Le gouvernement le plus court de France a duré 12 heures

Sébastien Lecornu
Une déflagration politique a secoué la France ce lundi 6 octobre, alors que le gouvernement de Sébastien Lecornu, à peine formé, a implosé après seulement quelques heures d’existence. Le Premier ministre a présenté sa démission au Président de la République, Emmanuel Macron, qui l’a acceptée, marquant ainsi le gouvernement le plus court de l’histoire de France avec une durée record de seulement 12 heures.
Un gouvernement éphémère et une crise de légitimité
La nomination de Sébastien Lecornu, intervenue près d’un mois après la chute du gouvernement Bayrou, n’aura été qu’une parenthèse extrêmement brève. Le désormais ex-Premier ministre, qui avait présenté dimanche soir la première partie de son équipe, a remis sa démission à Emmanuel Macron à l’issue d’un entretien à l’Élysée ce lundi matin.
Malgré la promesse de « rupture », la composition du gouvernement avait suscité de vives critiques. Onze ministres conservaient leur portefeuille, ce qui a alimenté le mécontentement des oppositions et créé des tensions jusque dans la majorité, en particulier au sein des Républicains de Bruno Retailleau.
Les raisons d’un échec fulgurant
Sébastien Lecornu a justifié son départ en déclarant depuis Matignon :
« Être Premier ministre est une tâche difficile. On ne peut pas l’être lorsque les conditions ne sont pas réunies. »
Il a évoqué trois causes principales à cet échec :
L’hypocrisie politique : certaines formations auraient refusé de reconnaître le changement que représentait son choix de ne pas recourir à l’article 49.3.
L’obstruction partisane : selon lui, les partis ont adopté une posture de majorité fictive, rendant la gouvernance impossible.
Les tensions internes : la formation du gouvernement n’a pas été fluide au sein du socle commun.
Il a conclu en avertissant : « En aucun cas, il ne faut revoir vivre ici les mauvais moments de la Quatrième République. »
Vers une dissolution de l’Assemblée nationale ?
Cette démission a immédiatement relancé les appels à un retour aux urnes. Jordan Bardella, président de l’Assemblée nationale, a réagi en affirmant :
« Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes et sans la dissolution de l’Assemblée nationale. »
Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, a exigé un « examen immédiat » de la motion de destitution d’Emmanuel Macron, déposée le 9 septembre.
Face à cette crise sans précédent, tous les regards se tournent désormais vers l’Élysée. Emmanuel Macron devrait prochainement annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale, une décision qui paraît de plus en plus inévitable afin de sortir de l’impasse politique.