Journée mondiale Sida: « NOUS AUSSI, NOUS SOMMES EN GUERRE »
Pour la 32ème fois, la journée mondiale du sida s’est tenue le 1er décembre sur le thème « NOUS AUSSI, NOUS SOMMES EN GUERRE » annonce l’association Solidarité Sida.
La journée mondiale du sida a été établie le 1er décembre 1988 par l’OMS et approuvée par l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle fait partie des huit campagnes officielles de l’OMS en faveur de la santé publique mondiale, avec la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (soit le 24 mars), la Journée mondiale de la santé (le 7 avril), la Semaine mondiale de la vaccination (la dernière semaine d’avril), la Journée mondiale du paludisme (le 25 avril), la Journée mondiale sans tabac (le 31 mai), la Journée mondiale du donneur de sang (le 14 juin), la Journée mondiale contre l’ hépatite (le 28 juillet), et la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques (en novembre).
Depuis 2005 et jusqu’en 2010, le thème reposant sur « tenir la promesse »avait été choisi. Celui de « l’objectif zéro » et « le VIH et les adolescents » avait été retenu en 2013. L’année suivante, ce fut « combler l’écart en matière de prévention et de traitement et en 2015, l’OMS a choisi de retenir le thème, »étendre le traitement antirétroviral à toutes les personnes vivant avec le VIH.
Le VIH est souvent présent en co-infection avec d’autres virus comme les hépatites B et C. La co-infection VIH-tuberculose est un problème majeur de santé publique en Afrique, où le VIH serait lié à l’augmentation des cas de tuberculose ces dix dernières années. D’après l’OMS, la tuberculose est responsable de 13 % environ des décès par Sida dans le monde.
Enfin la recherche d’un vaccin préventif contre le Sida est toujours une priorité absolue, une dizaine de « candidat vaccins » sont en cours d’expérimentation dans le monde, dont au moins 2 en France. Cette année, nous attendons un résultat pour le vaccin contre le SIDA, qui devrait combattre le virus VIH, mais les autorités sanitaires américaines ont annoncé l’arrêt de l’essai clinique.
Les autorités sanitaires américaines ont annoncé l’arrêt de l’essai clinique de Phase IIb/III d’un schéma vaccinal préventif contre le VIH en Afrique du Sud, car il n’a pas démontré qu’il permettait de limiter les contaminations.
Cet essai clinique de phase 2b/3, baptisé HVTN 702 ou Uhambo, avait débuté en 2016 en Afrique du Sud et visait à tester les seuls candidats-vaccins ayant offert une protection partielle contre le VIH lors d’un essai précédent en Thaïlande, en 2009. Le schéma vaccinal comprenait deux composantes, un vaccin à base de vecteur contre la canarypox appelé ALVAC-HIV (Sanofi Pasteur®) et un vaccin à deux composants comprenant la sous-unité protéique gp120 (GSK®). Le schéma est celui du «prime boost»: le premier composant prépare la réponse immunitaire, qui est démultipliée lorsque le second est injecté comme un rappel boosté. Un peu à l’image de la petite voiture à frottement de l’enfance. L’essai précédent, HVTN 100, avait révélé que ce nouveau schéma vaccinal était sûr et induisait des réponses élevés d’anticorps contre plusieurs souches de VIH répandues en Afrique australe.
Trente années et pourtant l’épidémie est toujours active dans de trop nombreux pays. Malgré de grandes avancées scientifiques, les populations les plus précaires se retrouvent en première ligne face au VIH. Les inégalités n’ont jamais cessé d’alimenter l’épidémie de VIH/sida et n’épargnent aucune région du globe. Pour mettre fin à l’épidémie, la lutte contre les inégalités est indispensable.
L’essai randomisé avait enrôlé plus de 5400 volontaires, des hommes et des femmes séronégatives sexuellement actives entre 18 et 35 ans, dans 14 lieux du pays. L’un des bras avait reçu une combinaison de deux vaccins expérimentaux, l’autre des injections placebo, ceci à raison de six doses sur une période de 18 mois. La Prep, prophylaxie pré-exposition, était également proposée aux participants. Le candidat vaccin avait été adapté au VIH de sous-type clade C, le plus commun dans le sud de l’Afrique.
Aucune réponse immunitaire protectrice n’avait été détectée dans le groupe vacciné, même après 18 mois, le temps nécessaire pour induire une réponse. D’autre part, 129 infections liées au VIH ont été diagnostiquées chez les participants vaccinés et 123 infections chez ceux qui avaient reçu le placebo.
Cette annonce est un coup dur pour les équipes qui travaillaient sur les candidats-vaccins. Les échecs en recherche surviennent normalement dans des stades moins avancés.
Ces résultats décevants nous rappellent que les annonces concernant les supposées découvertes de «vaccin contre le VIH» sont encore à accueillir avec prudence.
L’essai HVTN 702 faisait partie d’un projet de recherche sur les vaccins anti-VIH dirigé par le partenariat public-privé Pox-Protein, ou P5, un groupe d’organisations publiques et privées travaillant sur la base de l’essai RV144. Les membres du P5 sont le NIAID, la Fondation Bill & Melinda Gates, le Conseil sud-africain de recherche médicale, le HIV Vaccine Trials Network (HVTN), Sanofi Pasteur®, GSK® et le Programme militaire américain de recherche sur le VIH.
Il existe plusieurs autres essais en cours pour tenter de trouver un vaccin. L’un, Imbokodo, a lieu en Afrique sud-saharienne et en Afrique du Sud, un autre, HPX3002/HVTN 706 ou Mosaico, est mené sur plusieurs sites en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Europe.
Il est urgent d’impliquer davantage les organisations communautaires pour surmonter les obstacles les empêchant de fournir des services, que ce soit à cause d’entraves administratives pour les associations ou en l’absence de modalités contractuelles et sociales.
« NOUS AUSSI, NOUS SOMMES EN GUERRE »
Après Donald Trump dans la fameuse fake news « Aids is over », c’est au tour d’Emmanuel Macron d’être mis en scène par Solidarité Sida face à l’urgence sanitaire. En 2020, le sida devrait faire 1 million de nouvelles victimes.
À l’occasion du 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, Solidarité Sida interpelle le grand public et les leaders d’opinion avec l’aide de l’agence WNP.
En détournant le discours présidentiel prononcé par Emmanuel Macron le 17 mars dernier, lorsque la propagation du coronavirus avait contraint la France au confinement pour la première fois de son histoire moderne, Solidarité Sida veut rappeler que le sida devrait faire 1 million de nouvelles victimes en 2020 (selon l’OMS). Une tragédie dont l’ampleur est comparable à celle de la Covid-19, mais infiniment moins médiatique.
« Nous aussi, nous sommes en guerre » annonce haut et fort Solidarité Sida. Un film à voir d’urgence et à partager sur tous les réseaux sociaux.