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Manifestation à Bruxelles: Arrêtez l’intervention militaire turque en Libye

Ce vendredi une manifestation a eu lieu devant le Conseil européen, organisée par des militants des droits de l’homme et de la paix du monde entier, lors du sommet de Bruxelles, pour demander aux 27 dirigeants de l’UE de « prendre des mesures drastiques » pour mettre fin aux soi-disant « crimes d’agression commis par l’intervention militaire turque en Libye ».

Les manifestants viennent des communautés libyenne, arabe et kurde, vivant en Europe, tirant la sonnette d’alarme sur les accords conclus par les gouvernements libyen et turc, et sur l’intervention de l’armée turque sur le territoire libyen à la demande du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le centre Européen pour la paix et la résolution de conflicts demand aux gouvernements européens de dénoncer les agressions turques et les atteintes aux libertés, de proposer à l’UE et à ONU une zone d’exclusion aérienne en Libye, visant à empêcher tout bombardement des populations et imposer des sanctions sévères à la Turquie à moins qu’elle ne se retire de le territoire libyen.

Au cours des derniers jours, l’armée turquie est désormais installée en Libye, la Turquie, venant au secours du gouvernement de Tripoli aux abois, s’est imposée en quekques mois comme l’acteur clé de la crise libyenne.

Le Président du Mouvement international pour la coexistence et la paix, Nigel Goodrich, a déclaré : «En tant que militants pour la paix, nous prétendons dénoncer les actes d’agression de la Turquie en Libye et dans la région arabe», a-t-il ajouté, «nous dénonçons les actions militaires en Libye, dénonçons l’ingérence dans les affaires intérieures de la Libye et violons les principes de souveraineté».

Nigel Goodrich a expliqué : «Nous sommes venus pour dire : Non. Pas pour coloniser les peuples et exploiter leurs problèmes intérieurs. Nous sommes ici pour dénoncer ce que fait la Turquie en Libye pour prévenir les catastrophes humanitaires.» Ce qui se passe en Irak est le résultat des interventions extérieures de la Turquie.

Ce samedi 18 juillet 2020, les 27 États membres de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour trouver une solution aux tensions libyennes; « Nous nous sommes réunis aujourd’hui à Bruxelles en marge du Conseil européen pour évoquer la situation en Libye. Nous partageons de graves préoccupations concernant la montée des tensions militaires dans ce pays et le risque accru d’une escalade régionale. Nous demandons donc à toutes les parties libyennes et à leurs soutiens étrangers de cesser immédiatement les combats et de mettre un terme à l’escalade militaire en cours à travers le pays, a annoncé le président Emanuel Macron, de la Chancelière allemande Angela Merkel et du Président du Conseil italien, Giuseppe Conte. »

« Nous demandons également à tous les acteurs étrangers de mettre fin à leurs ingérences croissantes et de respecter pleinement l’embargo sur les armes établi par le Conseil de sécurité des Nations unies. Nous prenons nos responsabilités et sommes déterminés à assurer la pleine efficacité de l’opération Irini dans le but de prévenir toute escalade sur le terrain. Nous sommes prêts à envisager un recours éventuel à des sanctions si les violations de l’embargo en mer, sur terre ou dans les airs se poursuivent et attendons avec intérêt les propositions que le Haut-représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité fera à cette fin. »

« Nous soutenons les efforts des Nations unies en vue d’obtenir la signature d’un accord de cessez-le-feu durable et crédible dans le cadre des négociations en cours au sein du Comité 5+5. Dans ce moment critique, nous encourageons également les Nations unies à explorer toutes les options pour réduire les tensions, y compris celles d’un large désengagement de forces voire d’une éventuelle démilitarisation dans certaines régions. Nous réaffirmons la nécessité qu’un représentant spécial du Secrétaire général en Libye soit rapidement nommé. »

« Nous rappelons à toutes les parties libyennes et internationales qu’un règlement politique de la crise libyenne doit être pleinement inclusif et fondé sur les conclusions de la Conférence de Berlin. Nous rappelons également qu’il est nécessaire de lever rapidement le blocus pétrolier et de garantir une répartition équitable et transparente des revenus pétroliers au profit de tous les Libyens. »

En novembre dernier, le Président de la Turquie et le Président du Gouvernement de Tripoli Fayez el-Sarraj ont conclu deux mémorandums d’accord, l’un sur la délimitation de la frontière maritime et l’autre sur la sécurité, autorisant l’envoi de troupes turques en Libye. Après la signature, Erdoğan a commencé par envoyer des troupes turques en Libye pour soutenir le Gouvernement de réconciliation nationale reconnu par les Nations Unies, basé à Tripoli.

La Turquie appuie le Gouvernement de l’Entente libyenne, reconnu par l’ONU, et a renforcé son appui militaire à l’Iran contre le puissant Moyen-Orient libyen, le Maréchal Khalifa Haftar, dont les forces ont lancé l’année dernière une attaque contre Tripoli.

L’accord militaire et sécuritaire signé par la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan avec le gouvernement de Tripoli le 27 novembre 2019 impliquerait une clause relative à des prétentions de forages d’hydrocarbures au large de Chypre – dont la partie Nord est occupée par l’armée turque depuis 1974 – dans des zones de délimitations contestées avec la Grèce. Cet accord permettrait à Ankara d’augmenter de 30 % la superficie de son plateau continental et de sa ZEE (zone économique exclusive) et pourrait empêcher la Grèce de signer un accord de délimitation maritime avec Chypre mais aussi l’Egypte du président al-Sissi, ce qui renforcerait considérablement l’influence de la Turquie dans l’exploitation des hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Abu Jazar, qui dirige le Centre international de recherche et d’études de Bruxelles, a ajouté: «Nous sommes venus envoyer un message à l’Union européenne et aux responsables européens lors de leur rencontre aujourd’hui lors de ce sommet des vingt-sept pays. Contre l’incursion d’Erdogan en Libye. « 

Les manifestants ont scandé des slogans condamnant ce qu’ils ont appelé «les violations turques dans le monde arabe».

« Nous prétendons, en tant que militants pour la paix, dénoncer l’agression turque en Libye et dans la région arabe », a déclaré Nigel Godrich, chef du Mouvement international pour la coexistence et la paix, ajoutant dans un entretien avec euronews: « Nous condamnons les actions militaires en Libye et dénonçons l’ingérence dans les affaires intérieures de la Libye et y violons le principe de souveraineté. » Notant en même temps que « ce que fait la Turquie aujourd’hui, ce sont des interventions purement hostiles et coloniales pour réaliser des ambitions économiques et des objectifs expansionnistes dans la Libye riche en pétrole ».

Il a ajouté: « La Turquie cherche depuis des années à créer des conflits dans certains des pays voisins, et elle soutient également des groupes terroristes dans la région arabe: en Irak et en Syrie et fait maintenant de même en Libye ».

Toutes les pièces du puzzle géopolitique s’ajustent dangereusement. La Grèce – par ailleurs membre de l’OTAN comme la Turquie – a vivement condamné cet accord, en le qualifiant, le 20 décembre 2019, de « violation du droit maritime international et des droits souverains de la Grèce et d’autres pays ». Le gouvernement de grec du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur libyen à Athènes et reçu le soutien logique de l’Union européenne, ainsi que de l’Egypte et d’Israël.

Et le président de la « Chambre des représentants » siégeant désormais à Benghazi, Aguila Saleh Issa – un proche du maréchal Haftar qui, selon Athènes, se serait déclaré résolument « contre cet accord » -, était attendu à Athènes, sans doute pour prendre date. Sans attendre, le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a d’ores et déjà effectué le 22 décembre 2019 un périple éclair en se rendant notamment à Benghazi, dans l’est de la Libye, où il a rencontré le maréchal Khalifa Haftar, avant d’aller au Caire. Parallèlement, Athènes a annoncé que l’accord sur le gazoduc EastMed serait signé avec Chypre et Israël le 2 janvier 2020.

À Bruxelles, le 7 janvier, en urgence, entre ministres des Affaires européennes « convaincus qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne, puis au Caire le 8 janvier avec quatre d’entre eux autour du chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, les réunions diplomatiques se succèdent pour appeler à une « cessation immédiate des hostilités » et condamner l’ingérence de la Turquie en Libye avec l’envoi par le président Recep Tayyip Erdogan de militaires turcs au côté du gouvernement de Tripoli de Fayez al-Sarraj, en difficulté depuis la prise de Syrte par l’armée du maréchal Haftar, qui a déclenché une guerre depuis neuf mois pour conquérir jusqu’ici sans succès la capitale libyenne.

Deux camps ennemis soutenus par des pays étrangers qui s’affrontent d’un côté par Libyens interposés et demandent d’un autre un cessez-le-feu pour une guerre qu’ils alimentent en sous-main, comme le soulignent les Nations unies et son représentant Ghassan Salamé, qui dénonce dans une colère à peine contenue les ingérences étrangères en Libye.

La Turquie et dans une moindre mesure le Qatar appuient en effet le Premier ministre Sarraj tandis que le bouillant maréchal bénéficie du soutien militaire des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et de l’Égypte. Une guerre qui nous renvoie à l’époque de Constantinople et de la Sublime Porte. En difficulté sur le plan intérieur, le président Erdogan se présente comme un nouveau sultan, celui qui permettra de restaurer l’Empire ottoman, d’Istanbul au Caire, avec de nouveau la Libye, cédée en 1912 après une occupation depuis le XVIe siècle.

Présente autour de Tripoli depuis 2019, la Turquie n’a jamais ménagé son soutien au GAN, auquel elle a fourni, plus ou moins secrètement, des mercenaires syriens, des armes, des munitions, des véhicules de transport de troupes et des drones. Dès avril 2019, lorsque le maréchal Haftar lançait son offensive sur Tripoli, les livraisons se sont accélérées. En août de la même année, un centre de commandement, commun à l’armée turque et aux services secrets (MIT), a été établi à Tripoli.

Ces points marqués en Libye s’inscrivent dans une posture régionale de la Turquie de plus en plus agressive. Ankara a renforcé son pouvoir de nuisance en Méditerranée en empêchant l’exploration de gaz par des sociétés privées dans les zones contestées. Un tel activisme diplomatico-militaire est conforme à la doctrine « patrie bleue » conçue par les généraux de l’armée turque hostiles à l’OTAN. C’est sur eux qu’Erdogan, s’appuie pour réaliser ses plans, faire de son pays une puissance régionale capable d’imposer son veto tant en Méditerranée orientale que dans la mer Noire et en mer Egée. En Libye, « ces terres où nos ancêtres ont marqué l’histoire », Erdogan n’hésite pas à convoquer la mémoire de l’Empire ottoman pour justifier ses prétentions actuelles.

En se portant au secours du gouvernement d’accord national (GAN) du premier ministre libyen, Faïez Sarraj, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a renversé le cours de la guerre autour de Tripoli, où les forces assaillantes du maréchal dissident Khalifa Haftar, appuyées par les mercenaires russes du groupe Wagner, grignotaient inexorablement du terrain. Le soutien turc – aérien notamment – au GAN de Sarraj a été à ce point efficace qu’Haftar et ses alliés ont dû battre en retraite pour se replier vers leurs bastions aux confins de la Tripolitaine (ouest) et de la Cyrénaïque (est).

Depuis, les Russes sont entrés dans le jeu avec des mercenaires de la société militaire privée Wagner, qui appartient à un proche de Vladimir Poutine. Ils sont nombreux à être engagés dans les forces d’Haftar. Après la Syrie, Poutine cherche à étendre son influence dans le monde musulman, y compris avec l’Iran, quitte à se retrouver en face de son autre allié dans la région, la Turquie, qui appuie désormais le camp d’en face, celui de Tripoli. Ankara et Moscou ont toutefois pris des précautions : ils n’ont pas déployé sur le front de Tripoli des soldats de leur armée régulière respective, mais des mercenaires ou des miliciens sans uniforme. Alliés en Syrie, mais « ennemis » en Libye, les deux pays ne se perdent pas pour autant de vue pour le business.

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des luttes d’influence et deux autorités se disputent aujourd’hui le pouvoir: le GNA soutenu par l’ONU et un gouvernement et un Parlement dans l’est libyen acquis au maréchal Haftar.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a tenté de démontrer au niveau politique national et international son statut de dictateur ou même mieux déterminé la nouvelle sultale de l’Empire ottoman moderne, afin de préserver la possibilité de rester au pouvoir de l’État, et même de prendre des décisions extrêmement fortes. controversé en termes de politique nationale et internationale.
Après de nombreuses décisions erronées attribuées par la force et l’arrogance, Recep Tayyip Erdogan a réussi à attirer à nouveau l’attention internationale, mais cette fois en termes de patrimoine de l’UNESCO, créant une controverse internationale et même déséquilibrant le niveau des cultes en faisant preuve de racisme et de discrimination. annonçant la décision de faire de la cathédrale Sainte-Sophie un lieu de prière pour les musulmans.

Depuis 2003 et l’arrivée d’Erdogan au pouvoir, les activités liées à l’islam se sont multipliées à l’intérieur de l’ex-basilique, notamment à travers des séances de lecture du Coran ou des prières collectives sur le parvis du monument.

Le 2 juillet dernier, le conseil d’Etat turc avait examiné la plainte d’une association musulmane qui militait pour la reconversion de l’édifice en mosquée. Ce vendredi 10 juillet 2020, l’institution a rendu sa décision, accédant à cette demande et annulant la décision gouvernementale de 1934 qui conférait à Sainte-Sophie le statut de musée. La Cour a expliqué que dans les actes de propriété au nom de la Fondation Mehmet Fatih, du nom du sultan ottoman qui a conquis Constantinople au XVe siècle, Sainte-Sophie était inscrite comme une mosquée et que cette qualification ne pouvait être modifiée.

Initialement lieu de culte chrétien, puis musulman depuis la prise de Constantinople en 1453 par les troupes ottomanes, Sainte-Sophie a été transformée en musée sous l’impulsion de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la République de Turquie. Ce vendredi 10 juillet 2020, le Président Recep Tayyip Erdoğan a annoncé son ouverture aux prières musulmanes. « Il a été décidé que Sainte-Sophie sera placée sous l’administration de Diyanet (l’Autorité des affaires religieuses) et sera rouverte aux prières », a précisé le dirigeant sur Twitter.

Cette prise de position du président turc serait un moyen de contenter sa base électorale, d’irriter Athènes, avec qui les rapports sont tendus, et de renouer avec le passé ottoman explique Anthony Skinner, du cabinet de consultants Verisk Maplecroft. « Erdogan ne pouvait pas trouver un symbole aussi puissant que Sainte-Sophie pour atteindre tous ces buts à la fois », résume-t-il.

L’Unesco a regretté « vivement la décision des autorités turques, prise sans dialogue préalable, et appelle à préserver l’universalité du patrimoine mondial ». La directrice de l’institution onusienne a fait part de sa profonde préoccupation à l’ambassadeur de Turquie auprès de l’Unesco. Et d’appeler « les autorités turques à ouvrir ce dialogue sans délai, afin d’éviter un recul sur l’universalité de ce patrimoine exceptionnel dont l’état de conservation sera examiné par le Comité du Patrimoine mondial à sa prochaine session ».

Cette décision a été qualifiée vendredi 10 juillet 2020, de « provocation envers le monde civilisé », par le gouvernement grec. « Le nationalisme dont fait preuve le Président turc ramène son pays six siècles en arrière », a estimé dans un communiqué la ministre grecque de la Culture Lina Mendoni.

Même si la Turquie a obtenu son indépendance et son statut de république en 1935, grâce à Mustafa Kemal Atatürk, après 85 ans d’indépendance, l’État turc se dirige vers l’empire après les décisions prises par le président turc Recep Tayyip Erdoğan, à travers sa politique de plus de 17 années au pouvoir, en utilisant différentes méthodes pour reconstruire le territoire ottoman, à travers divers accords et subtilités ou même par la force et l’implication terroristes.

En seulement 17 ans au pouvoir, Recep Tayyip Erdoğan a réussi à imposer son régime de gouvernement mais aussi à attirer l’attention de la diplomatie internationale et des émeutes entre civils turcs et kurdes, ou encore à intervenir dans les conflits avec la Syrie, l’Iran ou l’Irak, ou d’intervenir sur le territoire libyen après l’accord intervenu entre le gouvernement (GNA) et la Turquie, décision prise par le gouvernement turc le 2 janvier 2020 de déployer des troupes militaires sur le territoire libyen, une solution pour utiliser l’économie libyenne au profit de l’Etat turc. reconstruire en même temps les frontières de l’ancien Empire ottoman.

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