Tueurs en série sur le divan
Un voyage passionnant et effrayant au coeur de l’âme humaine.
Jean-Benoît Dumonteix et Joseph Agostini, tous deux psychanalystes, tentent, dans cet ouvrage grand public tout à fait passionnant, de circonscrire le cercle infernal dans lequel vont se trouver enfermés ces quatre tueurs en série, Michel Fourniret, Marcel Petiot, Guy Georges et Thierry Paulin.
Le propos des auteurs est de décrypter de façon analytique, avec des références à Freud, à Lacan ainsi qu’à d’autres praticiens, comment des êtres humains en arrivent à jouer avec la vie d’autrui de façon désinvolte et à accomplir des actes monstrueux.
Sont-ce des monstres ?
Ce sont pourtant des hommes, avec une intelligence développée, capables d’émotion, doués de raison.
Mais, à un moment, tout bascule … ils peuvent étrangler, poignarder, violer … des enfants, des jeunes filles, des vieilles dames …
Les auteurs mettent l’accent sur la structure mentale perverse de ces individus et sur leur capacité à atteindre le paroxysme de la manipulation.
Quand tout se passe bien, l’organisation du moi est construite sur les interdits moraux.
Lorsque des traumatismes surviennent durant l’enfance, séparation brutale d’avec la mère, image négative du père … le respect de ces interdits peut voler en éclats.
Des « bizarreries » peuvent apparaître, comportements « étranges », des obsessions, un dégoût de soi, une impuissance à jouir de la vie liée à un vide intérieur abyssal, et toujours des déviances sexuelles.
Pour Fourniret, « le monde s’écroule » lorsqu’il découvre que sa femme n’est pas vierge. Il sombre dans le désespoir et va développer une obsession : la virginité … un engrenage infernal s’enclenche alors mis en action par des idées délirantes …
Se sentant victime d’une machination féminine, il part à la chasse aux vierges, » il lui en faut deux, trois par an », des proies qu’il appelle des « membranes sur pattes » … les violer, les torturer … les non vierges sont des putains … Puis, très vite, le plaisir de tuer l’envahit, une jouissance satanique associée à un orgueil démesuré et à un sentiment d’omnipotence … il détient le pouvoir suprême de donner la mort. A son procès, il distillera même le récit de ses forfaits avec délectation.
Fourniret se dit « monstre » . Marcel Petiot, un docteur qui suscite l’horreur en commettant plus de 27 meurtres, monstre lui aussi ?
Il vous appartient maintenant de lire le livre pour découvrir le cheminement psychique des trois autres tueurs étudiés par nos deux psychanalystes.
Marcel Petiot, l’enfant pervers polymorphe, très tôt sadique qui installe une « pompe fécale » sur un chat, souffre d’encoprésie, dégoûté par ses premiers rapports sexuels, qui se sent incompris et persécuté … anormal ? mégalomane ? fou ? schizophrène ? psychotique ? neurasthénique, mélancolique ?
Durant l’occupation allemande lors de la guerre de 40, il va mettre en place une machination diabolique …
Guy Georges, l’ enfant de personne rejeté par sa mère, « un prédateur qui chasse pour se sauver de son propre malheur »
qui tue sept jeunes femmes, viole, ligote, torture, bâillonne, égorge …
Thierry Paulin, abandonné par ses parents, toxicomane transformiste au Paradis latin, tueur de vieilles dames … un paranoïaque revendicateur » …
Une caractéristique commune à tous les tueurs en série : la perversion, une dominante psychopathe dans le rapport à la loi des hommes. La devise du pervers : « La loi, c’est moi. »
Tueurs en série sur le divan aux Éditions Envolume
… le livre est sorti le jour-même du décès en prison de Fourniret …