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L’ex candidat à la présidentielle au Togo, Agbéyomé Kodjo risque la prison

Le candidat malheureux à la présidentielle  (18,37% des voix), l’ex Premier Ministre (31/8/2000-29/6/2002) Agbéyomé Kodjo, a vu son immunité parlementaire levée le 16 mars, suite à la demande du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Lomé, Essolissam Poyodi, sollicitée auprès de la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tségan.

Après la victoire(72,36% des voix) du président sortant Faure Gnassingbé qui remplira son 5ème mandat pour 5 ans et suite à son auto-proclamation de président du Togo, le représentant de la dynamique Kpodzro à la dernière élection, a appelé les forces de l’ordre en tant que chef des armées et nommé son premier ministre, Antoine Nadjombé puis prononcé son discours de prise de fonction. Il  a aussi créé un site web officiel.

Accusé d’avoir agi pour ces faits, il l’est aussi pour diffusion de fausses nouvelles. Après un premier report, l’Assemblée nationale a fini par le livrer à la justice et 80 parlementaires sur 90 ont voté pour la levée de son immunité. A la suite de cela, le domicile d’Agbéyomé Kodjo a été bouclé par les forces de l’ordre et plusieurs candidats de l’opposition lui ont témoigné leurs soutiens.

Le procureur souhaite entendre Agbéyomè Kodjo pour son « atteinte à la sûreté de l’État »et les troubles aggravés à l’ordre public, sachant que de graves présomptions d’avoir commis des infractions à la loi pénale lui sont reprochées comme l’usage abusif des symboles et emblèmes de l’État ou la messe d’investiture, organisée le 1er février sous l’égide de Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, archevêque de Lomé, qui avait été à l’origine de la candidature unique de l’opposition. Il lui est aussi reproché d’avoir accusé le président et des membres du gouvernement d’avoir orchestré les incendies des grands marchés de Lomé et de Kara.

Depuis sa levée d’immunité, Kodjo dénonce un acharnement du pouvoir à son encontre et  se demande pourquoi il est le seul des 6 candidats de l’opposition à être harcelé. Le Président du MPDD (Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement) se dit prêt à collaborer avec la justice mais déclare « qu’on ne peut voler les suffrages de quelqu’un et l’emmerder ». « Ils n’ont qu’à amener les fusils pour me tuer en même temps, les togolais sauront que je suis mort pour eux (…) Il faut arrêter tout ce cinéma « , a-t-il précisé tout en continuant de contester l’élection et expliquer que la situation actuelle n’aura pas raison d’être « Si la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’avait pas procédé au braquage électoral ».. Suite aux insultes et attaques dont celles du professeur Agba ou du ministre Christian Trimua,  il ne dépose pas plainte. « Moi, je ne les poursuis pas. On viole la constitution en ne mettant pas à la disposition des candidats des fonds de campagne, je ne poursuis personne. Je n’ai pas envoyé les populations dans la rue pour chercher leur victoire. Je ne dépose pas plainte contre eux et on me dit que j’ai parlé aux militaires, ne font-ils pas partie du corps électoral ? »

Après sa levée d’immunité parlementaire, Abdeyamé Kodjo attend le sort qui lui sera réservé. Retournera-t-il en prison? Ce sera la 3ème fois et il se dit » être prêt à vivre ce calvaire pour défendre la victoire du peuple togolais que le régime tente de confisquer »…. « Nous n’avons pas d’armes, nous n’avons pas d’argent, mais on a Dieu de notre côté et le peuple avec nous. Même en croisant les bras, Faure Gnassingbé et son régime vont tomber, parce que personne ne peut accepter cela… »

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