rêve américain. L’épouse d’Emidio, Elena (Alessandra Borgia), et sa petite-fille Celia (Marcella Spina), ont vaincu en revanche l’idéalisme du chef de famille.
Emidio n’entretient-il pas depuis longtemps une relation épistolaire avec Fidel Castro ?
Et ce dernier ne manque jamais de répondre à son admirateur invétéré.
Ainsi que de la scénariste Antonella GAETA , du film TI MANGIO IL CUORE, un de nos coups de coeur , seul et unique long métrage réalisé en Noir et Blanc , avec une interprétation forte et magistrale .. retraçant l’histoire de la rivalité mortelle entre deux familles les Camporeale et les Malatesta.
Brûlé par le soleil et la haine, le promontoire du Gargano, dans les Pouilles, est l’objet de luttes de pouvoir entre des clans qui semblent tout droit issus d’un passé lointain, d’une sorte de Far West où le sang se lave par le sang. C’est ainsi que dans les années 1960 Michele Malatesta (Tommaso Ragno) a vengé son clan décimé par les Camporeale. Plus de quarante ans sont passés et entre les deux familles une sorte de trève s’est activée, favorisée par un autre clan, les Montanari. Mais la haine couve toujours sous la cendre. Aussi, lorsqu’Andrea (Francesco Patanè), le fils préféré de Michele, séduit Marilena (Elodie), la très jolie femme du chef des Camporeale, c’est de nouveau la guerre et tous les coups sont permis.
D’après la véritable histoire de Rosa Di Fiore, une mère qui voulait surtout sauver ses enfants.
Un hommage tout particulier rendu à Lina Wertmüller (Rome, 1928 – Rome, 2021)
Lina Wertmuller
Scénariste pour le théâtre et la télévision, assistante de Fellini sur 8 ½, Lina Wert müller, réalise son premier film en 1963, I basilischi (Les basilischi), primé à Locar no. C’est avec le couple Giancarlo Giannini – Mariangela Melato qu’elle a conquiert le grand public avec des films satiriques qui ont singulièrement marqué les années 1970 : Mimì metallurgico ferito nell’onore (1972, Mimi métallo blessé dans son honneur ), Film d’amore e d’anarchia ovvero »stamattina alle 10 in via dei Fiori nella nota casa di tolleranza… » (1973, Film d’amour et d’anarchie), Travolti da un insolito destino nell’azzurro mare d’agosto (1974, Vers un destin insolite sur les flots bleus de l’été ). En 2009, elle réalise son dernier film, Mannaggia alla miseria.
NOS COUPS DE CŒUR PARMI LES FILMS PROJETÉS
L’immensité avec l’immense Pénélope CRUZ …
https://youtu.be/WPYs21db40
Rome, au début des années 1970. Clara (Penélope Cruz), Felice (Vincenzo Amato) et leurs trois enfants viennent d’emménager dans leur nouvel appartement, dans un quartier tout neuf à la lisière d’une campagne destinée à laisser place à la ville en expansion. Leur milieu bourgeois semble les mettre à l’abri des soubresauts politiques et sociaux qui agitent le pays, même si les tensions toujours plus vives entre eux en sont comme un écho. Leur couple est en crise et les dissensions sont de plus en plus vives, entre autres à cause de leur fille aînée, Adriana (Luana Giuliani), 12 ans, qui refuse d’être une fille, qui s’habille, se coiffe et se comporter comme un garçon. Felice désapprouve et utilisera avec elle la manière forte, Clara s’y oppose et un climat violent s’installe.
Autour des trois enfants et de leurs cousins, les adultes semblent vivre dans un temps figé, des rites immuables. Sauf Clara.
« Le projet de ce film est très ancien : c’était toujours « mon prochain film », mais chaque fois il cédait sa place à une autre histoire, comme si je ne me sentais pas assez prêt, ni assez mûr et sûr de moi. C’est un film sur la mémoire et il nécessiterait davantage de recul, une conscience différente. Comme tous mes autres films, L’immensité est avant tout un film sur la famille : l’innocence des enfants et leur relation avec leur mère qui n’a pu prendre corps que grâce à la rencontre avec Penélope Cruz. Sa sensibilité lui a permis d’interagir de façon extraordinaire avec trois enfants très jeunes qui n’avaient jamais joué dans un film précédent. Luana, Patrizio et Maria Chiara sont restés enfants, toujours intensément et immensément vrais»
dit Emanuele Crialese.
LA CENA PERFETTE
Carmine (Salvatore Esposito) a été élevé par Pasquale Rizzuto (Gianfranco Gallo), patron de la camorra, où son père avait sauvé la vie en y dédaignant la sienne. Mais Carmine est davantage un homme de cœur que de main. Ainsi, lorsqu’il doit abattre Giuliano (Marlon Joubert), coupable d’avoir volé de l’argent du patron, pris de pitié il le laisse fuir. Mais pour Pasquale une dette est une dette, il trouve donc pour Carmine un travail de tout repos : il met à son nom un restaurant qu’il possède à Rome, il lui fera régulièrement livrer de l’argent que Carmine devra blanchir. L’affaire fonctionne à plein régime, mais tout bascule lorsque Consuelo (Greta Scarano), l’ancien propriétaire du restaurant, apparaît. Elle ne jure que par la nouvelle cuisine, mais elle a fait faillite et ne s’en remet pas. Carmine aimerait faire mieux que servir des plats décongelés, aussi lui propose-t-il de venir travailler pour lui selon sa manière à elle. Elle exige de tout transformer et Carmine prend le risque de puiser dans les fonds qui lui sont attribués. Si le patron s’en aperçoit, c’en est fait de lui, mais Consuelo est tellement attirante ! Ou Pasquale s’annonce…
« Je m’inspire des faits réels, de l’actualité. En lisant la presse, j’ai découvert un grand nombre d’histoires de restaurants de Rome gérées par la criminalité organisée. […]
J’ai un très bon rapport avec la cuisine, j’ai réalisé certains projets qui s’y rapportaient dont un court-métrage réalisé à Berlin sur le dernier repas d’un condamné à mort, avec Piera Degli Esposti qui était une cheffe merveilleuse. […] Quand j’ai été retenu pour faire ce film, j’ai réalisé qu’il était fondamental de représenter la cuisine différemment de ce que montre la télévision. Le monde de la cuisine, comme par ailleurs d’autres professions, a souvent été représenté à travers des personnages masculins. Je suis heureux d’avoir montré quelque chose de différent» ajoute David Minella.
ENNIO , film de Giuseppe Tornatore retraçant le parcours, chemin de vie et l’oeuvre immense et talentueuse d’Ennio Morricone
Ennio Morricone, déjà âgé, se lève et fait sa gymnastique pendant que divers chanteurs italiens et internationaux parlent de lui, de son talent et de sa singularité. On y apprend qu’il est à l’origine de nombreux arrangements de chansons des plus grands interprètes italiens des années soixante comme Vianello, Mina ou Morandi. Sa collaboration avec le cinéma est vue d’un mauvais œil par ses maîtres classiques de l’Académie, aussi au début utilise-t-il un pseudonyme. Puis débute sa collaboration avec Sergio Leone et tous les réalisateurs du monde entier l’appellent. Il crée un langage unique avec chacun des films dont il s’occupe, il invente et révolutionne la musique de film qui s’élève et passe d’un genre mineur à un genre musical à part entière. Sa musique non seulement influence de nombreux musiciens mais elle entre dans la vie de chacun de nous. Cela fait d’Ennio Morricone probablement l’un des plus grands compositeurs de notre temps. Si avant la projection de ce film on aime sa musique, après l’avoir vu, on adore l’homme si humble et son œuvre grandiose.
« J’ai travaillé pendant vingt-cinq ans avec Ennio Morricone. Il a participé à la quasi-totalité de mes films, sans compter les documentaires et publicités, des projets que nous avons tenté de monter sans succès. Pendant tout ce temps, notre amitié n’a cessé de se renforcer. Ainsi, au fur et à mesure de nos rencontres et collaborations, je me suis toujours demandé quel genre de documentaire j’aurais pu faire sur lui.
Aujourd’hui, mon rêve se concrétise. Il ne s’agissait pas seulement de le faire parler de sa vie et de son rapport si spécial à la musique, mais aussi de trouver des interviews et des images d’archives à travers le monde, de ses nombreuses collaborations avec les cinéastes les plus importants de sa carrière.
J’ai structuré Ennio comme un spectacle, à travers des extraits des films qu’il a mis en musique, des images d’archives, de concerts, pour faire entrer le spectateur dans la formidable expérience artistique et personnelle du musicien le plus aimé du XXème siècle.
Puis je me suis concentré sur « mon » Ennio Morricone, racontant aussi la méthode très particulière avec laquelle nous avons intégré notre travail, de Cinema Paradiso à La corrispondenza», Giuseppe Tornatore.
SUPEREROI
Amants super-héroïques de Paolo GENOVESE
Anna (Jasmine Trinca) et Marco (Alessandro Borghi) se rencontrent par hasard sous un porche où ils s’abritent de la pluie. Quelle probabilité y at-il qu’ils se croisent de nouveau ? Infinitésimale, répond Marco, médecin, professeur d’université. Et chacun part de son côté. Ils se révèlent pourtant, et débute une histoire d’amour aussi fantasque que le caractère d’Anna, dessinatrice de bandes dessinées, car leurs visions de la vie, de l’amour, du couple sont difficilement compatibles. Anna propose à l’éditeur d’une revue de bd une série sur des super-héros. Banal, lui répond-il. Pas tellement, car les super-héros d’Anna sont des couples qui réussissent à résister au temps qui passe malgré les crises qu’elle raconte dans ses albums. Naturellement!
« L’histoire est racontée à travers l’alternance des années, en avançant et reculant dans le temps. Il ne s’agit pas d’un simple effet de montage, mais d’un expédient narratif qui sert à comparer la façon dont les couples vivent les mêmes situations à différents moments de leur vie. C’est une façon de souligner comment le temps change nos attitudes, nos façons de faire à l’égard du partenaire. C’est un mécanisme qui nous montre comment on se dispute après un an et comment on le fait après cinq ans, comment on fait l’amour au début et comment on le fait après dix ans, les changements des silences, des craintes et des espoirs des couples dans les différents moments de leur vie. L’histoire se déroule sur vingt ans, de 2000 à 2020, et se situe dans divers lieux, Milan principalement», Paolo Genovese.
BELLI CIAO , comédie italienne désopilante et actuelle …
Amis depuis l’enfance, Amedeo et Pio se pensaient inséparables. Pourtant, leurs chemins divergents après leurs études secondaires : Pio part travailler à Milan alors qu’Amedeo reste dans les Pouilles.
Lorsque vingt ans plus tard Pio revient dans le Sud, les retrouvailles entre les deux amis ne se passent pas comme prévu. Les deux hommes conduisent, à présent, des vies bien différentes : Pio, à qui tout semble sourire, est à présent un manager reconnu, en couple avec une célèbre entrepreneuse et influenceuse. Amedeo, quant à lui, a échoué à devenir médecin et tente désespérément de stopper la fuite des cerveaux vers le Nord. Les deux anciens amis doivent, pourtant, faire fi de leurs différences sociales pour sauver leur village.
« À propos de Belli ciao, on a beaucoup parlé du Nord et du Sud mais c’est aussi et surtout un film sur la séparation. Chez nous chacun est confronté à ce genre de situation, par exemple lorsqu’un enfant part poursuivre ses études ailleurs, dans le Nord par exemple, parce que là-bas, les universités, comme le système sanitaire, sont d’un meilleur niveau. Et chez nous le vide se fait. Il y a une belle chanson des Ministri, Se si prendono te (S’ils te prennent) dont le refrain dit justement s’ils te prennent, s’ils t’emportent et te persuadent que nous sommes pauvres… Voilà, nous avons l’impression que l’on veut nous convaincre que notre culture est une culture de pauvreté. Je n’aime pas le modèle néolibéral et consumériste du Nord. Malheureusement ce modèle est en train d’arriver chez nous. Il faut veiller à préserver notre communauté. Faute quoi nous deviendrons des consommateurs individuels et sériels», dit Gennaro Nunziante.
La remise des prix Amilcars aux Lauréat(e)s se déroula idéalement le Jeudi 10 Novembre , dans le souci d’une programmation supplémentaire pour les films nominé(e)s et amilcarisé(e)s au cours des 3 derniers jours et séances du Festival , sur la grande scène de L’Arche , nouveau pôle culturel , en la présence radieuse d’Aurélie Filipetti, ancienne ministre de la Culture ,originaire de Villerupt, fille de l’ancien maire d’Audun le Tiche des années 80 , invitée et évoquée eu requis à son rôle d’instigatrice de ce projet et naissance de pôle culturel du Pays Haut Val d’Alzette intégré sur les anciennes friches industrielles de l’Usine sidérurgique de Micheville, appelée à fédérer les ambitions culturelles communes entre Villerupt et Esch sur Alzette, 2 ème ville la plus importante du Luxembourg.
Anne Consigny présidente du Jury du 45e Festival !
Le Festival a eu le plaisir et l’honneur d’accueillir Anne Consigny (comédienne, metteuse en scène et réalisatrice) en qualité de présidente du Jury Longs Métrages offerts de Giselda Gargano (autrice), Jesus Gonzalez (producteur), Geneviève Mersch (réalisatrice ) et Nina Robert (réalisatrice et productrice).
Amilcar 2022 – LE PALMARÈS
- Amilcar du Jury Parrainé par le Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle Amanda de Carolina Cavalli
Amanda (Benedetta Porcaroli), 25 ans, est la fille aînée d’une riche famille bourgeoise. Jeune adulte, elle prolonge son adolescence rebelle et désœuvrée, au grand-mère de sa mère. Elle a d’énormes difficultés à nouer des liens et elle en attribue la responsabilité à sa famille qui a démangé à Paris lorsqu’elle était enfant puis est revenue depuis peu en Italie. Sa mère (Monica Nappo) l’incite à renouer avec Rebecca (Galatea Bellugi), son amie d’enfance, d’une famille aussi riche que la sienne.
Mais Rebecca vit enfermée dans sa chambre et elle ne paraît pas enchantée de son intrusion dans sa vie. La psychologue qui la suit est par ailleurs convaincue qu’Amanda ne peut lui faire que du mal.
« Quand j’ai écrit Amanda, je n’avais des intentions particulières, si ce n’est d’écrire une belle histoire, un peu comme ce que je procède chaque fois. Je n’avais pas vraiment un plan, j’avais l’idée d’un personnage dans ma tête. Selon moi, si on traite les personnages avec respect, le même respect que l’on a pour les gens en tant que personnes, alors on n’a pas vraiment à se soucier de l’histoire. Et puis je ne pense pas que la façon de raconter et d’écrire puisse être tellement différente de la personnalité de celui ou celle qui l’écrit : en ce sens c’est un relâchement de ne pas avoir le choix, car ce n’ est peut-être pas la meilleure façon, mais tout compte fait on n’en a pas d’autre. Par exemple, j’ai remarqué que mon film tend souvent vers la mélancolie, l’ironie et la sobriété, et ce sont des caractéristiques que j’admire beaucoup», Caroline Cavalli.
Doublé pour LES HUIT MONTAGNES de Felix Von Groeningen et Charlotte Vandermeersch qui reçoit à la fois l’ Amilcar de la Critique p arrainé par le Conseil Départemental de Moselle ainsi que l’ Amilcar des Exploitants , parrainé par la Communauté de Communes Pays Haut Val d’Alzette et le magazine BoxOffice Pro.
De l’enfance à l’âge adulte, voici une histoire d’amitié entre Pietro (Luca Marinelli) et Bruno (Alessandro Borghi) et deux personnages et deux destins qui se croisent. Pietro vient de la ville, mais en été, ses parents l’emmènent à la montagne. C’est là qu’il fait la connaissance de Bruno. Bruno est un enfant un peu sauvage, qui grandit dans ses montagnes chéries du Val d’Aoste, autour du Monte Rosa et du Castore, deux sommets culminant au-delà de 3 500 mètres d’altitude.
Les années passent, chacun choisit une route différente. Pietro a fait des études, vit épisodiquement à Turin et réalise des documentaires sur l’Himalaya népalais. Bruno est devenu maçon, il est resté fidèle à sa montagne. À la mort de son père, Pietro hérite d’un vieux chalet en ruine. Avec Bruno, ils décident de le rénover.
L’otto montagne est un roman de Paolo Cognetti, paru en 2016 et qui a reçu deux récompenses, le Prix Strega en Italie, prestigieux prix littéraire, et le Prix Médicis étranger en France. Le titre se réfère à une ancienne croyance népalaise.
« Au départ, il s’agissait simplement d’écrire ensemble une version du scénario sur laquelle travaillait Félix. Nous l’avions déjà fait pour Alabama Monroe , et nous étions toujours dit que nous aimerions transposé à nouveau. Lorsque le premier confinement a été déclaré, notre couple traversait une phase difficile, à un niveau profond, existentiel, et tandis que le monde entier affrontait une crise sanitaire, nous nous sommes assis et nous nous sommes mis à écrire tous les deux. D’une certaine façon, nous nous doutions qu’adapter cette histoire, si belle et si pure, pourrait nous permettre de guérir. Et ce fut le cas.
C’est une histoire d’amitié, mais nous l’avons suggérée comme une histoire d’amour. […]
Nous sommes restés confinés en ville pendant la pandémie, et comme à tant d’autres personnes cloîtrées chez elles, les grands espaces nous manquaient terriblement. La nature est un thème majeur dans le livre de Paolo Cognetti. En écrivant, nous avons eu la chance de vagabonder entre les montagnes dans notre imagination»,
Charlotte Vandermeersch.
- Amilcar du Public Parrainé par la Région Grand Est
Interdit aux chiens et aux Italiens De Alain Ughetto
Début du 20e siècle, dans le Piémont, au nord de l’Italie, à Ughettera, berceau de la famille Ughetto. La vie dans cette région étant devenue très difficile, les Ughetto rêvent de tout recommencer à l’étranger. Selon la légende, Luigi Ughetto et Cesira traversent alors les Alpes et entament une nouvelle vie en France, dans la Drôme, changeant à jamais le destin de leur famille tant aimée. Leurs petits-fils retracent ici leur histoire.
« Avant de mourir, mon père m’a parlé d’un village du Piémont italien où tous les habitants porteraient le même que nous. Curieux de l’origine mystérieuse de ce nom, je me rends sur place, de l’autre côté des Alpes, à Ughettera, la terre des Ughetto. Qui étaient ces gens ?… Comment ont-ils vécu ?… Qu’est-ce qui les a fait fuir et où sont-ils allés ?…
Grâce à des témoignages de paysans piémontais nés à la fin du 19e siècle, je retrace le parcours de mon grand-père, né au même endroit, au même moment, émigré comme des centaines de milliers d’autres en France. Et je redonne vie à ce monde englouti, cette civilisation paysanne qui était celle de mes grands-parents», dit Alain Ughetto.
- Amilcar du Jury Jeunes parrainés par la Région Grand Est
Acqua e Anice – de Corrado Ceron , avec Stefania Sandrelli
Olimpia (Stefania Sandrelli) à 70 ans. C’est une femme libre et libérée qui n’a pas la langue dans sa poche. Elle a été une star adulée des bals populaires d’Émilie-Romagne dans un passé, hélas, bien révolu.
Elle fait une consommation immodérée d’un cocktail à base d’alcool et d’anis, une sorte d’anisette, mais ce n’est peut-être pas cela qui est la cause de quelques troubles de la mémoire et du comportement, qui cependant ne paraissent pas l’affecter particulièrement. Elle doit se rendre au mariage de sa sœur où elle chantera et elle entend profiter de ce voyage pour poursuivre jusqu’à Zurich où elle a une amie. Pour ce faire, elle a besoin d’un chauffeur pour conduire la fourgonnette mythique de son groupe de jadis, I capricci di Olimpia. Elle embauche Maria (Silvia D’Amico), une jeune femme connue à la plage, sérieuse et un peu morose. Olimpia a prévu une série d’étapes pour saluer de vieilles connaissances ou régler des comptes en suspens. Bien que Maria désapprouve certains agissements, entre les deux femmes petit à petit le courant passe. Mais Olimpia est cachottière…
« Mon film est un hymne à la vie et à la liberté de choisir d’être heureux. Comme cet étrange cocktail qui lui donne son titre, il a une double nature : légère et légèrement alcoolisée celle d’Olimpia, plus posée celle de Maria. Double est aussi le sens de ce voyage, qui est à la fois le bilan d’une femme mûre qui a toujours vécu le plus intensément possible et l’initiation d’une jeune femme qui n’a pas encore commencé à vivre. Un film qui mêle l’ironie à l’émotion, la mélancolie au rire, et qui tente de capter ce qu’il y a de plus profond et de plus drôle dans ces deux femmes sur la route», Corrado Céron.
- Amilcar de la Ville parrainé par la Ville de Villerupt Francesca Archibugi
Francesca Archibugi débute comme comédienne à la fin des années 1970. Très vite elle réalise des courts-métrages.
Ses premiers films explorent l’univers de l’enfance et de la préadolescence : Mignon è Partita (1988), Il Grande Cocomero (1993).
Cette thématique est souvent présente dans ses films. Fille des années 1970, ce passé est fréquemment évoqué, comme dans Il Nome del Figlio (2015), d’après Le Prénom . Au cours des années 2010, elle a également collaboré aux scénarios de films de Paolo Virzì.
Sa dernière réalisation, Le Colibri, a été présenté aux festivals de Toronto et de Rome, et sa première française à Villerupt à l’issue de la soirée des Amilcar.
C’est à la mer que Marco Carrera (Pierfrancesco Favino) rencontre Luisa Lattes (Bérénice Bejo), une fille belle et atypique. Un amour qui ne se consumera jamais et ne s’éteindra jamais, pour toute une vie.
Sa vie conjugale en sera une autre, à Rome, avec Marina (Kasia Smutniak) et sa fille Adele (Benedetta Porcaroli).
En proie à un destin sinistre qui le soumet à de terribles épreuves, Marco se retrouve à Florence. Prêt à le protéger des pires coups du destin, Daniele Carradori (Nanni Moretti), psychanalyste de Marina, apprend à Marco à faire face aux changements les plus inattendus de la vie.
La vie de Marco, des années 1970 à un futur proche, une vie d’amours absolus et de coïncidences fatales.
« J’ai beaucoup aimé le livre de Sandro Veronesi, je voulais y être fidèle et en même temps l’utiliser comme une matière personnelle, parce que c’est ainsi que je l’ai ressenti. Le livre est aventureux sur le plan stylistique, et avec les scénaristes Laura Paolucci et Francesco Piccolo, nous voulions non seulement suivre l’aventure, mais aussi la relancer. Un seul flux d’événements sur des plans décalés, comme lorsqu’on raconte une vie, avec des épisodes qui remontent à la surface apparemment en vrac, mais qui sont en réalité connectés par des liens intimes, parfois inconscients. J’ai pris le parti de supprimer toute date et toute référence qui aurait répondu par avance à la question : à quelle époque sommes-nous ? Je voulais que le flux du temps ne soit raconté que par les acteurs», explique Francesca Archibugi.