RN et LFI vont déposer une motion de censure : la crise gouvernementale reste intacte

L’annonce du nouveau gouvernement Lecornu n’a pas apaisé la crise politique qui secoue la France. Ce lundi 13 octobre, le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a vivement critiqué le remaniement, dénonçant un « jeu de chaises musicales » et un gouvernement de « fonds de tiroirs » qui, selon lui, ne répond pas aux attentes des Français.
« Sur le fond, les Français ont le sentiment ce matin qu’on a un peu fait les fonds de tiroirs », a-t-il déclaré sur TF1, pointant du doigt le Parti socialiste qu’il accuse de « magouiller dans les couloirs de Matignon pour essayer de se faire acheter » et éviter de voter la censure.
Le RN a confirmé qu’il déposerait une motion de censure « dans les prochaines heures » et qu’il voterait celle initiée par La France insoumise (LFI), même si l’inverse ne sera pas le cas. Selon Bardella, la position du Parti socialiste sera déterminante, conditionnée à l’annonce éventuelle d’une suspension de la réforme des retraites par le Premier ministre.
« Une partie des socialistes sont prêts à se faire acheter », a-t-il accusé, évoquant « quelques subventions aux élections municipales » ou « la peur de se retrouver mangés par la France insoumise dans le cadre d’une dissolution ». Pour le président du RN, une victoire symbolique sur la réforme des retraites ne doit pas primer sur « une victoire politique ».
Il a également rappelé que, selon lui, « une majorité de Français souhaitent la dissolution de l’Assemblée et deux tiers des Français souhaitent également la démission du Président de la République », plaidant pour de nouvelles élections législatives afin de revenir devant les citoyens.
De son côté, le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a annoncé ce matin sur France 2 que son parti allait également déposer une motion de censure « dans les prochaines minutes », avec le soutien de députés écologistes et communistes.
La confrontation parlementaire s’annonce donc intense, alors que le gouvernement Lecornu peine à convaincre et que la réforme des retraites continue de diviser l’opinion publique et les partis politiques.