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La diaspora gabonaise prépare la fin du régime dictatorial

Le Gabon, pays situé en Afrique centrale, traversé par l’Equateur, frontalier de la République du Congo,  de la Guinée équatoriale et du Cameroun est une ancienne colonie française devenue indépendante depuis le 17 août 1960.

Le pays est l’un des plus prospères d’Afrique grâce à sa faune et sa flore protégées grâce à 13 parcs nationaux dont le parc national de la Lopé, inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO, ses ressources forestières et pétrolière. Il affiche l’indice de développement humain le plus élevé d’Afrique selon l’ONU. Second revenu par habitant derrière la Guinée équatoriale , son PIB a augmenté de plus de 6 % par an pour la période 2010-2012, toutefois une grande partie de la population reste pauvre de par l‘inégalité de la répartition des revenus.

Les traces des premières populations qui ont vécu au Gabon, remontent à 400 000 ans et se poursuivent jusqu’à l’âge du fer. Les premiers habitants connus sont les Pygmées qui s’installent environ 5 000 ans avant notre ère. Ils précèdent les bantous partis il y a 5 000 ans de la zone sahélienne vers le sud et l’est, 1 000 ou 2 000 ans avant notre ère. Ils arrivent au Gabon au 1er millénaire avant J.C.. Les premiers européens, des Portugais arrivent au XVème siècle. Suivent les Hollandais qui se livrent à la traite négrière destinée aux plantations de Sao Tomé puis avec le commerce vers l’Amérique, tout comme le caoutchouc, le bois, l’ivoire…

Au XIXème siècle, en 1886, le Gabon devient une colonie qui est fusionnée  en 1888 avec celle du Congo et redevient distincte en 1904. En 1910, les colonies du Gabon et du Congo sont intégrées dans l’Afrique-Équatoriale français.

Le 17 août 1960, le Gabon accède à l’indépendance, contrairement au souhait de son Premier ministre Léon Mba, qui avait demandé qu’il devienne un département français d’outremer ; ce dernier  en devient le premier président jusqu’à sa mort en 1967 où il est remplacé par son directeur de cabinet, Albert-Bernard Bongo, dit Omar Bongo Ondimba qui instaure le monopartisme.

Il crée le Parti démocratique gabonais. Grâce à l’exploitation des richesses naturelles (bois, minerais et pétrole), il assure la prospérité du pays devient un de ses alliés africains les plus sûrs de la France, notamment en politique internationale.. En 1968, Omar Bongo doit accepter  sous l’influence de la France, la pseudo-indépendance du Biafra (sud-est du Nigeria), mais aussi que l’aéroport de Libreville serve de plaque tournante aux livraisons d’armes opérées en faveur du colonel Ojukwu ( dirigeant sécessionniste du Biafra).

 Une grave crise économique, fin des années 80, plonge le Gabon  dans une crise politique et sociale suite à une forte chute du pétrole.  A l’issue de manifestations et d’une conférence nationale tenue en mars-avril 1990, d’importantes réformes politiques sont adoptées, dont la création d’un sénat national, la décentralisation des finances, la liberté de rassemblement et de la presse, l’abolition du visa de sortie obligatoire et le multipartisme. Les premières élections législatives multipartites en presque 30 ans ont lieu en septembre-octobre 1990.

Omar Bongo est de nouveau élu en 1993, 1998 et 2005, suite à des élections où il n’y a qu’un seul candidat, dans des conditions contestées. Après son décès, Ali Bongo, ministre de la Défense et fils d’Omar Bongo, devient le 3 septembre 2009,  le 3ème président du Gabon, élu lors d’un scrutin majoritaire à un tour (41,79 % des suffrages exprimés). Il devance Pierre Mamboundou, (25,64 % ) et André Mba Obame, nouveau chef de l’opposition gabonaise et ancien ministre de l’Intérieur. Suite à des soupçons de fraude, les résultats sont contestés et des émeutes éclatent,  violemment réprimées par les forces de l’ordre, fidèles au pouvoir.

Le scrutin  présidentiel du 31 août 2016 est remporté par Ali Bongo,  à 5 000 voix près. Suite à cela, l’opposition dénonce immédiatement ces résultats et des émeutes éclatent,  encore plus violemment réprimées qu’en 2009, le QG de l’opposition est attaqué par la garde présidentielle, faisant de nombreux morts. Le 24 septembre, Ali Bongo est proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle avec 50,66 % des voix, suivi de Jean Ping avec 47,24 % , mais le Parlement Européen déclare en février 2017,  le manque de transparence et les résultats douteux du scrutin.

En 2018, Ali Bongo, part en convalescence au Maroc après un accident vasculaire; il fait son retour sur la scène politique en 2019 après une tentative de coup d’état en janvier par une unité de soldats mutinés (elle échoue le jour même) et avoir nommé un nouveau Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé. Alors qu’ une guerre des clans au sommet sévit et que les remaniements ministériels se succèdent entre janvier et décembre 2019, l’incertitude demeure sur l’état de santé d’Ali Bongo.

Le 23 juin, les députés votent la dépénalisation des rapports homosexuels, annulant un amendement du Code pénal voté un an plus tôt qui condamnait l’homosexualité comme une  » atteinte aux mœurs « .
Le 16 juillet 2020, Rose Christiane Ossouka Raponda,  économiste de formation, diplômée de l’Institut gabonais de l’économie et des finances avec une spécialisation en finances publiques est nommée Première ministre; ancienne ministre de la défense durant 19 mois, elle est la première femme à occuper le poste de dirigeant de gouvernement dans le pays. Elle fut aussi maire de la capitale Libreville en 2014 avec l’étiquette du parti présidentiel, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), mais aussi  avoir été ministre du Budget depuis 2012.
Cette nomination intervient 8 mois  après le lancement par le pouvoir gabonais d’une vaste opération anti-corruption baptisée « Scorpion« , qui a abouti à l’incarcération de celui qui était considéré, depuis l’AVC de M. Bongo, comme l’homme fort du pays, son directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga et d’une vingtaine de ses proches  dont 4 anciens ministres.
 
A l‘étranger dont à Paris, la diaspora gabonaise a repris son combat engagé depuis 2016 pour
 la souveraineté du Gabon à travers la revendication de la « victoire » de Jean Ping à l’élection présidentielle d’août 2016 dont le sit-in  Place du Trocadéro à Paris suivi d’une marche jusqu’à l’ambassade du Gabon en France.
John Cosa, un des acteurs de la résistance à Paris, a confirmé  cette information sur la reprise des activités de la résistance, tout comme Doriane Herel Nzaou Ozenga, réfugiée politique très active dans la résistance qui a précisé que « les activités de la résistance ont repris depuis le 18 juillet après l’interruption plusieurs semaines liée à la crise sanitaire mondiale. Les marches ont repris le 1er week-end du mois d’août », précisant que le programme et les activités sont connus au moins jusqu’au 5 septembre pour continuer à dénoncer le régime dictatorial  d’Ali Bongo.  

 

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