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Paris: la Gay Pride « contre l’internationale réactionnaire »

La Marche des fiertés "LGBTQIA+", anciennement la Gay Pride, a fait son retour à Paris ce samedi 28 juin.

Face aux inquiétudes grandissantes pour les libertés homosexuelles, États-Unis, en Hongrie, en Italie, en Russie, la Pride parisienne a rassemblé une foule importante.

La Marche des fiertés parisienne ou la « Gay Pride » a fait entendre sa voix samedi contre « l’internationale réactionnaire », sur fond de polémique avec l’organisation en parallèle d’un rassemblement organisé par le collectif d’extrême droite Eros. Des milliers de personnes y ont participé.

Si les chars bariolés, les maquillages inventifs et les tenues colorées rappellent le caractère convivial de ce défilé annuel, parti du Louvre vers Nation par une température caniculaire, rappelle le Carnaval Tropical, qui aura lieu le dimanche 6 juillet à Paris, les organisateurs avaient moins le cœur à la fête lors de leur prise de parole initiale.

Julia Torlet, la présidente de SOS Homophobie: « Nous sommes dans un contexte menaçant, politiquement terrible. Pour la première fois depuis des années nos droits sont réellement en danger », a affirmé au micro.
« Il est nécessaire de nous rassembler, tous, lesbiennes, queers, intersexe, trans, gay… », a-t-elle ajouté.

« Le danger est là. Une internationale réactionnaire arrive sous nos yeux, aux États-Unis, en Hongrie, en Italie, en Russie », a lancé un représentant de l’association Aides, avant que ne démarre le cortège coloré de drapeaux arc-en-ciel, de ballons dorés et de pancartes revendicatives.

L’Inter-LGBT, collectif organisateur qui comprend une cinquantaine d’associations membres, a revendiqué en soirée un demi-million de participants, parmi lesquels de nombreux jeunes.

« C’est une réussite totale », a déclaré à l’AFP Clara Privé, sa vice-présidente, attribuant ce succès à la « médiatisation » de la marche et au fait que « la jeunesse est touchée par ce sujet et se revendique LGBTQIA+ ».

« Le contexte est difficile, car il y a une remontée de la transphobie au niveau international. On tente d’interdire, la marche à Budapest, un collectif d’extrême droite tente de manifester avec nous à Paris », déplore ainsi auprès de l’AFP « Vivi » Strobel, porte-parole de l’association Bi’Cause.

Au-delà des thématiques de cette année (migrants, personnes transgenres, santé), la marche parisienne a été rattrapée par des tensions liées au contexte international – déclarations de Donald Trump aux États-Unis, interdiction de la « Pride » à Budapest.

En Hongrie, une foule immense a défilé samedi à Budapest, malgré l’interdiction par la police de la marche des fiertés, comme en défi au Premier ministre Victor Orban. Si aucun chiffre officiel n’est disponible, les organisateurs ont estimé à près de 200.000 le nombre de participants, les places et avenues le long du parcours étant noires de monde.

Les marches des fiertés sont organisées localement par des associations partout en France, souvent en juin, en lien avec les émeutes de Stonewall, mobilisation fondatrice du mouvement LGBT+, qui ont éclaté dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York. « Aujourd’hui c’est à notre tour de lutter pour Stonewall puisque Donald Trump interdit la liberté conquise le 28 juin 1969 » indiquent les 50 associations qui font partie de l’organisation.

Le défilé se parait cette année d’une tonalité très politique, contre «l’internationale réactionnaire». Une quinzaine de membres du collectif identitaire Eros, dont la venue n’était pas souhaitée et a créé des tensions, s’étaient rassemblés à l’écart du cortège, entourés par les forces de l’ordre.

À l’étranger, des communautés se sont unies sans distinction de pays, de Paris à New York en passant par San Francisco.

Les marches des fiertés sont organisées partout dans le monde en lien avec les émeutes de Stonewall, le mouvement LGBTQIA+, qui ont éclaté dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, à New York, d’où vient la liberté et la fierté de la communauté de descendre dans les rues de son pays.

Alors que la Pride a été interdite à Budapest sous l’impulsion du Premier ministre nationaliste hongrois, près de 100 000 personnes (selon le média indépendant 444.hu), les association ont annoncé 200 000 personnes qu’ils ont rejoint le cortège parti de l’hôtel de ville de Budapest à 15 heures, dans une ambiance festive. Viktor Orbán a écarté toute intervention des forces de l’ordre, soucieux de se préserver d’images de répressions violentes – tout en menaçant les gays, lesbiennes et transgenres de conséquences légales a posteriori.

En Finlande, 100 000 personnes ont défilé, dans le calme, pour les droits LGBTQIA+ au cœur de la capitale. Le cortège est arrivé au complet au parc de Kaivopuisto à 15 h 20 samedi. Le Président, Alexander Stubb, n’a pas participé lui-même au cortège, mais des drapeaux flottent ce samedi sur la façade du palais présidentiel, à Helsinki, et sa résidence d’été.

350 000 personnes dans les rues à Milan, le maire Giuseppe Sala était également présent à la marche : « Je dirai que rien n’est acquis. C’est pourquoi nous devons continuer à lutter pacifiquement », explique-t-il, faisant référence à la Gay Pride de Budapest, à laquelle participe une délégation du Palazzo Marino.

Il est essentiel d’être si nombreux ici à Milan, qui a toujours été un avant-poste contre la discrimination, et il est clair qu’il existe un lien fort avec Budapest. C’est un signal très important, car la culture de la haine ne doit jamais triompher. En Italie, trop de gens ferment les yeux sur ce modèle. Hier, nous avons entendu des propos atroces de la part de Vannacci. La droite propage lentement mais sûrement un message de déni de droits, et la Région Lombardie a une fois de plus refusé le clientélisme. C’est ce qu’a déclaré Pierfrancesco Majorino, chef du PD de la région Lombardie , en marge de la Pride de Milan 2025. Interrogé sur sa réaction face à Roberto Vannacci, de la Ligue, qui se demandait hier si nous aurions envoyé « ceux de la Pride » « mourir au front », Majorino a répondu : « C’est du fascisme 2.0 : nous sommes confrontés à un tournant radical de la droite de la Ligue, nous ne devons pas le traiter comme un phénomène de foire. Il dit ce que pense une bonne partie de la droite et ce qu’Orban pense.»

12 500 personnes ont animé le centre-ville de Dublin avec des couleurs arc-en-ciel ce samedi, selon le quotidien The Irish Independent.

L’édition est un peu particulière cette année pour l’Irlande, puisque le pays célèbre les dix ans du référendum en faveur de la légalisation du mariage pour les personnes de même sexe.

Comme le note CBS, 22 000 personnes se sont rassemblées à San Francisco vendredi, pour la 22e Transgender March. Cette tradition de la semaine des fiertés était aussi, cette année, un acte de résistance face aux attaques réactionnaires transphobes de Donald Trump.

A New York, la grande Marche des fiertés est prévue pour dimanche. Mais la semaine de la Pride est ponctuée par d’autres défilés : ce samedi avait lieu la Fierté des jeunes, avec un rassemblement pour la protection des jeunes transgenres, comme le précise le site de la NYC Pride. D’autres festivités se sont déroulées depuis le début de la semaine.

A Lima plus de 50 000 personnes se sont réunies pour la marche des fiertés, selon le quotidien local La Républica. Plusieurs artistes sud-américains ont participé à la fête à l’image de la chanteuse de salsa Angie Chávez, ou de la chanteuse pop andine Milena Warthon.

En Mexico depuis jeudi soir jusqu’à dimanche, le centre historique de Mexico est illuminé par l’installation «Global Rainbow, Illumination with Pride», de l’artiste portoricaine Ivette Martens, qui projette les couleurs arc-en-ciel sur 10 kilomètres. Le défilé, lui, doit partir à 10 heures du matin (18 heures à Paris) depuis l’Ange de l’Indépendance, monument du centre de la ville.

A Toronto la ville attend des milliers de participants à la marche de cette année qui débutera à 14 heures dimanche à l’intersection des chemins Park et Rosedale Valley et se dirigera vers le sud sur la rue Yonge jusqu’à la rue Bay et la rue Queen Ouest. « C’est un appel à se rassembler et à faire preuve d’une solidarité indéfectible. C’est une promesse de se soutenir les uns les autres chaque jour, unis dans notre lutte pour un avenir où chacun pourra vivre pleinement sa vie », a déclaré Pride Toronto sur son site web.

Après une marche de près de cinq heures, la communauté LGBTQIA+ a été accueillie par un grand Podium des Fiertés 2025, situé Place de la Nation, qui a réuni tout au long de la soirée des artistes engagés en faveur de l’égalité, dont des musiciens, des DJ et des drag queens. Ce fut également l’occasion de sensibiliser le public à la lutte contre les discriminations grâce à des discours communautaires et des projections vidéo.

Parmi les personnalités présentes :

  • Mademoiselle Kiss (Drag Queen)
  • Noam Sinseau (Humouriste Queer)
  • Nicky Doll (Drag Queen)
  • Camion Bip Bip (Groupe de musique électro)
  • Kalika (Chanteuse pop)
  • Claude-Emmanuelle (DJ set)
  • Afro Queer Rising (Cabaret)

Un événement festif et gratuit, organisé par l’Inter-LGBT, qui s’est terminé à 21h30.

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