Les violences conjugales en forte hausse depuis la pandémie
Les violences faites aux femmes ont toujours existé.. Tous les jours, il y a au moins un cas de violences conjugales.
Depuis le début de la pandémie, le nombre des violences envers les femmes et les filles a encore augmenté. Les abris contre la violence domestique et l’assistance téléphonique ont atteint leur capacité maximale. ONU Femmes a décidé de venir en aide aux victimes durant cette période.
Toutes les violences conjugales (contre une femme ou un homme) sont interdites par la loi. Toute victime de violences physiques, psychologiques ou sexuelles, peut bénéficier de nombreuses mesures de protection. Des associations et institutions publiques s’occupent des personnes qui ont signalé les faits. Les mesures peuvent même s’étendre aux enfants.
Les bonnes mesures à prendre en cas d’urgence
- En cas de problèmes et de violences, alerter la police ou la gendarmerie par téléphone au 17 ou 112 (numéro européen ou depuis un mobile) mais aussi par sms gratuit au 114. Ces numéros d’urgences sont joignables 7j/7 et 24h/24.
- Si besoin de soins urgents, joindre le Samu par téléphone au 15 (appel gratuit en métropole et Outre-mer), 7j/7 et 24h/24. On peut aussi appeler les pompiers au 18 ou le 112 depuis un portable.
- Eloignement du conjoint violent responsable. Il doit quitter le domicile par contrainte des autorités. Si elle le désire, la victime peut quitter le domicile. Elle doit alors déposer une main courante au commissariat ou à la gendarmerie pour éviter tout reproche.
- On peut aussi appeler le Samu social au 115 (numéro gratuit d’un fixe ou un mobile) pour obtenir de l’aide et un hébergement d’urgence. Ouvert 7j/7 et 24h/24. Cette demande reste valable durant le confinement et le couvre-feu.
Que s’est-il passé durant l’année 2020?
JANVIER
-La campagne d’AleXandro Palombo
Mi janvier 2020, l’artiste italien AleXsandro Palombo a lancé dans les rues de Milan, une campagne choc. Il désirait ainsi alerter le monde sur le fléau des violences faites aux femmes. La campagne « d’art de la rue » a été baptisée » (Juste parce que je suis une femme). Chaque affiche représentait le visage tuméfié de femmes politiques ou épouses de présidents. Parmi elles, on reconnaissait Brigitte Macron, Michelle Obama, Hilary Clinton, Angela Merkel, Aung San Suu Kyi ou encore Sonia Gandhi. Des phrases en anglais dénonçaient la situation des femmes battues à travers le monde. On pouvait lire « Je n’ai pas le droit de m’habiller comme je veux », « je suis victime de violences domestiques », « Je ne peux choisir qui je vais épouser », « j’ai subi une mutilation génitale », « J’ai été violée ».
Les affichent touchent tout le monde quelque soit la race, la classe sociale ou la religion mis aussi le sexe. Chez les homosexuels, le problème existe aussi mais est souvent un sujet tabou
-L’accent est mis sur les cyberviolences
« La cyberviolence conjugale est l’utilisation d’espaces numériques pour contrôler, humilier, harceler un conjoint. 9 femmes sur 10 ont vécu au moins une forme de cyberviolence conjugale commencées durant la vie commune, soit 87% . Il existe 5 formes de cyberviolences: le cybercontrôle (lecture des SMS par exemple), le cyberharcèlement (appels incessants), la cybersuiveillance (surveillance par géolocalisation), les cyberviolences sexuelles (diffusion d’images intimes), et les cyberviolences économiques et administratives (comptes bancaires piratés). «
Qu’en est-il chez les hommes?
82 000 hommes victimes de violences
Bien que représentant une partie beaucoup moins importante que pour le femmes, les violences conjugales existent aussi envers les hommes. Entre 2011 et 2018, chaque année, 28 % des personnes de 18 à 75 ans disent avoir été maltraités par leurs conjoints. Parmi ces 82 000 victimes, ils étaient 75 000 à avoir subi des attaques physiques, 4 000 des atteintes sexuelles et 3 000, les deux.
FEVRIER
-Les associations réfutent les résultats de l’audit du ministère de l’Intérieur
L’ audit révélaient que près de 90% des victimes de violences conjugales se disaient « satisfaites » de leur accueil par les forces de l’ordre. En 2019, entre 126 femmes et plus de 150 femmes, ont été tuées par leur conjoint ou leur ex.
Acquittement d’une femme ayant tué son compagnon violent : appel du parquet de Nancy
MARS
-Montée de l’intolérance face aux violences faites aux femmes
Dans la question de l’égalité des sexes, les violences ont une place importante
-Le 3919 devient permanent
Le numéro d’appel pour les femmes victimes de violences conjugales sera ouvert 24 h / 24 et 7 j/7 d’ici la fin de l’année ». Marlène Schiappa a pris cette décision lors de la « Journée Internationale des Femmes ».
AVRIL
-Un homme tué par la police, intervenue pour violences conjugales à Toulouse
JUIN
-Nicole Belloubet veut développer les ordonnances de protection
La garde des Sceaux a décidé de lancer « un comité de pilotage national » pour développer les ordonnances de protection dont bénéficient les femmes victimes de violences conjugales
-Le décret du Sénat
Une femme victime de violences aura 24 heures pour informer son conjoint d’une demande d’ordonnance de protection à son encontre. Ce texte issu du « Grenelle contre les violences conjugales » doit permettre à un médecin de s’affranchir de son secret professionnel pour signaler des violences en cas de « danger immédiat » pour la femme.
JUILLET
-L’Assemblée valide la possibilité de lever le secret médical
Une loi pour « mieux protéger » les victimes. Elle devra « absolument être accompagnée d’une prise en charge globale ».
SEPTEMBRE
-Les victimes de violences peuvent débloquer leur épargne salariale de façon anticipée et sans impôt à payer.
-Mise en vigueur du bracelet anti-rapprochement
Le bracelet anti-rapprochement est destiné à tenir éloignés les conjoints et ex-conjoints violents. Il y en a déjà près d’un millier disponibles d’abord à Angoulême, Bobigny, Douai, Pontoise et Aix-en-Provence. Il sera généralisé dans toute la France d’ici le 31 décembre.
Délivrés très progressivement, au cas par cas des dossiers de violences conjugales, le bracelet s’attache à la cheville. Il déclenche un signal dès que le conjoint ou ex-conjoint s’approche de sa victime (entre 1 et 10 km selon le jugement). Cette dernière doit toujours porter sur elle un boîtier pour contacter la téléassistance 7j/7 et 24h/24 en cas de problème. Le contrevenant doit alors s’éloigner. S’il ne répond pas, la police intervient.
NOVEMBRE
-Une femme sur trois récemment séparée déclare des violences d’un conjoint dans les douze derniers mois.
-Le taux des signalements de violences conjugales en hausse
DECEMBRE
-La cyber violence en augmentation
Depuis 2018, on assiste à une forte hausse de la cybercriminalité dans les violences conjugales. Les victimes peuvent recevoir des menaces de mort, des insultes et des intimidations par l’intermédiaire d’un logiciel espion (stalkerswares) sur leurs téléphones. L’ex-conjoint leur demande même les numéros de codes bancaire, téléphone, réseaux sociaux . Tous ces agissements sont des délits sévèrement puni par la loi.
Des conjoints ou ex-conjoints condamnés
La semaine dernière, le nombre des condamnations pour violences conjugales s’est multiplié. On fait face à des verdicts de prison ferme allant jusqu’à 2 ans fermes pour certains. Par ailleurs, on note des récidives chez de nombreux prévenus, ce qui allonge la condamnation.
Pourtant, les victimes hésitent encore à porter plainte par peur de représailles, quelquefois même par honte.